Parcours en images et en vidéos de l'exposition
VOYAGE SUR LA ROUTE DU KISOKAIDŌ
De Hiroshige à Kuniyoshi
avec des visuels
mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue
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Carte de l'itinéraire de la route du Kisokaidō (voir ci-dessous des agrandissements). |
Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō
La route du Kisokaidō, dont le nom officiel est le Nakasendō, est l'une des cinq voies (gokaidō) du réseau routier créé au Japon durant l’époque d’Edo (1603-1868). Elle relie, sur une distance d’environ 540 kilomètres, Edo (l’actuelle Tōkyō), où le shogun a sa résidence, et Kyōto, siège de l’empereur.
Contrairement au Tōkaidō, qui rallie l'ancienne capitale en cinquante-trois relais en longeant la côte, le Kisokaidō, jalonné de soixante-neuf étapes, traverse l’intérieur montagneux, suivant un itinéraire plus long, parfois plus pittoresque et ardu en raison de la présence de neuf cols escarpés.
Les voyageurs - pèlerins, marchands, moines itinérants ou touristes - se déplacent à pied; il leur faut au moins deux semaines pour parcourir le trajet complet. Les personnalités de haut rang se servent de chaises à porteurs, de palanquins et de chevaux : les seigneurs féodaux (daimyō) effectuent des séjours réguliers à Edo accompagnés de leur entourage, suivant le système de service alterné (sankin kōtai) imposé par le shogunat.
Entre 1835 et 1838, le Kisokaidō fait l'objet d’une série d’estampes réalisées par Eisen (1790-1848) et Hiroshige (1797-1858), dont le succès est considérable. Fort de ce résultat, deux autres suites voient le jour entre 1852 et 1853 sous les pinceaux de Kunisada (1786-1865) et de Kuniyoshi (1797-1861).
Dans ces créations, où chaque estampe est associée à une étape de la route, les deux artistes abordent le même thème de manière personnelle, en s'inspirant du théâtre kabuki, de la littérature et des légendes du folklore japonais.
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Cette vidéo compare les dessins réalisés par Keisai Eisen (1790-1848) dans les années 1835-1838, avec des photographies prises dans les années 1870 à 1920 et des photographies prises au XXIe siècle. |
Texte du panneau didactique. |
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La série du Kisokaidō d’Eisen et Hiroshige (salle 1)
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Scénographie
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La série du Kisokaidō d’Eisen et Hiroshige
Hommage à la beauté et à la quiétude des paysages montagneux de l'intérieur du Japon, Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō relèvent du genre meisho-e, voué à la représentation des plus célèbres vues du pays.
Dessinée par deux artistes, cette série comporte vingt-quatre estampes d’Eisen (1790-1848), dont les étapes sont choisies sans souci de cohérence topographique, et quarante-sept signées par Hiroshige (1797-1858), qui a voyagé sur la route en faisant des croquis, aujourd'hui conservés au British Museum, à Londres.
Enthousiasmés par l’immense succès de la série consacrée aux Cinquante-trois Relais de la route du Tokaidō publiée vers 1833-1834, Hiroshige et l'éditeur Takenouchi Magohachi envisagent de renouveler leur collaboration autour d’un autre chemin célèbre, le Kisokaidō.
Cependant, pour des raisons inconnues, c’est à Eisen, fin observateur de la nature et des activités humaines, que Takenouchi confie les premiers dessins parus à partir de 1835, sur lesquels figurent des titres différents.
Hiroshige, artiste sensible au spectacle éphémère de la nature, dont il saisit les moindres variations, prend le relais en donnant un nouveau titre à ses compositions. II complète la série sous la direction d’un autre éditeur, Iseya Rihei, qui achève le projet en publiant les deux derniers tiers des estampes.
La série du Kisokaidō présentée ici provient de la collection Georges Leskowicz. Comprenant les premiers tirages de la première édition, elle est considérée comme l'une des plus belles au monde, en raison de la qualité de l'impression et de la fraîcheur des couleurs.
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Texte du panneau didactique. |
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Keisai Eisen (1790-1848). Le point de départ de la route du Kisokaidō. 1. Nihonbashi : neige au petit matin. Collection Georges Leskowicz.
