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Lettre n° 490
du 13 novembre 2019
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THÉÂTRE

 
 


Photo Laurencine Lot


 

UN CŒUR SIMPLE de Gustave Flaubert. Mise en scène Xavier Lemaire. Avec Isabelle Andréani.
Orpheline sans ressources, Félicité accepte les maigres gages proposés par Madame Aubain, une veuve peu fortunée avec deux jeunes enfants à élever. Soulagée d’avoir un toit, la domestique pourvoit à tous les besoins que nécessite la demeure, une maison « peu dispendieuse » à Pont-l’Évêque. Le travail est rude, la patronne peu amène mais, faisant preuve d’un solide bon sens, Félicité accomplit les tâches de tout son cœur, s’efforçant d’oublier la pénible blessure d’un mariage étouffé dans l’œuf.
Elle s’attache à Paul et Virginie, accompagne la fillette aux leçons de catéchisme qui représentent pour elle-même un enseignement précieux. Après leur départ pour la pension, Victor, le fils aîné d’une sœur retrouvée par hasard, prend une grande place dans son cœur. Mais sa mort, puis celle de Virginie, la plongent dans une profonde mélancolie. Loulou, un perroquet, vient alors combler le vide affectif laissé par les disparitions…
Grand observateur de la société de son temps, Gustave Flaubert trace un portrait psychologique très élaboré d’une domestique, archétype de celle qui le servit durant toute sa vie.
Le changement de la troisième personne par la première donne un ton très personnel au récit des joies et des peines d’une femme qui n’a aucune prise sur son destin et prend les choses de la vie avec simplicité. Simplicité du bonheur pour décrire les petits plaisirs quotidiens, l’affection des enfants, un bal, une promenade ou les splendeurs de la région normande. Simplicité de la douleur face à la perte des êtres choyés. ... (Lire la suite).

 


 


Photo Laurencine Lot


 

DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE d’après Sylvain Tesson. Mise en scène et interprétation William Mesguich.
Il a quitté la ville, ses bruits, ses paroles incessantes, l’hystérie de ses rythmes. L’attendent le silence, la solitude, le froid glacial, la survie à la seule force des bras et de la volonté. De cette expérience qui va durer quelques mois, Sylvain Tesson a tiré un journal d’ermitage, dont William Mesguich s’empare pour le donner à voir et à ressentir dans la saveur des émotions brutes, des sensations jusque-là ignorées. Comment s’approprier au quotidien neuf mètres carrés de vie dépouillée de tout artifice, de toute cette bimbeloterie qui parasite la vie urbaine à la course-poursuite du temps ? Comment survivre mentalement et physiquement dans un espace plutôt hostile, où rien ne vient distraire la méditation, la songerie, le face-à-face avec soi-même ? Il s’est fortifié de livres, ceux qu’il n’est jamais parvenu jusque- là à lire en entier, et de vodka, celle qui a accompagné ses ivresses. « La cabane, cellule de grisement. » Oui, en se grisant aussi de neige, de glace, de froid arctique. Seule une mésange quotidienne procure les joies de la convivialité, avec quelques incursions de voisins, les plus proches à plusieurs heures de marche. Dans ce qui pourrait tourner à la déréliction et à la désespérance de la rupture amoureuse, émerge un vrai regard sur ce qui fonde la liberté et le rapport au temps, dans les joies primordiales du bois à couper, du saucisson partagé, du corps à entretenir, de la chaleur à préserver quand les conditions atmosphériques sont drastiques. Robinson Crusoë à la sauce sibérienne, dont on cherche à prouver la beauté existentielle. Seuls la discipline et les rythmes qu’on s’impose sauveront l’ermite par la paix ainsi procurée, parce que « l’ermitage resserre les ambitions aux proportions du possible. » ... (Lire la suite).





