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Lettre n° 543
du 16 mars 2022
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THÉÂTRE

 
 


Photo Giovanni Cittadini Cesi

 

BIOGRAPHIE : UN JEU de Max Frisch. Mise en scène Frédéric Bélier-Garcia. Avec José Garcia, Isabelle Carré, Jérôme Kircher, Ana Blagojević, Ferdinand Régent-Chappey. Piano Simon Froget-Legendre.
De prime abord, il pourrait s’agir de la répétition d’une pièce. Un changement de réplique, ou de comportement, et la même scène de la rencontre entre Kürmann et son épouse Antoinette, est inlassablement répétée sous la direction d’un metteur en scène, sans pouvoir déceler ce que l’éminent professeur, au sommet d’une vie professionnelle réussie, voudrait ne jamais avoir vécu. Voici pourtant qu’on lui fait grâce de l’opportunité de changer un moment de son existence, celui qu’il considère comme «  la plus grosse erreur de sa vie ». Antoinette se prête à l’exercice avec un détachement certain comme si ce désir de changement ne la concernait pas.
Les efforts du metteur en scène, son meneur de jeu, sont vains. Alors Kürmann cherche dans son passé mais il ne peut effacer de sa mémoire aucun des événements qui auraient pu faire dévier le cours de son existence. Et malgré maints atermoiements, le destin est celui qui doit être ou presque...
Qui ne s’est pas demandé une fois dans sa vie : « et si c’était à refaire ? ». Cette question est le point de départ de l’exploration que mène Max Frisch dans ce désir de réécrire sa vie, de détourner le cours d’un événement pour que le destin soit autre. ... (Lire la suite).




 


Photo Cedric Vasnier


 

BLACK COMEDY de Peter Shaffer. Adaptation française Camilla Barnes et Bertrand Degrémont. Mise en scène Grégory Barco. Création lumière Thierry Morin. Avec Arthur Jugnot, Virginie Lemoine, Mélanie Page, Remy Roubakha, Bertrand Degrémont, Anouk Viale, Laurent Richard.
Pas même un clair de lune pour éclairer le modeste appartement de Greg Bertin, concepteur d’œuvres d’art de profession. Les plombs de l’immeuble ont sauté. Il fait noir comme dans un four au plus mauvais moment : Greg reçoit ce soir Gunther Von Patzig, un éminent collectionneur qui, après avoir été interpelé par une de ses œuvres, a émis le désir de visiter l’atelier de l’artiste avec, peut-être, un achat à la clé. Considérant la vétusté de son mobilier, Greg décide avec Carole, sa fiancée depuis trois semaines, de profiter de l’absence d’Édouard de Winter, son voisin et ami, pour emprunter chez lui quelques meubles et un précieux bouddha en jade afin de donner meilleure impression. Après un appel désespéré auprès d’un hypothétique électricien, ils sont tout à leur entreprise de déménagement quand un coup de téléphone de Lola, son ex, glace le sang de Greg. Partie vivre trois semaines plus tôt et en principe pour toujours, dans un igloo en Laponie, elle est de retour et s’apprête à débarquer. Le Colonel Gasquet, père de Carole, se présente, invité par sa fille. Très réservé sur le choix amoureux de Carole, il vient juger sur pièces. Puis un hurlement précède l’apparition de Miss Postlethwaite, la voisine du dessus angoissée par l’obscurité, une vieille fille élevée dans les principes traditionnels d’un père pasteur. Chacun tente de se mouvoir dans le noir pour les présentations, pour trouver où s’asseoir et, pourquoi pas, pour boire un verre. Bien évidemment, Édouard de Winter rentre plus tôt que prévu et Lola le suit de près, bien décidée à renouer avec son ex. La soirée vire au cauchemar lorsque la porte s’ouvre sur un homme qu’ils prennent pour Gunther Von Patzig mais qui n’est autre que Monsieur Shuppanheim, l’électricien, enfin peut-être… ... (Lire la suite).



