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Lettre n° 569
du 3 mai 2023
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THÉÂTRE

 
 


Photo Cédric Vasnier

 

MERTEUIL de Marjorie Frantz. Conception et mise en scène Salomé Villiers. Avec Chloé Berthier, Marjorie Frantz.
Donner une suite au chef-d’œuvre de Pierre Choderlos de Laclos, quelle idée séduisante et quel pari à relever !
Sur la route de Paris où la révolution fait rage, la Marquise de Merteuil, en tenue de voyage, vient d’être introduite dans un salon qu’elle considère avec impatience. L’attente est longue, trop longue. Excédée, elle pose le porte-documents qu’elle tient à la main tout en réfléchissant. Qui, par l’intermédiaire d’un billet, lui a demandé de faire halte dans ce relais de chasse isolé « afin que l’honneur de Valmont soit lavé » ? Le temps a passé. Le nom du vicomte, décédé quinze ans plus tôt, ne serait-il pas tout à fait tombé dans l’oubli ? Une femme survient enfin mais ne se présente pas. Il faut un certain temps à Madame de Merteuil pour deviner son identité. Mais que lui veut aujourd’hui Cécile de Volanges, épouse de Gercourt, la fille de cette grande amie d’autrefois qu’elle a jetée dans les griffes de Valmont, à peine sortie du couvent ? Aujourd’hui veuve, Cécile de Gercourt vit, elle aussi, retirée du monde.
En donnant la parole à deux personnages clés des Liaisons dangereuses, Marjorie Frantz développe en profondeur un plaidoyer sur la condition féminine ébauché par Choderlos de Laclos. Quand l’une remémore les conséquences dramatiques sur sa vie de ce qu’elle appelle un viol, l’autre oppose le mot « consentement » pour qualifier l’abandon de l’adolescente aux charmes de Valmont. Et elle se targue aussi de lui avoir fait découvrir des plaisirs qu’elle aurait ignorés. Les arguments d’une femme toujours mordante malgré l’âge, la maladie et l’exil ne manquent pas. Madame de Merteuil assume ses actes au nom de la liberté et de l’égalité des sexes, celui, entre autres, d’avoir voulu combattre la plus dangereuse des maladies pour les femmes, « l’ignorance vertueuse ».
Mais à ce plaidoyer s’invitent l’amour et ses conséquences. L’amour inconditionnel de l’une pour Valmont, mais mâtiné de déception et de rancune. Une passion partagée enfin retrouvée pour l’autre mais en péril si la marquise persiste dans le projet qu’elle a ourdi. ... (Lire la suite).






 


Photo Pauline Maillet


 

UN CONSEIL D’AMI de Didier Caron. Mise en scène de l’auteur. Avec Christian Vadim, Marie Fugain en alternance avec Mathilde Penin, Manuel Gélin, Juliette Meyniac.
On ne se méfie jamais assez de ses amis lorsqu’ils viennent demander conseil. Boris vient d’en faire la triste expérience. Il aurait dû méditer sa réponse lorsqu’Alain lui a annoncé sa décision de rompre avec Julie après sept ans de vie commune et lui a demandé comment s’y prendre ! Il aurait dû approfondir un peu plus ce coup de tête, considérer par exemple cet ami-là avec le regard clairvoyant de Claire, sa compagne, et celle-ci n’est pas tendre lorsqu’elle apostrophe Alain sans ménagement sur sa paresse et sa propension à se laisser entretenir par son épouse. Et surtout, Boris aurait dû sonder davantage son ami sur le motif de cette séparation soudaine afin de le ramener à la raison. Alain ne rompt même pas parce qu’il a rencontré quelqu’un, non, non, il rompt pour se réaliser, pour recommencer une vie bien plus exaltante ! On peut se demander avec quel argent… Bref, plaquer sa femme pour personne étant difficile à admettre, Boris lui conseille de s’inventer une liaison, ce qu’il fait. Mais lorsque Julie le presse de lui avouer le nom de l’heureuse élue, Alain dérape ! Entre mensonges, quiproquos, amour propre et une vérité que personne ne veut entendre, il entraîne le quatuor dans un engrenage impossible à stopper.
Quel succès auprès du public enchanté par la mise en scène et l’ingénieux décor de cette comédie pleine de rebondissements, par le choix des chansons qui rythment l’action et des costumes qui marquent les jours. Ceux de la soirée tajine provoquent avec raison une franche hilarité. ... (Lire la suite).