 


Photo Filipe Roque


 

CYRANO d’après Edmond Rostand. Mise en scène Bastien Ossart. Avec Lucie Delpierre, Iana-Serena De Freitas, Nataly Florez ou Marjorie de Larquier.
Qui ne connaît Cyrano de Bergerac, le Gascon disgracieux de nez, tendre de cœur, pourfendant de sa rapière comme de ses saillies verbales la bêtise, la pleutrerie, les ridicules de tout poil ? La fragilité de la laideur, le rire du désespoir, la fidélité inoxydable de son amour pour Roxane. On connaît peu le Cyrano authentique du XVIIe siècle, celui d’Edmond Rostand a tellement imprimé sa marque. Peut-être trop, au point de masquer derrière le texte admirable du XIXe siècle, qui met en scène le second, la réalité historique et douloureuse du premier, entre farce et tragédie. Si intemporelle est devenue la geste de ce héros. Trois femmes, trois comédiennes, nous offrent avec subtilité d’en revisiter le mythe, non en galvaudant l’une des paroles théâtrales les plus abouties qui soit, mais en jonglant avec les époques, les genres à tous sens du terme. Elles prennent le parti de le resituer dans une mise en scène où les lumières ne proviennent que de chandelles, où le vide du plateau permet toutes les évolutions, les pantomimes. L’espace de l’imagination en somme. Trois comédiennes pour des rôles si multiples ? Qu’à cela ne tienne, les costumes interchangeables et les masques y suppléeront. ... (Lire la suite).

 



 


Photo Pauline Le Goff


 

TIGRANE. Texte et mise en scène Jalie Barcilon. Avec Éric Leconte, Soulaymane Rkiba, Sandrine Nicolas.
Un adolescent recroquevillé en lui-même, son père abruti d’alcool et de désespérance, une jeune professeure pétrie d’ardeur pédagogique. Isabelle raconte l’épopée de Tigrane, écartelé entre sa découverte admirative de la culture qu’elle lui offre et les parties de flipper que lui impose un père, rageur et vindicatif, que son épouse a fui. Face à ce père qui lui assène des poncifs de déception et d’échec, l’école offre à Tigrane la perspective d’une parole enfin possible, des émois amoureux, une passion tangible. Il s’ouvre lentement, entre violence et replis. Mais la lutte est inégale contre une société qui n’est pas prête à accueillir ce jeune atypique, que la chaudronnerie ne tente pas. Isabelle, quant à elle, fait les frais d’une naïveté inconsciente que les enjeux de cette manipulation, même bienveillante et attendrie, la dépassent dangereusement. Le Caravage, Picasso ou Basquiat sont-ils de taille à niveler les écueils ?
Une belle leçon d’optimisme sans mièvrerie, car elle ne gomme pas artificiellement la dure réalité de la déshérence familiale et scolaire, de l’abandon et de l’incompréhension, ni les dangers qui rognent les ailes de l’enthousiasme de la débutante. ... (Lire la suite).

 




 
      SPECTACLES

 
 


Photo Julien Ginoux

 

JULIEN COTTEREAU AAAHH BIBI de et avec Julien Cottereau. Mise en scène Erwan Daouphars. Création lumière François Leneveu. Création sonore Rafy Wared et Ariski Lucas. Scénographie Philippe Casaban.
Le Cirque du Soleil, « Les Manuscrits du Déluge » (n°259), « Imagine-toi « (n°268) … Tous ces spectacles font la célébrité de Julien Cottereau. Il revient aujourd’hui avec un Seul en scène où planent poésie et émotion.
Difficile de lutter contre la tempête pour atteindre la porte d’entrée du vieux chapiteau abandonné. Trempé jusqu’aux os, l’artiste tombe la veste et endosse un vieux caraco qui contient encore un nez rouge dans une poche. Son imagination se met alors en route pour un voyage dans le monde du cirque et des saltimbanques où la parole silencieuse est portée par la musique et les lumières.
Une phrase, un ou deux mots proférés, pas davantage. Seuls, onomatopées et borborygmes composent les bruitages qui accompagnent les mouvements tout en souplesse du mime et bruiteur qui se laisse entraîner dans la répétition des numéros du cirque. Lanceur de couteaux, manipulateur d’un diabolo diabolique, cracheur de feu, funambule…, les exercices se succèdent, certains avec le concours de quelques spectateurs qui se prêtent avec une réussite étonnante à ses injonctions muettes. De temps à autre, les ailes d’un oiseau bruissent et le frôlent. ... (Lire la suite).