 


Photo Morgane Moal



 

LES FEMMES DE BARBE BLEUE. Texte et mise en scène de Lisa Guez et Valentine Krasnochok. Avec (en alternance) Valentine Krasnochok, Valentine Bellone, Mathilde Panis, Ninon Perez, Anne Knosp, Nelly Latour, Jordane Soudre.
Elle est seule dans sa robe rouge, rouge comme la vie qui ne l'a pas encore quittée, rouge comme le sang dont elle perçoit la menace qui plane autour d'elle, derrière cette porte étrange et interdite. Comme le sang qui va baigner indissolublement la petite clef glacée qu'il lui a donnée en partant, avec l'interdiction de s'en servir. Insoutenable tentation, interdit machiavélique. Qui est cet homme étrangement bleuté, son mari si séduisant et trouble, en proie à des crises d'une violence imprévue ? Elle cède à la tentation, en mourra-t-elle ?
C'est cette expérience commune que vont revivre et mimer les quatre femmes bleutées et blafardes qui lui succèdent sur ce plateau presque vide, où chacune raconte tour à tour « son » Barbe Bleue. Séduction, charme venimeux, dégradation amoureuse, humiliation, violence et terreur, LA clef puis LA porte, puis... la mort. Quel que soit l'avatar de Barbe Bleue face à la jeune femme provocatrice, l'adolescente bleue de myrtilles, la dynamique collaboratrice au cocktail, la femme pulpeuse et lunaire, le processus de la terreur est le même. Barbe Bleue, beau ou hideux, attirant ou repoussant, en proie à ses propres démons, représente le danger enfoui au cœur même de ses victimes. Simplement parce qu'elles sont femmes. ... (Lire la suite).




 
      SPECTACLES

 
 


Photo Alessandro Pinna

 

LES PRODUCTEURS. Comédie musicale de Mel Brooks. Livret de Mel Brooks et Thomas Meehan. Musique et paroles de Mel Brooks. Adaptation Nicolas Engel. Mise en scène Alexis Michalik. Décors Juliette Azzopardi. Costumes Marion Rebmann.
« On peut le faire ! », a sans doute pensé Alexis Michalik lorsque l’idée lui est venue de monter « Les Producteurs » pour la scène française ! Vaste pari si l’on considère l’énorme succès du show musical de Mel Brooks, resté à l’affiche plus de six ans à Broadway, avec un record de douze prix sur les quinze nominations aux Tony Awards.
L’intrigue est simple : Impossible pour Max Bialystock de rivaliser avec « Un américain à Paris » qui fait un tabac sur Broadway. Au cours de la Première de sa nouvelle comédie musicale « Jamais sans mon crâne », les journalistes quittent les lieux à l’entracte. Le lendemain, les titres des journaux sont assassins. Au bord de la faillite, le producteur est anéanti. Une vague idée de Léo Bloom, le jeune comptable venu vérifier ses comptes, fait son chemin : emprunter deux millions de dollars pour monter un spectacle nullissime, un four qui disparaîtrait en quelques jours, donc peu coûteux et lucratif, Max ayant pris la précaution d’assurer la somme. Léo démissionne et s’associe à Max qui engage comme secrétaire, et plus si affinités, la belle actrice Inga Hansen Bensen Yonsen Tallen-Hallen…, Ulla, de son nom d’artiste. Lever les fonds en jouant le gigolo auprès de ses mécènes octogénaires fortunées, dénicher la pire pièce du répertoire, celle de Franz Liebkind, adorateur d’Hitler, convaincre Roger De Bris, le metteur en scène le plus nul de la place et organiser le casting des acteurs les plus mauvais… sont une formalité. Mais, chose faite, et contre toute attente, le flop annoncé s’avère un succès retentissant ! ... (Lire la suite).


