RÉSEAUX-MONDES
Mutations / Créations 5

Article publié dans la Lettre n°543 du 16 mars 2022



 
Pour voir le parcours en images et en vidéos de l'exposition, cliquez ici.

RÉSEAUX-MONDES. Mutations / Créations 5. C’est en 1969 qu’a vu le jour le Centre de Création industrielle (CCI). Intégré en 1977 au Centre Pompidou, le CCI est à l’origine des collections de design et d’architecture du Musée national d’Art moderne. Depuis 2017 il organise des expositions transversales, « Mutations / Créations ». « Réseaux-Mondes » est la cinquième édition de ce type d’exposition. Elle fait appel à une soixantaine d’artistes, architectes et designers et nous présente une centaine d’œuvres. Disons-le d’emblée, le sujet est pointu et les cartels, hélas peu visibles dans la pénombre, sont indispensables pour la compréhension de la plupart des œuvres. C’est pourquoi nous les avons reproduits intégralement dans le parcours en images accompagnant cet article.
L’exposition se déploie dans quatre salles traitant chacune d’un aspect particulier des réseaux. On commence avec la notion de « Réseau global » et les utopies architecturales de l’après-guerre. On y voit, entre autres, des maquettes de bâtiments ou de villes futuristes comme Spatiovore (1959) de Constant ; une vidéo sur un happening vidéo interactif fonctionnant en réseau, Hello (1969) d’Allan Kaprow ; une photographie d’Uta Eisenreich, Network (2002), montrant des enfants reliés entre eux par des fils de couleur qui caractérisent la nature de leurs relations, etc. On y trouve aussi une installation du PAMAL_Group composée de 27 objets dont des minitels en état de marche et, au mur, Internet Cables (2013-2021) d’Alice Anderson, une installation réalisée avec sept câbles de 25 m de long renfermant chacun des centaines de câblages de connexions web.
La deuxième section, « Critique des réseaux » nous montre les risques encourus aujourd’hui avec la censure et la société de surveillance. Certaines œuvres sont connectées en temps réel. C’est le cas de Human Synth (Paris) (2021), de Mika Tajima, qui traduit en volutes de fumée sur un écran, l’état émotionnel collectif à partir de l’analyse des réseaux sociaux. Simon Denny,  avec Crypto Futures Game of Life Board Overprint. Collage: Twists & Turns (2018), réalise une série de sculptures-collages visant à rendre visible les mécanismes internes et effets sociétaux cachés de la blockchain. Citons aussi, dans cette section, la mini-série de Neïl Beloufa, Screen Talk (2014-2022), décrivant un monde affecté par une mystérieuse pandémie, d’une terrible actualité, dont il a tiré un jeu vidéo qui passionne certains visiteurs.
Avec « Nœuds et réticulations » nous revenons à des créations moins abstraites. Il s’agit d’objets très variés réalisés avec des fils, des tiges métalliques, voire des algues. On y voit aussi, représenté par un fil de laine collé au mur, le parcours du regard d’une personne (le professeur Brian Price) visualisant la vidéo Patterns of Life créée par Julien Prévieux, (Anthologie des regards, 2017). Encore plus curieux, cette tapisserie, WifiTapestry 2.0 (2021) de Richard Vijgen, qui change de couleur en fonction de l’activité des appareils électroniques (téléphones portables par exemple) présents dans son environnement.
La dernière section, « Le réseau du vivant » nous montre la coexistence « en réseau » des humains avec les autres espèces de la nature. Une installation spectaculaire de DRIFT, Flylight (2022), transcrit avec des ampoules de verre, qui changent de couleur en fonction de l’activité des visiteurs dans la salle, le vol d’un ensemble d’oiseaux. D’autres œuvres nous montrent des études faites avec des organismes vivants unicellulaires ou encore l’impact du marché mondial du bois sur la biosphère. Une exposition originale avec des réalisations qui nous interpellent. R.P. Centre Pompidou 4e. Jusqu’au 25 avril 2022. Lien : www.centrepompidou.fr.


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