 


Photo Alexandra Delaminne


 

LA VÉRITABLE HISTOIRE DU CHEVAL DE TROIE. Textes de Virgile et Homère. Adaptation et mise en scène Claude Brozzoni. Avec Guillaume Édé. Accompagnement musical Claude Gomez.
Un homme se tient en fond de scène, chapeau sur la tête, costume trois pièces, chemise fuschia, une petite valise à la main, un pardessus sur le bras. De l'autre côté, un accordéoniste tire des sons langoureux et déchirants de son instrument. Au sol, un très beau tapis de couleurs vives et une minuscule flotte de ces bateaux de papier que plient les enfants. L'homme module d'une voix de baryton basse, magnifique, une étrange mélopée dans une langue inconnue. Puis il se met en mouvement et entame son récit. Querelles du panthéon, de ces immortels qui s'ennuient à ne pas périr, Éris la Discorde offre malicieusement à Pâris la pomme à proposer à la jalousie des trois déesses, Junon, Diane, Minerve. C'est que Pâris a une histoire d'enfance qui lui colle à la peau ! Par oracle, il est le fils à naître qui apportera le feu destructeur dans la ville de Troie. Alors, on l’abandonne à l'éventuelle faim d'un fauve en maraude. Mais, manque de chance, il y a toujours un berger qui passe par là, etc. La suite, on connaît, Pâris, à qui Éris a promis qu’il rencontrerait la beauté parfaite, se lance dans une errance déçue jusqu'à… Hélène de Sparte. Air connu, la colère de Ménélas qui court se plaindre à Argos, chez Agamemnon furieux, guerre de Troie, etc. L'homme au chapeau mime ces épisodes, entremêlant récit et modulations chantées avec l’accordéon. Homère jusqu'à la mort d'Hector, Virgile prend le relais avec Enée, dont l'homme endosse maintenant l'identité jouée et chantée. Enée avec Anchise sur son dos, son fils Iule à la main, et l’épouse Créüse qui s’accroche tant bien que mal aux fuyards. Et la foule silencieuse qui suit Énée, qui n’a pas conscience que Créüse a disparu. ... (Lire la suite).

 



 


Photo Svend Andersen


 

MICHAËL HIRSCH, JE PIONCE DONC JE SUIS. Texte Michaël Hirsch et Ivan Calbérac. Mise en scène Clotilde Daniault. Avec Michaël Hirsch.
Symptomatique ! Au cours de son spectacle « Michaël Hirsch, Pourquoi ? », (n°414), Michaël expliquait que, dans son jeune âge, on le surnommait la rivière parce qu’il « voulait suivre son cours tout en restant dans son lit » ! Il est donc naturel qu’un second volet naisse sur le thème de cette propension à vouloir vivre à l’horizontal, un fois atteint l’âge adulte.
Isidore Beaupieu fait le bonheur de son patron, fabricant d’appareils ménagers en vogue, jusqu’au jour où il s’endort dans un moment pour le moins inopportun. Le sommeil, impératif chez lui, crée quelques déconvenues au jeune cadre, pourtant dynamique, dans un monde où le crédo « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt », a la vie dure. Heureusement, la sollicitude des Sapionces va lui permettre de ne pas désespérer de la nature humaine…
Le décor, fait d’un tapis immaculé et d’oreillers à foison, symbolise cet endroit si cher au personnage, mais, conçu d’ouvertures, il garde des portes ouvertes sur le monde qui l’entoure.
Ce seul en scène original, florilège de mots d’esprit et de jeux de mots, est un plaidoyer plein d’humour dans un monde où le temps consacré au sommeil est de plus en plus court. Scientifiquement prouvées, ses conséquences, néfastes pour la santé, apportent évidemment de l’eau à notre adepte du sommeil ! ... (Lire la suite).