Cette estampe restitue l'animation qui règne par un beau matin d'hiver sur le pont Nihonbashi, point de départ des cinq routes (gokaidō) de l’époque d’Edo. Sur la gauche, on aperçoit le quartier de Kitazume, au nord-est duquel, au bord de la rivière, se trouvait un marché aux poissons, ce qui explique la présence d'hommes aux palanches et paniers de bambou chargés de belles prises, Au loin, le soleil se lève à droite du pont Edobashi.
Il existe différentes versions de cette image, et la signature d’Eisen est notamment absente de certains tirages.
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Scénographie |
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Keisai Eisen (1790-1848). La Route du Kisokaidō. 3. Le Relais de Warabi : traversée de la rivière Toda. Une selle, plus sophistiquée que l’exemplaire figurant dans l’estampe est exposée dans cette salle (photo ci-contre). Collection Georges Leskowicz. |
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Selle de bataille. Époque Momoyama (1573-1603), début XVIIe siècle. Bois, laque rouge, or, incrustations de nacre (raden), cuir. © Collection particulière. |
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Keisai Eisen (1790-1848). La Route du Kisokaidō. 8. Le Relais de Kōnosu : vue du mont Fuji depuis Fukiage. Collection Georges Leskowicz.
Cette scène représente la vue sur le mont Fuji depuis les alentours de Fukiage, une halte située entre Kōnosu et Kumagaya. Les voyageurs pouvaient y faire une pause, mais n'avaient pas l'autorisation d'y passer la nuit. Eisen a renforcé la profondeur de champ en répartissant les voyageurs deux par deux sur le chemin qui serpente entre les rizières. Le moine itinérant (komusō), qui se distingue par son chapeau de paille en forme de panier (tengai), et le personnage qui jette un regard en arrière du premier plan sont un clin d'œil à une scène de voyage tirée de la Méthode de dessin de Hokusai (1819).
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Keisai Eisen (1790-1848). La Route du Kisokaidō. 10. Le Relais de Fukaya. Collection Georges Leskowicz.
Fukaya était l’un des quartiers des plaisirs les plus prospères en cette période. Eisen a choisi de présenter ici les personnages qui animent les lieux de la vie nocturne. Le bâtiment de gauche est une auberge, mais la clôture à jours derrière laquelle figurent des femmes rappelle celle des maisons closes de l'époque, permettant de voir les serveuses qui n'hésitaient pas à laisser leur vertu de côté (meshimorionna). Cinq femmes se situent au premier plan. La plus à gauche et la deuxième en partant de la droite semblent être des servantes d'auberge, tandis que les autres seraient des geishas (ou des prostituées).
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 19. Karuizawa. Éditeur : Takenouchi Magohachi et Iseya Rihel. Collection Georges Leskowicz.
Karuizawa est la première étape après le col d'Usui, du côté de Shinano. De nos jours, c'est un lieu de villégiature prisé des vacanciers fuyant la torpeur estivale, mais, à l'époque, ce n'était qu'un village pauvre dans une plaine froide où seuls le millet et le sarrasin pouvaient pousser. À droite, on aperçoit des auberges; au fond, une montagne isolée. La scène représente un groupe de voyageurs rassemblés autour d'un feu sur le bord de la route, à l'écart du relais. L’homme courbé essaie d'allumer sa pipe directement dans le brasier, tandis que l'écuyer se charge de celle du cavalier.
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 22. Odai. Collection Georges Leskowicz.
Cette estampe représente un paysage automnal peu après l'étape d'Odai, à Kanaigahara, où les herbes des pampas japonaises (susuki) poussent dru. Les trois personnages de gauche portent la tenue traditionnelle des pèlerins et font route dans le sens Edo-Kyōto. Sur leur chapeau, il est précisé qu'ils voyagent en groupe de trois, ce qui suggère qu'il s’agit d'un couple accompagné de son enfant. À droite un moine chemine en sens inverse, dans l'espoir de collecter des fonds pour financer la construction du bâtiment principal d'un temple, comme l'indique la banderole qu'il tient à la main.
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Scénographie |
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Baiun. Nécessaire de fumeur. Ère Meiji (1868-1912), XIXe siècle. Bois, laque tsuishū, soie brodée, or, argent et cuivre. Collection particulière. |
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Ikeida Keishin. Nécessaire de fumeur. Ère Meiji (1868-1912). Vannerie, laque, cuir, cornaline, fer. Collection particulière. |
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Baiun. Nécessaire de fumeur. Ère Meiji (1868-1912), XIXe siècle. Bois, laque tsuishū, soie brodée, or, argent et cuivre. © Collection particulière. |
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Keisai Eisen (1790-1848). Sur la Route du Kisokaidō. 23. Iwamurada. Collection Georges Leskowicz.
