HASSAN KHAN
BLIND AMBITION

Article publié dans la Lettre n°543 du 16 mars 2022



 
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HASSAN KHAN, BLIND AMBITION. Cette exposition se déploie dans une immense salle où l’artiste a installé une trentaine d’œuvres sur un plateau de bois brut, avec différents niveaux et deux box. Six autres réalisations ne sont visibles que de la rue Saint-Merri, qui borde le Centre Pompidou. Hassan Khan, né à Londres en 1975, travaille depuis les années 1990 entre Le Caire, sa ville d’adoption, et Berlin. Musicien formé en littérature comparée, il vient à l’art en utilisant tous les médiums disponibles, sans chercher à les maîtriser mais en les considérant comme des champs de possibilités et d’apprentissage infinis. Pour cette « Ambition aveugle », Hassan Khan nous offre deux œuvres musicales, des vidéos, des photographies, des peintures, des sculptures en verre, des installations, des récits, etc. On le voit, cet artiste est un vrai touche-à-tout !
Dans le Forum, nous sommes, dès l’abord, confrontés à un étrange cochon, animal d’habitude sympathique. Mais celui-ci, avec des dents de prédateur et des bras malingres est plutôt inquiétant. À l’entrée de l’exposition, c’est The Infinite Hip-Hop Song (wall version) (2019) qui nous accueille. L’artiste a écrit dix chansons et des centaines de beats, lignes de basse et mélodies, tous combinables, les a fait interpréter par 11 rappeurs et rappeuses et a mixé le tout avec un algorithme qui génère à l’infini une piste de hip-hop sans boucle. On verra plus loin d’autres exemples utilisant de tels algorithmes.
Parmi les œuvres les plus marquantes on remarque, par sa taille, Purple Stuffed Creature with Bleeding Eye (2019), créature gigantesque en mousse avec un unique œil d’où coule une larme de sang, inspirée par une peluche à 1 euro pour enfant.  Tout à côté se dresse, dans le vide, Banque Bannister (2010), une rampe d’escalier rutilante, réplique de celle qui conduit à la Banque Misr, au Caire.
Une vidéo, The Slapper and the Cap of Invisibiliy (2015) nous montre deux acteurs se chamaillant à propos d’un « gifleur ». Hassan Khan fait revivre avec leurs sosies deux acteurs comiques disparus depuis longtemps. Derrière cette vidéo, d’une toute autre facture, ce sont trois personnages, le buste d’une femme, la tête d’un homme et un chien pékinois, générés par ordinateur, qui conversent sans fin, avec 27 voix enregistrées (The Dead Dog Speaks, 2010).
Sur le sol, des piles de volumes en verre superposés, de diverses hauteurs et largeurs, évoquent un système où opèrent la répétition et la différence (Abstract Music, 2015). Mentionnons enfin The Agreement (2011), cinq récits, sortes de micro-drames, écrits sur le mur avec, à leur pied, dix bibelots disposés comme sur une cheminée.
Une installation variée, souvent distrayante avec des œuvres mettant en exergue la dimension populaire de la ville du Caire, permettant de se familiariser avec cet artiste multidisciplinaire récompensé à la 57e Biennale de Venise. R.P. Centre Pompidou 4e. Jusqu’au 25 avril 2022. Lien : www.centrepompidou.fr.


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