 


Photo Chang Martin

 

VOYAGE AVEC UN ÂNE d’après Robert-Louis Stevenson. Adaptation Maxime Bentegeat et Clémence Penicaut. Mise en scène Fanette Jounieaux. Avec Christophe Paris, Clémence Penicaut, Clément Pellerin ou Jean-Baptiste Debost, Maxime Bentegeat ou Victor O’ Byrne.
Peintres, écrivains… Qui n’a pas été séduit par le désir impérieux de partir un jour en quête d’horizons lointains ? Robert-Louis Stevenson ne fait pas exception, une façon pour lui d’apaiser la douleur d’une rupture avec Fanny, la femme de sa vie.
« Je ne voyage pas pour aller quelque part. Je voyage pour voyager », écrit-il. Il choisit la France et une région reculée, les Cévennes. Marcher, dormir à la belle étoile, il sait faire mais son équipage est lourd, il nécessite une monture. Ce sera Modestine, une ânesse, qu’il paie le prix fort, le muletier l’a vu venir. Il le sait mais qu’importe, le voilà parti ! Un bourricot, cependant, est un bourricot et il faut maintes astuces au héros et l’invention toute simple d’un autochtone pour que Modestine consente à marcher droit. Paysages somptueux, exaltation des sens, étapes plus ou moins spartiates, rencontres pittoresques, soleil, clair de lune, pluie ou orage, l’écrivain écossais savoure chaque minute. Il subit ou profite, ne s’embarrassant que du souci de s’égarer et portant dans son cœur lourd le souvenir puissant de Fanny qui peuple ses rêves.
Charmant, surprenant, drôle, les mots sont faibles pour qualifier ce spectacle. Manipuler les accessoires, produire les bruits, le son et les lumières, à point nommé, représentent un tour de force amplement égalé par l’interprétation. ... (Lire la suite).






 
      SPECTACLES

 
 


Photo Luis Fernandez

 

OPÉRATION KORTEX  de et avec Katia Charmeaux et François Wrobel.
À la façon de palper, l’air soupçonneux, les billets d’entrée qu’on lui présente, Sylvie Mouchet donne le ton : il va falloir se tenir tranquille, gare aux portables restés allumés ! Après une entrée remarquée, Jean-Michel Puisatier lui ordonne d’obturer portes et serrures. L’heure est grave, ils ont une nouvelle très importante à annoncer : Après avoir piraté ordinateurs et données personnelles, des groupes mal intentionnés ont réussi à s’introduire dans les cerveaux humains. C’est la porte ouverte à toutes les manipulations, celle surtout de diriger la vie de tout un chacun. Heureusement, après bien des recherches, le savant Puisatier a trouvé l’antidote idoine et il compte nous en faire profiter. Mais attention, il n’y en aura pas pour tout le monde !  Deux gouttes de cette potion miracle immunisent contre les attaques les plus agressives. Nos lanceurs d’alerte vont nous le prouver grâce à toutes sortes d’expériences, malgré les bévues accumulées par Sylvie et un amour-propre chatouilleux.
Manipulation mentale et expériences clownesques sont le principe de ce spectacle interactif désopilant et bluffant, brillamment concocté par Katia Charmeaux et François Wrobel. ... (Lire la suite).

 




 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo Spectacles Sélection


 

NÉO-ROMANTIQUES. Un moment oublié de l’art moderne 1926-1972. Cette exposition nous permet de (re)découvrir un mouvement post-moderne fondé sur la remise en cause de l’abstraction et sur le retour à la figure. Pour ce faire, Patrick Mauriès, le commissaire, a réuni une centaine d’œuvres de cette poignée d’artistes qui s’étaient rencontrés à l’académie Ranson où ils avaient suivi les cours des peintres Edouard Vuillard, Félix Vallotton et Maurice Denis. Comme les maniéristes du XVIe siècle qui eurent à s’affirmer devant les œuvres écrasantes de Léonard de Vinci, Raphaël ou Michel-Ange, ces jeunes artistes durent trouver, dans les années 1920, une façon de se démarquer de la création déjà immense et multiple de Picasso, alors engagé dans le cubisme et l’abstraction. C’est ce qu’avait compris le critique et collectionneur américain James Thrall Soby dans l’ouvrage After Picasso (1935) qu’il consacra à ses amis peintres. Ce livre, au demeurant fondamental, est le seul, jusqu’à présent, consacré à ce mouvement.
Le parcours commence avec la présentation d’un très grand tableau de Sir Francis Rose, L’Ensemble (1938), où il représente toutes sortes de personnalités, peintres, danseurs, écrivains, galeristes, musiciens, etc. dans ce que le commissaire qualifie d’une « sorte d’académie imaginaire du Néo-Romantisme ».
La salle suivante, « Picasso et après... », s’inspire directement du livre de James Thrall Soby que l’on peut traduire également par « d’après Picasso ». On y voit des œuvres de Picasso, de Picabia et Carrera, découverts par les jeunes artistes chez Paul Guillaume, et divers documents de James Thrall Soby. Le musée a également commandé à Denis Polge une série de portraits des protagonistes, peintres et amis, au centre desquels figure Gertrude Stein, leur principal soutien.
En 1926, Pierre Charbonnier, l’un de ces artistes, qui avait des liens avec la galerie Druet, rue Royale, improvisa une exposition des peintures de son groupe d’amis. Avec Pierre Charbonnier, il s’agissait des français Christian Bérard et Thérèse Debains, d’un jeune prodige hollandais, Kristians Tonny, et de trois jeunes Russes ayant fui la révolution de 1917 : Pavel Tchelitchew, Eugène Berman et son frère Léonide. L’exposition nous présente un florilège de ces peintres pour illustrer cette exposition fondatrice de ce mouvement que le critique Waldemar George baptisa « néo-romantique » ou « néo-humaniste ». ... (Lire la suite).