Cette estampe singulière représente une dispute entre aveugles le long du chemin. Si les aveugles sont rares dans les estampes ukiyo-e, ils n'en sont pas pour autant absents. Parmi les créations plus ou moins contemporaines d’Eisen, on peut citer La Querelle des aveugles d'Utagawa Toyokuni (1786-1865). Quand on compare ces œuvres, il semble probable qu'Eisen se soit inspiré de ses prédécesseurs, mais pourquoi a-t-il choisi ce thème ? Les habitants d'Iwamurada étant connus pour leur tempérament sanguin, il est également possible que cette réputation ait influencé Eisen.
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La série du Kisokaidō d’Eisen et Hiroshige (salle 2)
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Scénographie
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Utagawa Hiroshige (1797–1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°27. Ashida, 1835-1838. Xylogravure polychrome, format ōban yoko-e. © Fundacja Jerzego Leskowicza. |
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Utagawa Hiroshige (1797–1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°29. Wada, 1835-1838. Xylogravure polychrome, format ōban yoko-e. © Fundacja Jerzego Leskowicza.
De taille modeste, le relais de Wada était perdu au milieu des montagnes. Il se trouvait à 2 ri (7,8 km) de l'étape précédente, Nagakubo. En revanche, il était séparé de la suivante, Shimosuwa, par 5,5 ri (21,45 km) en passant par le col escarpé de Wada, le plus élevé de toute la route du Kisokaidō. C’est ce col, où règne le froid et où la neige ne fond pas avant la fin du printemps, qui est représenté ici. Le sentier monte vers la droite avant de bifurquer vers la gauche. Hiroshige a encadré la scène de montagnes entre lesquelles il a installé le chemin et les voyageurs.
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Utagawa Hiroshige (1797–1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°32. Seba, 1835-1838. Xylogravure polychrome, format ōban yoko-e. © Fundacja Jerzego Leskowicza.
Cette estampe représente la rivière Naraigawa au clair de lune. Sur la berge, les saules et les roseaux plient sous le vent, tandis qu'une lune immense domine le ciel subtilement teinté de rouge. L'astre éclaire faiblement les étendues sauvages désertes, un radeau et une barque qui transporte du bois, alors que la nuit tombe peu à peu. Hiroshige célèbre le quotidien rude mais heureux des hommes qui vivent entourés d'un écosystème indompté. La lune, les nuages, le vent, la végétation, l'eau, les personnages et les bâtiments, tous dégagent une impression de solitude.
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Keisai Eisen (1790–1848). Les Relais de la route du Kisoji. Relais n°41. Nojiri : vue du pont de la rivière Inagawa, 1835-1838. Xylogravure polychrome, format ōban yoko-e. © Fundacja Jerzego Leskowicza. |
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 43. Tsumago. Collection Georges Leskowicz.
Une caisse, semblable à celle de l’estampe, est exposée dans cette salle (photo ci-contre).
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Caisse d’armure. Époque d’Edo (1603-1868), XVIIIe-XIXe siècle. Bois, monture en fer laqué noir, corde. Collection particulière.
Cette caisse, destinée à transporter une armure démontée, avec ses accessoires et ornements, est équipée d'une paire de bretelles en corde tressée. Le caractère Bi
(signifiant « avant » ou « en avant ») ne désigne pas le sens de la caisse, mais est un signe auspicieux pour attirer la protection des divinités sur une action particulière.
C'est un des neuf kuji utilisés au Japon dans des pratiques ésotériques, d'origine taoïste, par quelques courants syncrétiques du bouddhisme et du shintō, notamment dans le cadre des certaines écoles d’arts martiaux.
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Utagawa Hiroshige (1797–1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°46. Nakatsugawa, 1835-1838. Xylogravure polychrome, format ōban yoko-e. © Fundacja Jerzego Leskowicza.
Une pluie torrentielle s’abat sur la région. On distingue des nuages bas et menaçants, la silhouette d'une montagne, les toits et les lumières des maisons qui bordent le chemin, ainsi qu'une étendue d'eau sur laquelle se détachent des aigrettes. Les trois hommes au premier plan sont des samouraïs ; deux portent des caisses munies de pieds, tandis que le troisième les suit avec une lance.
