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Lettre n° 448
du 14 février 2018 |
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Nos sélections de la quinzaine |
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THEATRE
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Photo Christophe Raynaud de Lage
Collection Comédie Française
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J’ÉTAIS DANS MA MAISON ET J’ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE de Jean-Luc Lagarce. Mise en scène Chloé Dabert. Scénographie Pierre Nouvel avec Cécile Brune, Clotilde de Bayser, Suliane Brahim, Jennifer Decker, Rebecca Marder.
Elles sont là dans la pièce principale, cinq femmes, mères et filles. Prostrées, elles ont le regard porté vers le premier étage et la porte close de la chambre où elles ont installé le jeune frère, la chambre où rien n’a bougé depuis qu’il l’a désertée. Soudain, la seconde sœur l’a vu apparaître au bout du chemin qu’il a gravi à pied. Et il s’est effondré sans un mot, inanimé sur le sol de l’entrée. Tant d’années à attendre, tout ce temps durant lequel elles sont restées cloîtrées dans l’attente du retour du jeune frère que le père avait chassé. De ces années perdues, toutes se souviennent des disputes et des hurlements entre le père et le fils. De ce départ et de l’attente, de celui qui, manifestement, les avait oubliées. Le temps s’était arrêté mais son retour improbable libère la parole. La mère est apaisée, l’aînée est pleine de regrets, la seconde joue entre la réalité de ce qu’elle a vécu et l’imagination de ce qu’elle croit avoir vécu. Les autres opinent, renchérissent ou rectifient. Elles disent les drames, échangent les souvenirs et commentent le retour. La plus jeune, tout d’abord en retrait, s’insurge. ... (Lire).
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Photo Evelyne Desaux
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EN ATTENDANT BOJANGLES d’après le roman d’Olivier Bourdeaut. Adaptation et mise en scène Victoire Berger-Perrin avec Anne Charrier, Didier Brice, Victor Boulenger.
Nuit et jour, le même vinyle de Nina Simone, et la même chanson, « Mister Bojangles », tournait sur le vieux tourne-disque dans l’appartement bourgeois de ce fils unique qui regardait de ses yeux éblouis sa mère évoluer en rythme, belle comme la nuit dans des robes toutes plus excentriques les unes que les autres. Georges, son père, finissait par prendre son épouse dans ses bras et ils se fondaient ensemble dans le slow de cette musique « belle, dansante et mélancolique ». Il était chaque jour plus épris de cette drôle de petite personne qu’il n’appelait jamais par le même prénom. Il avait fait sa connaissance lors d’une sorte de séminaire offert par son banquier dans un palace de la Côte d’Azur. Elle avait été séduite par les histoires à dormir debout que cet homme racontait sur sa vie avec désinvolture à une assistance sous le charme et qui ressemblait diablement, lui dit-elle, à un cavalier prussien dont le portrait trônait au-dessus de sa cheminée. Lui avait été conquis par cette jeune femme dont l’humour dévastateur cachait sans aucun doute un passé douloureux. ... (Lire).
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Photo Evelyne Desaux
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ADIEU M. HAFFMANN. Texte et mise en scène Jean-Philippe Daguerre avec Grégori Baquet ou Charles Lelaure, Alexandre Bonstein, Julie Cavanna, Franck Desmedt, Charlotte Matzneff ou Salomé Villiers.
Jusqu’au bout… Qu’est-on prêt à offrir ou à sacrifier pour aller jusqu’au bout ? Et de quoi ?
Jusqu’au bout du courage plus fort que sa peur, quand dans le Grand Guignol des bruits de bottes et de la chasse au « rat » juif, dans le Paris occupé de 1942, Joseph le bijoutier offre sa raison de vivre et de survivre à son jeune employé. Et même un peu plus.
Jusqu’au bout de son amour et de sa loyauté, quand Isabelle offre son corps à un autre que son mari, parce que l’enfant est à ce prix. Avec la sobriété de son bon sens et de sa fidélité.
Jusqu’au bout de son amour et de sa jalousie, parce que le désir d’enfant est plus fort que tout en Pierre, qui a « un cœur qui bat de courage et de peur ». ... (Lire).
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Photo Fabienne Rappeneau
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MÉMOIRES D’UN TRICHEUR de Sacha Guitry. Adaptation et mise en scène Eric-Emmanuel Schmitt avec Olivier Lejeune et Sylvain Katan.
La projection en noir et blanc du générique de la pièce est un clin d’œil au maître présentant celui de son film « Si Versailles m’était conté ». Olivier Lejeune l’imite à la perfection, citant de façon exhaustive, du directeur à la caissière, tous ceux qui ont contribué à cette création. Ce prologue a un atout de taille, celui de plonger immédiatement le spectateur dans le célèbre et unique roman du grand Alexandre Guitry, dit Sacha.
Alex ne peut remonter le fil de sa vie sans faire allusion à un événement décisif de son enfance : le vol de deux francs dans le tiroir-caisse de l’épicerie d’un père qui le punit en le privant d’un plat de champignons. Ce châtiment le sauve d’une mort certaine mais pas sa famille. Onze personnes, onze cercueils à suivre jusqu’au cimetière, ce n’est pas rien pour un début dans une existence qui sera pour le moins atypique. ... (Lire).
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Photo Bruno Levy
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GUIGUE ET PLO : ICI ET LÀ de Alexis Chevalier et Grégoire Roqueplo. Mise en scène François Jenny avec Alexis Chevalier et Grégoire Roqueplo.