 


Photo Stephane Kerrad

 

« VIEUX CON », écrit et interprété par Christophe Alévêque. Mise en scène Philippe Sohier.
Il y a toujours eu des cons mais il semblerait que leur augmentation soit sensible, suite à la crise sanitaire que nous venons de subir. C’est en tout cas ce que pense Christophe Alévêque et cette constatation a émoustillé sa plume vindicative. Il faut reconnaître qu’il a matière à s’étonner, à considérer les volte-face lors des décisions à prendre pour éradiquer un virus très performant. Si les confinements successifs ont plongé certains dans le désespoir, ils semblent l’avoir galvanisé. Son fil conducteur : une question qui le taraude : « que va-t-il dire à son fils de deux ans, face au désastre programmé dans lequel il va grandir ? Tout est devenu anxiogène. Un virus arrive et nous sommes en guerre ! La planète est détraquée, le régime des retraites angoissant, la domination féminine de plus en plus affirmée, la parole de plus en plus rétrécie, des adultes infantilisés par un état providence quand l’être humain a besoin d’obstacles pour grandir. Le constat est sans appel : les jeunes ont bien du courage d’avoir vingt ans…
En une heure et demie qu’il achève en chanson, Christophe Alévêque dresse une chartre, celle du club des VCM ou « Vieux Cons Modernes », dotée de vingt-cinq articles, dont « l’ambition est de lutter farouchement contre « le nouvel ordre moral » ».  Cultiver l’amour de la liberté et l’art du débat est son crédo ! ... (Lire la suite).



 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo Joseph Coscia Jr


 

JAMES McNEILL WHISTLER (1834-1903). Chefs-d’œuvre de la Frick Collection, New York. Henry Clay Frick (1849-1919), « self-made-man » américain a fait fortune dans l’industrie (coke et sidérurgie, avec Carnegie) avec des méthodes que l’on réprouverait aujourd’hui, veut se constituer une collection d’œuvres d’art afin de rivaliser avec les autres hommes les plus riches de son époque et se donner une image de mécène. Il se constitue peu à peu une impressionnante collection qui comprend à sa mort des tableaux de Vermeer, Rembrandt, Hals, Turner, Constable, Gainsborough, Renoir, etc. des sculptures, des œuvres sur papier et des objets d’art européens du début de la Renaissance à la fin du XIXe siècle. Whistler, artiste né aux États-Unis et très présent dans sa collection fait figure d’exception. À sa mort, Frick lègue à la ville de New York sa « Mansion » sur la Ve Avenue et sa collection. Celle-ci est accessible au public à partir de 1935 et sa visite est aujourd’hui l’un des moments forts d’un séjour à New York.
À la faveur de la fermeture pour travaux du site historique de la Frick Collection, dix-neuf œuvres (4 peintures, 3 pastels, 12 eaux-fortes) du peintre américain James Abbott McNeill Whistler font le voyage jusqu’au musée d’Orsay. Nous pouvons les admirer en compagnie des trois tableaux que possède le musée.
Whistler, né dans le Massachussetts, grandit entre les États-Unis, la Russie et l’Angleterre. En 1855 il se rend à Paris où il se forme dans l’atelier de Gleyre et se lie avec Courbet, Fantin-Latour et Legros. À partir de 1860, il s’installe à Londres et devient un trait d’union entre l’avant-garde britannique et le réalisme français. Il développe une manière très originale de peindre, basée sur la recherche d’harmonies formelles. Il nomme ainsi ses peintures avec des titres musicaux comme « symphonie », « arrangement », « nocturne ». Très critiqué, mais bénéficiant de soutiens à Londres et à Paris, il n’accède à une renommée mondiale qu’à la fin de sa vie, devenant un « phare » pour la jeune génération symboliste. ... (Lire la suite).