Ce tirage, l’un des plus rares de la série, est le seul sur lequel le haut des jambières de deux personnages est bleu indigo. La série comprend une autre vue appelée «Nakatsugawa par beau temps ».
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Utagawa Hiroshige (1797–1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°47. Ōi, 1835-1838. Xylogravure polychrome, format ōban yoko-e. © Fundacja Jerzego Leskowicza.
Cette estampe montre la vue vers Nakatsugawa depuis le haut de la colline Jinbeizaka, juste avant d'arriver au relais d'Ōi. Au fond à droite, on aperçoit le mont Ena; à sa gauche, le mont Kasagi, au fond, le mont Kisokoma, le long duquel s'étendent les alpes centrales. De nombreux voyageurs transitaient par Ōi, situé au croisement de plusieurs chemins, car c'était l'étape qui comptait le plus d’auberges sur la route secondaire du Minoji.
Ici, Hiroshige met en scène un groupe de voyageurs accompagnés de leurs écuyers, progressant avec difficulté sous la neige, qui tombe dru.
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Vidéo |
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La série du Kisokaidō d’Eisen et Hiroshige (salle 3)
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Scénographie
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 51. Fushimi. Le couple déjeunant au fond de l’estampe se sert d’un nécessaire à pique-nique. Deux exemplaires très raffinés sont exposés dans cette salle (photos ci-contre et ci-dessous). Collection Georges Leskowicz. |
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Nécessaire à pique-nique. Époque d’Edo (1603-1868), XVIIIe siècle. Bois laqué noir, or et argent ; bouteilles en étain gravé. Collection particulière.
L'usage des nécessaires à pique-nique est très ancien, d'abord dans la classe paysanne puis à la cour, en particulier à l'occasion de la fête pour célébrer la floraison des cerisiers (hanami). Leur utilisation se développe avec les fréquents voyages le long des grandes voies de communication. Plus tard, leur usage se répand chez les riches marchands, auxquels cette boîte semble destinée. Le décor - jouets traditionnels du Nouvel An (hagoita, buriburi) sur le haut, moineaux et hirondelles pris dans un filet sur la bouteille à saké – suggère une occasion spéciale, comme le repas du Nouvel An (osechi ryori).
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Nécessaire à pique-nique. Époque d’Edo (1603-1868), XIXe siècle. Bois laqué noir, or, argent et rouge. Collection particulière. |
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Nécessaire à pique-nique. Époque d’Edo (1603-1868), XIXe siècle. Bois laqué noir, or, argent et rouge. © Collection particulière. |
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Keisai Eisen (1790-1848). Les Relais de la route du Kisoji. 55. Gōdo : pêche au cormoran sur la rivière Nagaragawa. Collection Georges Leskowicz.
L’étape de Gōdo, la plus éloignée d’Edo représentée par Eisen, se situait sur la berge ouest de la rivière Nagaragawa. Cette scène évoque la traditionnelle pêche au cormoran, au cours de laquelle les pêcheurs descendent la rivière accompagnés d’une douzaine d'oiseaux dressés. Elle se pratique en été, à trois : un pêcheur, son assistant et un troisième homme, qui manœuvre la barque. Ici, le pêcheur tient les ficelles pendant que son assistant, au centre, fume ; tous deux ont l'air de vieillards sympathiques, ce qui renforce le côté pittoresque de la situation.
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 61. Kashiwabara. Collection Georges Leskowicz.
Kashiwabara se trouvait au pied du mont Ibuki et abritait de nombreuses boutiques d'armoise d’Ibuki, utilisée pour la technique médicale de la moxibustion. L'estampe représente la plus riche d’entre elles, Kameya Sakyō. Au moment où Hiroshige a effectué le voyage, sa réputation était sans égale. On distingue, de droite à gauche, une poupée à grosse tête censée apporter la prospérité aux commerçants (fukusuke), un paravent sur lequel il est écrit « armoise pour moxibustion », une sélection de produits et un salon de thé. Au premier plan, quatre porteurs reprennent des forces en posant leur charge sur une canne.
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 65. Takamiya. Collection Georges Leskowicz.
Quand on quitte Toriimoto en longeant la rive gauche du lac Biwa, le chemin mène à Takamiya. La ville, qui s'est développée aux portes du sanctuaire de Taka, était le centre de diffusion d'une étoffe de chanvre de grande qualité, l'Ōmi jōfu.