C’est ce qu’on appelle, en langage pseudo-savant de figure de style, une concaténation ou autre anadiplose. Mais oui, tout le monde connaît « j’en ai marre marabout bout de ficelle selle de cheval… etc. ». Ainsi, les deux comiques, mais avec grande finesse rhétorique, vont enchaîner les concepts plus ou moins abstraits, les considérations sur la phonétique comparée, sur l’élasticité potentielle du temps, les aléas surprenants des chiffres, etc. Une version élaborée, en langage hautement châtié, de Sganarelle tentant de ramener à une morale plus banale son maître Dom Juan. Dès les premiers mots, on se laisse emporter dans la fascination rieuse par ce duo aux allures classiques de Monsieur Loyal et Auguste à la mode contemporaine. ... (Lire).
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Photo Cindy Doutres
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LES PETITES REINES d’après le roman de Clémentine Beauvais. Mise en scène Julie Heynemann avec Rachel Arditi ou Tiphaine Gentilleau, Justine Bachelet, Barbara Bolotner, Manon Combes, Mounir Margoum ou Sylvain Sounier.
Plutôt improbable, cette sympathie de trois filles disparates, dont le seul point de ralliement est leur nomination conjointe aux Boudins du lycée. Elles sont moches, paraît-il, du moins c’est ce que décrètent quelques petits mâles tout à la crétinerie de leur misogynie, qu’ils s’empressent de diffuser sur les réseaux habituels. Alors, on va faire front commun, entre handicapés de la beauté ou du drame militaire. L’horizon se profile pour les quatre désormais complices. L’Elysée, la garden party du 14 juillet. Y trouvera-t-on l’objet de sa quête, qui un père, qui ses rêves en chansons, qui la reconnaissance de son drame ou la vengeance d’une médaille ? ...
(Lire).
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EXPOSITIONS ET SITES
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Photo © MoMA
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ÊTRE MODERNE : LE MoMA À PARIS. À travers quelque 200 œuvres du célèbre musée new yorkais, la Fondation Louis Vuitton pose la question de savoir comment « être moderne » pour une grande institution comme le Museum of Modern Art.
Le parcours de l’exposition se déploie dans la totalité des salles, permettant un accrochage très aéré et une visite confortable. Il commence par une première salle où l’on trouve côte à côte une toile de Paul Cézanne (Le Baigneur, vers 1885), une sculpture de Constantin Brancusi (Oiseau dans l’espace, 1928), des photographies de Walker Evans prises durant la Grande Dépression dans les années 1930, et des objets industriels en inox (Soupape de vidange, roulement à billes, hélice de hors-bord). En effet, dès sa création en 1929 par trois femmes, Lillie P. Bliss, Abby Aldrich Rockefeller et Mary Quinn Sullivan, le MoMA se veut un musée pluridisciplinaire s’intéressant à toutes les formes d’art, y compris l’architecture, la photographie et le design. A cette époque se pose aussi la question de savoir à quelle date commencer. ... (Lire).
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Photo © Daniel Arnaudet, Gérard Blot
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VISITEURS DE VERSAILLES. Voyageurs, princes, ambassadeurs. 1682-1789. Poursuivant les expositions sur la vie à la Cour au temps des rois, le Château de Versailles, en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New York, où sera également présentée la présente manifestation, nous invite à faire connaissance avec les visiteurs de Versailles sous Louis XIV et ses successeurs. C’est en 1682 que le Roi Soleil décide de transférer le siège du Gouvernement et la Cour à Versailles. Dès le début, le domaine est ouvert à tous à condition de respecter certaines règles. Cela permet cet « accès libre et facile des sujets au prince », selon le vœu du roi. Des transports par route ou en bateau jusqu’à Saint-Cloud sont mis en place. Peu à peu Versailles se couvre d’auberges pour recevoir les visiteurs car seuls les grands personnages peuvent être logés au château. Un imposant dispositif de sécurité (gardes françaises, gardes suisses, gardes du corps, compagnies des Cent-Suisses, etc.) accueille les visiteurs. ... (Lire).
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Photo © Patrice Schmidt
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DEGAS DANSE DESSIN. En 1896, le jeune Paul Valéry rencontre Degas dans son atelier. Le premier est un jeune provincial de 25 ans. Le second est un peintre reconnu âgé de 62 ans. Paul Valéry admire les œuvres de Degas. Les deux hommes noueront une amitié indéfectible de plus de vingt ans, jusqu’à la mort de Degas en 1917. C’est justement pour célébrer le centième anniversaire de sa mort que le musée d’Orsay présente cette exposition. Pour cela, il a choisi comme fil conducteur un ouvrage remarquable mais méconnu de Valéry, Degas Danse Dessin, publié en 1936. En fait, dès 1896, le nom de Degas figure dans une note des fameux Cahiers de Valéry dont on voit un exemplaire dans cette exposition. L'idée d'écrire sur Degas va s'accomplir grâce à Ambroise Vollard, un ami commun, à qui Valéry va faire part de son idée dès 1929. Le texte de l’ouvrage sera écrit par Valéry et portera sur Degas et son entourage. Il sera illustré de 26 gravures hors-texte plus des vignettes in-texte, d’après des dessins de Degas. Cet ouvrage de luxe est publié à 305 exemplaires numérotés plus 20 hors-commerce. Parmi ses premiers acheteurs, on compte la danseuse Ida Rubinstein et Pablo Picasso. ... (Lire).
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THÉÂTRE |
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(sauf musique classique) |
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Spectacles Sélection
13 chemin Desvallières
92410 Ville d'Avray |
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