 
      EXPOSITIONS ET SITES

 
 


Photo Scala Archives


 

VINCENZO GEMITO (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine. Abandonné à sa naissance par sa mère, Gemito est adopté par un couple qui a perdu son enfant. Devenue veuve, sa mère adoptive se remarie avec un maçon, ce qui encourage le jeune garçon à se servir de ses mains pendant toute son éducation. D’abord apprenti chez le peintre et sculpteur Emanuele Caggiano, puis chez le sculpteur Stanislao Lista, il entre à l'âge de douze ans à l'école de l’Institut royal des beaux-arts où il se lie d’amitié avec Totonno, Antonio Mancini, qui deviendra un peintre célèbre également. Tous les deux sont fascinés par les œuvres du Musée national de Naples, en particulier par les bronzes de Pompéi mais s’inspirent tout autant de la vie de tous les jours des napolitains de toutes conditions. C’est en ayant son enfance et son adolescence à l’esprit que l’on comprend mieux l’œuvre originale et virtuose de Vincenzo Gemito.
Le parcours commence avec quatre sculptures inspirées par l’image du petit pêcheur napolitain. Elles sont l’œuvre de François Rude, de Francisque Duret, d’Antonin Moine et de Jean-Baptiste Carpeaux. Admirées en leur temps pour leur « naturel », elles n’en sont pas moins des réminiscences de l’Antique et sont bien loin de la réalité, telle que Gemito la représentera vingt ans après Carpeaux avec son fameux Pêcheur napolitain.
Dans la première section, les commissaires nous présentent, à titre d’exemples, des personnages de crèches du XVIIIe siècle et un bronze antique, Cupidon portant une oie. Gemito était fasciné par ces artisans façonnant ces figures avec de la terre cuite, une technique qu’il emploiera toute sa vie, et par ces sculptures en bronze réalisées par la technique de la fonte à la cire perdue.
À dix-sept ans, Gemito crée son premier chef-d’œuvre, le Joueur de cartes, un plâtre patiné, acheté peu de temps après, en 1870, par la Maison royale pour le palais de Capodimonte, aujourd’hui Musée national de Capodimonte où l’exposition sera ensuite présentée. ... (Lire la suite).


 
 


Photo Spectacles Sélection


 

L’ÂGE D’OR DE LA PEINTURE ANGLAISE. De Reynolds à Turner. Chefs-d’œuvre de la Tate Britain. La National Gallery of British Art a prêté près de 70 œuvres réalisées par quelque 33 artistes pour la réalisation de cette exposition rendant compte de l’essor artistique et culturel intense de la Grande-Bretagne sous le long règne de George III (1760-1820). Elle s’ouvre en mettant face à face les peintres les plus connus de cette époque, Joshua Reynolds (1723-1792) et Thomas Gainsborough (1727-1788) qui s’imposent dans le domaine du portrait. Le premier établit sa renommée à Londres auprès d’une élite et flatte sa clientèle par un jeu de références savantes. Le second commence sa carrière en province auprès d’une clientèle plus modeste et insuffle la vie avec brio. Tous deux participent à la fondation, sur le modèle français, de la Royal Academy of Arts en 1768. Reynolds en devient le premier président. Si la critique de l’époque les opposait, ce dont ils ont certainement joué, les citations rapportées ici montrent qu’ils s’estimaient.
Cet art du portrait se répand dans une société devenue prospère grâce à l’Empire britannique. De nombreux peintres de talent comme Francis Cotes, Johan Zoffany, George Romney rivalisent et introduisent dans leurs portraits une incroyable variété. Après la mort de Gainsborough et de Reynolds, une nouvelle génération apparaît avec John Hoppner, William Beechey et surtout Thomas Lawrence, qui deviendra président de la Royal Academy en 1820.
Mais le portrait, hérité du siècle précédent, ne satisfait pas la nouvelle société qui lui préfère des tableaux mettant en scène la famille tout entière, comme dans ces « conversation pieces » inspirés de l’art hollandais. De même, les portraits en costume, comme ceux des enfants Crewe peints par Reynolds, qui brouillent la véritable identité sociale des modèles, connaissent un grand succès. ... (Lire la suite).


 

 
 
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