Cette estampe représente l’étape vue depuis la berge sud de la rivière Inukamigawa, qui, en général, était presque à sec. Les habitants se contentaient de construire des passerelles temporaires au besoin, si la pluie faisait gonfler les flots. Apparemment, comme le montre cette estampe, le reste du temps, seuls les piliers en bois étaient laissés en place.
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Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. 70. Ōtsu. Collection Georges Leskowicz.
Lorsque le voyageur arrive à Ōtsu, la route se met à grimper. Cette estampe décrit la vue que l'on a sur le lac Biwa, si on se retourne à mi-pente pour jeter un regard en arrière. Les chars à bœufs étaient exceptionnellement autorisés entre Ōtsu et Kyōto, et une partie de la voie était aménagée en conséquence. Sur les enseignes, on remarque des références à l'éditeur, telles que « succès pour Iseri », ou l’emblème de sa maison, mais aussi des messages publicitaires comme « nouveauté », « bonne chance », ou « Hiro » et « Shige » (pour Hiroshige). La satisfaction d’avoir achevé la série est bien palpable.
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La série du Kisokaidō de Kunisada (salle 4)
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La série du Kisokaidō de Kunisada
La série de Kunisada du Museum of Fine Arts de Boston ne peut pas être présentée actuellement en raison de la crise sanitaire de ces derniers mois. Afin de pallier l'impossibilité d'exposer les œuvres originales, un dispositif numérique est proposé aux visiteurs.
Utagawa Kunisada (1786-1865), le plus prolifique de tous les auteurs d’Ukiyo-e du XIXe siècle, a laissé une seule série d’estampes consacrée aux relais du Kisokaidō. Publié en 1852, cet ensemble met en scène des acteurs de kabuki, une des formes du théâtre traditionnel japonais, qui ne semblent avoir aucun lien à première vue avec les différentes étapes de la route. L’association entre le lieu et l'acteur est souvent évoquée par un jeu de mots ou par la présence d'un accessoire incongru.
Les portraits des acteurs dessinés par Kunisada témoignent de sa connaissance encyclopédique du théâtre kabuki, qu'il a côtoyé dès son enfance. La ressemblance est si parfaite que les amateurs de l'époque peuvent reconnaître leurs acteurs favoris sans lire les inscriptions.
Sur chaque feuille, dans le cartouche du coin supérieur droit figure le titre de la série, le nom du relais, ainsi que les informations sur la scène représentée et le rôle interprété. Conformément aux lois sur la censure, le nom de l'acteur n’apparaît pas. Les bords de l'encadré comportent une marge décorative qui fait allusion à l'histoire évoquée dans l'image principale. Il s’agit d’une sorte d'énigme à déchiffrer, qui offre au spectateur une autre occasion de se distraire.
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Texte du panneau didactique. |
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Utagawa Kunisada (1786-1865). 2. Itabashi : la rivière Todagawa, Aboshi Samojirō. Boston, Museum of Fine Arts. |
Grille de lecture des estampes
L’estampe japonaise est le résultat d’un travail d’équipe. L’éditeur (hanmoto), qui est à l'origine du projet, joue un rôle essentiel. C'est lui qui choisit le peintre (eshi) en fonction du sujet retenu. Ce dernier confie son dessin au graveur (horishi), qui le reporte fidèlement, en creusant une planche en bois de cerisier. Puis il prépare autant de plaques de bois qu'il y a de couleurs. Ces planches sont ensuite données à l’imprimeur (surishi), qui réalise l'œuvre finale, appliquant les couleurs indiquées par l'artiste. Les noms et les sceaux de ces artisans, ainsi que les informations concernant les sujets représentés, figurent souvent sur les estampes.
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Texte du panneau didactique |
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Grille de lecture des estampes japonaises (1) |
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Grille de lecture des estampes japonaises (2) |
La série du Kisokaidō de Kuniyoshi (salle 5)
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Scénographie
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La série du Kisokaidō de Kuniyoshi
Artiste de l'école Utagawa et condisciple de Kunisada (1786-1865), dont il est le plus grand rival, Kuniyoshi (1797-1861) est doué d’une imagination si débordante qu'il aurait livré jusqu'à trois dessins par jour, souvent avec l’aide de ses élèves.
