LES PRODUCTEURS. Comédie musicale de Mel Brooks. Livret de Mel Brooks et Thomas Meehan. Musique et paroles de Mel Brooks. Adaptation Nicolas Engel. Mise en scène Alexis Michalik. Décors Juliette Azzopardi. Costumes Marion Rebmann. Avec Serge Postigo, Benoît Cauden, Régis Vallée, David Eguren, Andy Cocq, Roxane Le Texier, Alexandre Bernot, Véronique Hatat, Léo Maindron, Marianne Orlowski, Loaï Rahman, Carla Dona, Hervé Lewandowski, Mélissa Linton, Sébastien Paulet, Eva Tesiorowski et les musiciens Thierry Boulanger, Benoit Urbain, Benoit Dunoyer, Franck Steckar, François Chambert, Jean-Pierre Solves, Jean-François Quellec.
« On peut le faire ! », a sans doute pensé Alexis Michalik lorsque l’idée lui est venue de monter « Les Producteurs » pour la scène française ! Vaste pari si l’on considère l’énorme succès du show musical de Mel Brooks, resté à l’affiche plus de six ans à Broadway, avec un record de douze prix sur les quinze nominations aux Tony Awards.
L’intrigue est simple : Impossible pour Max Bialystock de rivaliser avec « Un américain à Paris » qui fait un tabac sur Broadway. Au cours de la Première de sa nouvelle comédie musicale « Jamais sans mon crâne », les journalistes quittent les lieux à l’entracte. Le lendemain, les titres des journaux sont assassins. Au bord de la faillite, le producteur est anéanti. Une vague idée de Léo Bloom, le jeune comptable venu vérifier ses comptes, fait son chemin : emprunter deux millions de dollars pour monter un spectacle nullissime, un four qui disparaîtrait en quelques jours, donc peu coûteux et lucratif, Max ayant pris la précaution d’assurer la somme. Léo démissionne et s’associe à Max qui engage comme secrétaire, et plus si affinités, la belle actrice Inga Hansen Bensen Yonsen Tallen-Hallen…, Ulla, de son nom d’artiste. Lever les fonds en jouant le gigolo auprès de ses mécènes octogénaires fortunées, dénicher la pire pièce du répertoire, celle de Franz Liebkind, adorateur d’Hitler, convaincre Roger De Bris, le metteur en scène le plus nul de la place et organiser le casting des acteurs les plus mauvais… sont une formalité. Mais, chose faite, et contre toute attente, le flop annoncé s’avère un succès retentissant !
Contrairement à la troupe de Roger De Bris, celle qui se produit sur la scène du Théâtre de Paris est phénoménale. Elle joue la comédie, chante et danse, rompue aux claquettes, tout en changeant à vue les décors sur roulettes d’une redoutable efficacité, dans des situations et des changements de costumes calculés au millimètre, au diapason des éclairages et des vidéos.
L’imagination débordante d’Alexis Michalik est à son maximum. Loufoques et hilarantes, les péripéties s’enchaînent sans répit, émaillées de dialogues savoureux. Serge Postigo (Max), Benoît Cauden (Léo), Régis Vallée (Franz), David Eguren (Roger), Andy Cocq (Carmen) et Roxane Le Texier (Ulla), sont irrésistibles, entourés par dix autres comédiens de haut vol qui campent indifféremment les rôles des deux sexes. Et l’orchestre, disséminé dans les loges, galvanise toute la troupe sous la houlette de Thierry Boulanger. Phénoménal est bien le mot ! M-P P. Théâtre de Paris 9e. Lien : www.theatredeparis.com.