 
 


Photo © DR © Hassan Khan


 

HASSAN KHAN, BLIND AMBITION. Cette exposition se déploie dans une immense salle où l’artiste a installé une trentaine d’œuvres sur un plateau de bois brut, avec différents niveaux et deux box. Six autres réalisations ne sont visibles que de la rue Saint-Merri, qui borde le Centre Pompidou. Hassan Khan, né à Londres en 1975, travaille depuis les années 1990 entre Le Caire, sa ville d’adoption, et Berlin. Musicien formé en littérature comparée, il vient à l’art en utilisant tous les médiums disponibles, sans chercher à les maîtriser mais en les considérant comme des champs de possibilités et d’apprentissage infinis. Pour cette « Ambition aveugle », Hassan Khan nous offre deux œuvres musicales, des vidéos, des photographies, des peintures, des sculptures en verre, des installations, des récits, etc. On le voit, cet artiste est un vrai touche-à-tout !
Dans le Forum, nous sommes, dès l’abord, confrontés à un étrange cochon, animal d’habitude sympathique. Mais celui-ci, avec des dents de prédateur et des bras malingres est plutôt inquiétant. À l’entrée de l’exposition, c’est The Infinite Hip-Hop Song (wall version) (2019) qui nous accueille. L’artiste a écrit dix chansons et des centaines de beats, lignes de basse et mélodies, tous combinables, les a fait interpréter par 11 rappeurs et rappeuses et a mixé le tout avec un algorithme qui génère à l’infini une piste de hip-hop sans boucle. On verra plus loin d’autres exemples utilisant de tels algorithmes.
Parmi les œuvres les plus marquantes on remarque, par sa taille, Purple Stuffed Creature with Bleeding Eye (2019), créature gigantesque en mousse avec un unique œil d’où coule une larme de sang, inspirée par une peluche à 1 euro pour enfant.  Tout à côté se dresse, dans le vide, Banque Bannister (2010), une rampe d’escalier rutilante, réplique de celle qui conduit à la Banque Misr, au Caire. ... (Lire la suite).


 
 


Photo Spectacles Sélection


 

RÉSEAUX-MONDES. Mutations / Créations 5. C’est en 1969 qu’a vu le jour le Centre de Création industrielle (CCI). Intégré en 1977 au Centre Pompidou, le CCI est à l’origine des collections de design et d’architecture du Musée national d’Art moderne. Depuis 2017 il organise des expositions transversales, « Mutations / Créations ». « Réseaux-Mondes » est la cinquième édition de ce type d’exposition. Elle fait appel à une soixantaine d’artistes, architectes et designers et nous présente une centaine d’œuvres. Disons-le d’emblée, le sujet est pointu et les cartels, hélas peu visibles dans la pénombre, sont indispensables pour la compréhension de la plupart des œuvres. C’est pourquoi nous les avons reproduits intégralement dans le parcours en images accompagnant cet article.
L’exposition se déploie dans quatre salles traitant chacune d’un aspect particulier des réseaux. On commence avec la notion de « Réseau global » et les utopies architecturales de l’après-guerre. On y voit, entre autres, des maquettes de bâtiments ou de villes futuristes comme Spatiovore (1959) de Constant ; une vidéo sur un happening vidéo interactif fonctionnant en réseau, Hello (1969) d’Allan Kaprow ; une photographie d’Uta Eisenreich, Network (2002), montrant des enfants reliés entre eux par des fils de couleur qui caractérisent la nature de leurs relations, etc. On y trouve aussi une installation du PAMAL_Group composée de 27 objets dont des minitels en état de marche et, au mur, Internet Cables (2013-2021) d’Alice Anderson, une installation réalisée avec sept câbles de 25 m de long renfermant chacun des centaines de câblages de connexions web.
La deuxième section, « Critique des réseaux » nous montre les risques encourus aujourd’hui avec la censure et la société de surveillance. Certaines œuvres sont connectées en temps réel. C’est le cas de Human Synth (Paris) (2021), de Mika Tajima, qui traduit en volutes de fumée sur un écran, l’état émotionnel collectif à partir de l’analyse des réseaux sociaux. ... (Lire la suite).



 

 
 
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  Spectacles Sélection
13 chemin Desvallières
92410 Ville d'Avray
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