La série qu'il consacre à la route du Kisokaidō comporte soixante-douze estampes : deux pour les villes de départ et d'arrivée, soixante-neuf pour les relais et une page listant les étapes. Elle est le fruit de la collaboration de diverses équipes d'artisans, supportées par douze éditeurs différents, qui ont investi dans cet ambitieux projet.
Pour ses créations, Kuniyoshi utilise le même procédé humoristique que Kunisada, consistant à établir un parallèle entre le paysage et un sujet sans aucun rapport, en apparence. S'inspirant d'épisodes littéraires ou historiques très populaires à l'époque d’Edo, les scènes représentées ont rarement un lien direct avec les relais auxquels elles sont associées. Très souvent, le rapprochement est fait par des jeux de mots.
Les éléments de paysage figurant dans les encadrés en haut à gauche, dont la forme varie en fonction de l'histoire évoquée, sont probablement des inventions de l'artiste. Il a pu également se servir d’une référence iconographique, tel un livre illustré sur le Kisokaidō.
Provenant de l'ancienne collection Cernuschi, ces estampes réunies dans deux albums ont fait l'objet d’une restauration récente. Elles sont présentées au public pour la première fois.
Texte du panneau didactique.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°3. Warabi : Inuyama Dōsetsu, 1852, 5e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.03. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi.
Cette estampe représente une scène du roman historique du célèbre écrivain Kyokutei (Takizawa) Bakin (1767-1848). La Chronique des huit chiens de Satomi, paru en 106 volumes de 1814 à 1842 et consacré à l’histoire des huit frères du clan Satomi, dont chaque nom comporte le mot inu, « chien ». Ici, Inuyama Dōsetsu, deuxième de la fratrie, prend la pose de l’ascète Jakumaku Dōjin Kenryu. Il a ceint sa chevelure d’un lien sacré et récite une formule magique, serrant entre ses lèvres des branchettes de pin enveloppées dans du papier. Assis sur un autel parmi les flammes, il reçoit l'aumône des passants et disparaît alors instantanément.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°4. Urawa : le poissonnier Danshichi, 1852, 5e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.04. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi. |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°6. Ageo : la courtisane Takao de la maison Miura. Éditeur : Hayashiya Shōgorō, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Dans la pièce du théâtre kabuki Encens précieux et lespédèzes de Sendai, la courtisane Takao est rachetée pour son poids en or par le riche seigneur Ashikaga Yorikane. Les avides propriétaires de la maison l'ont couverte d'un vêtement si lourd que les pièces d'or accumulées sur la balance finissent par tomber. Sa chevelure est ornée d'un peigne et de longues épingles à son emblème, une feuille d'érable, que l'on retrouve autour du titre de la série. L'histoire se termine dramatiquement, puisque Takao est tuée par Ashikaga Yorikane, jaloux de l'amour que la jeune femme porte à un autre homme.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°9. Kumagaya : Kojirō Naoie. Éditeur : Yawataya Sakujirō , 1852, 5e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Les guerriers portaient généralement sous l’armure un habit comme celui exposé dans cette salle (voir photo ci-dessous). |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°11. Honjō : Shirai Gonpachi, 1852, 5e mois. Xylogravure polychrome, formatōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.11. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi.
Sous une pluie battante, le samouraï Shirai Gonpachi vient de tuer son adversaire Honjō Sukedayu, dont le nom est associé par Kuniyoshi au relais de Honjō. Ici, Gonpachi ne s'est pas encore rechaussé et rengaine tout juste son sabre. Il sera ensuite rattrapé par la justice et exécuté en 1679. La courtisane Komurasaki, qui aime Gonpachi plus que tout, ne peut pas supporter sa mort et se suicide sur sa tombe. Cette histoire passionnelle, célèbre dans tout l'archipel, est adaptée librement en 1823 pour le théâtre kabuki dans la pièce de Tsuruya Nanboku (1755-1829), Exemple du monde flottant, éclairs de la foudre.
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Tenue portée sous l’armure. Époque d’Edo (1603-1868), milieu du XIXe siècle. Brocart de soie. Collection particulière.
Composé d'une veste (hitatare) et d'un pantalon (hakama) du même luxueux brocart, cet ensemble, du style de ceux portés sous les armures médiévales, comporte des cordons de soie pour se resserrer aux chevilles et poignets afin de faciliter les mouvements. Les renforts de coutures par nœuds de soie en forme de chrysanthème sont purement ornementaux. Pendant le siècle de guerres civiles incessantes enclenché sous l'ère Ônin (1467-1469), les armures ainsi que les habits portés en dessous vont évoluer en fonction des changements de stratégie, en particulier avec l'apparition des armes à feu.