 
 


Photo Tom Powel Imaging


 

FAITH RINGGOLD. Black is Beautiful. C’est sans doute parce que cette artiste afro-américaine, née à Harlem (New York) en 1930, a témoigné son admiration pour Picasso dans certaines de ses œuvres, que le musée Picasso lui consacre cette rétrospective, la première en France pour cette figure majeure d’un art engagé et féministe américain. Et c’est une véritable découverte car aucune institution française ne possède l’une de ses œuvres, alors qu’elle est exposée dans une vingtaine de musées aux États-Unis et en Grande Bretagne, dont le Museum of Modern Art et The Victoria and Albert Museum.
Après un premier voyage en Europe en 1961, Faith Ringgold commence à peindre la série « American people » (1963-1967), ensemble de vingt tableaux qui interroge l’American way of life à la lumière du mouvement des droits civiques et de sa position de femme noire. C’est par cette période que l’exposition commence, en particulier avec ses toiles dites Black Light (Lumière noire). Elle y célèbre la beauté afro nouvellement reconnue (« Black is Beautiful »). À côté de ces toiles quasi monochromes dans des tons sombres, on voit d’autres réalisations plus militantes (l’artiste s’est engagée au sein du mouvement Black Power), telles des affiches et surtout une carte des United States of Attica (1972) où elle a noté toutes les guerres auxquelles se sont livrés les américains sur leur sol, contre les indiens, les espagnols, etc. et partout à travers le monde.
Un grand tableau, Postage Stamp Commemorating the Advent of Black Power [Timbre postal américain commémorant l'avènement du Black Power] (1967), introduit la section suivante, American People Series. On y voit un portrait de Charlayne Hunter-Gault, l’une des toutes premières étudiantes noires américaines, qui fit son entrée à l’université de Géorgie en 1961 (Study Now [Étudiez !], 1964), à côté d’anonymes comme ce Mr. Charlie [M. Charlie] (1964), un « blanc » en argot, ou ce groupe de Neighbors [Les Voisins] (1963). Mais le tableau le plus spectaculaire dans cette salle est Die [Meurt] (1967), une immense toile représentant une sorte de guerre civile entre blancs et noirs, d’une rare violence, directement inspiré du Guernica de Picasso, qui était alors exposé au MoMA. Signe des temps, aujourd’hui c’est Die qui est au MoMA. ... (Lire la suite).





 
 


Photo Dominique Baliko


 

HIROSHIGE et l’éventail. Voyage dans le Japon du 19e siècle. Le musée Guimet nous présente un important ensemble d’estampes d’Hiroshige appartenant à la collection de Georges Leskowicz. Celles-ci furent réalisées entre 1830 et 1850 et comptent parmi les plus rares et les plus élaborées de l’œuvre de l’artiste.
L’éventail plat en bambou (uchiwa) se popularisa au Japon à l’époque d’Edo (1603-1868). Cet accessoire saisonnier et éphémère était fabriqué avec une seule canne de bambou de 35 cm de long, dont l’extrémité était fendue pour former entre soixante et quatre-vingts brins. On collait ensuite sur les deux faces une estampe. Au début les éventails étaient vendus par des colporteurs, puis par des marchands d’images lorsqu’ils furent signés par des artistes célèbres. On ne connaît qu’un très petit nombre de ces éventails complets. En revanche des éditeurs et des collectionneurs ont conservé des estampes jamais montées sur leurs armatures. Ce sont celles-ci qui sont exposées aujourd’hui.
Utagawa Hiroshige (1797-1858), dont nous avons vu dans d’autres expositions (Lettres 350 et 515) ses séries sur les routes du Tôkaidô et du Kisokaidô, était un spécialiste du paysage, de pair avec Hokusai. C’est tout naturellement qu’il introduisit ce sujet, parmi d’autres, dans ses quelque six cent cinquante estampes pour éventails.
Le parcours commence par des explications sur la fabrication, la vente et l’usage de l’éventail plat. Parmi les usages, celui de la chasse aux lucioles est le plus inattendu. On note aussi la présence de cet accessoire dans certains portraits, comme un signe d’élégance.
Hiroshige habitait Edo (aujourd’hui Tokyo) et a représenté les « Sites célèbres » (meisho) de cette ville qui comptait à son époque un million d’habitants. On découvre donc dans ses feuilles pour éventails, des vues urbaines, des jardins d’agrément, des temples, des restaurants ainsi que le quartier des plaisirs de Yoshiwara. La plupart de ces estampes sont agrémentées de personnages féminins. ... (Lire la suite).



 

 
 
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