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La série du Kisokaidō de Kuniyoshi (salle 6)
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Scénographie
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°16. Annaka : Seigen. Éditeur : Kagaya Yasubei, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Une sculpture de Fudō Myōō, dont l’image figure au fond sur la gauche de l’estampe, est exposée dans cette salle (photo ci-contre).
Kuniyoshi représente ici l’amour impossible du moine Seigen, du célèbre temple Kiyomizu-dera de Kyōto, pour Sakera hime (princesse Cerisier) ; Seigen, obsédé par la beauté de la jeune fille, est chassé du sanctuaire et trouve refuge dans un endroit délabré en pleine montagne. Annaka est une ville de la préfecture de Gunma, et Kuniyoshi rapproche ce nom des mots an, « ermitage », et naka qui signifie « à l’intérieur ». Agenouillé devant l’image du gardien de la voie bouddhique, Fudō Myōō, Seigen tente de prier, mais ce sont les gracieux traits de Sakura hime qu’il aperçoit.
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Sculpture de Fudō Myōō. |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°21. Oiwake : Oiwa et Takuetsu. Éditeur : Takadaya Takezō, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Oiwa, l’héroïne d’une célèbre pièce de revenants du théâtre kabuki, est une femme maltraitée par son mari, amoureux de la fille de son riche voisin. Ce dernier fait parvenir à Oiwa un onguent empoisonné. Le masseur aveugle, Takuetsu, comprend, en touchant le visage de la jeune femme, qu'un drame vient de se produire. Terrifié, il s'enfuit en plaçant un miroir entre les mains d'Oiwa. Défigurée et perdant sa chevelure, elle se donne la mort avec la dague de son conjoint. Kuniyoshi fait un jeu de mots avec le nom du relais Oiwake et celui d'Oiwa combiné avec ke, qui signifie « chevelure ».
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°26. Mochizuki : Kaidōmaru. Éditeur : Hayashiya Shōgorō, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Kintarō, « l’enfant d’or », connu aussi sous le nom de Kaidōmaru, est l’un des héros les plus populaires des contes pour enfants. Selon la légende, Kintarō est le fils de la sorcière de la montagne, Yamauba, et du dieu du tonnerre. Il est élevé avec amour par sa mère sur le mont Ashigara. Les animaux de la forêt sont ses seuls compagnons de jeu. Ici, Kintarō tente d'attraper un oiseau, qui s'avère être un jeune tengu (être imaginaire aux caractéristiques humaines et aviaires). Le titre de la série est entouré de jouets prisés des enfants de l'époque d'Edo; quant au paysage, il est représenté dans une hache, l'instrument préféré de Kintarō.
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Scénographie |
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Les arquebuses japonaises pèsent de 1 à 1000 monme (1 monme = 3,75 g). Jusqu'à la fin du XVI siècle, le calibre le plus courant en bataille est de 2 à 3 monme, montant début XVIIe à 3,5 voire 5 et même 10 monme. Celle-ci, de 100 monme, semble le plus gros calibre pouvant être porté par un homme. De nombreuses inscriptions y figurent : les noms de l'armurier (Shibatsuji Ri'emon), du décorateur (Hitachi no Kami), du crossier (Okada Uheiji), et ceux du propriétaire (Inokuchi Sukezaemon), de son suzerain (Kyōgoku), de son maître d'artillerie (Tsuchida Minato, de l'école Ogino) ainsi que les armoiries des Tokugawa.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°29. Wada : Wada Hyōe. Éditeur : Sumiyoshiya Masagorō , 1852, 9e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Une couleuvrine, semblable aux quatre exemplaires figurant en bas de l’estampe, est exposée dans cette salle (photo ci-contre). |
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Shibatsuji Ri’Emon (mort en 1634). Couleuvrine. Époque d’Edo (1603-1868). Acier damasquiné d’or et d’argent, bois laqué noir, armoiries en laque d’or. Collection particulière. |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°30. Shimosuwa : Yaegaki hime, 1852, 8e mois. Xylogravure polychrome, formatōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.30. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi. |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°34. Niekawa : Takenouchi no Sukune et Umashiuchi no Sukune. Éditeur : Kagaya Yasubei, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Takenouchi no Sukupe est un personnage légendaire, qui aurait vécu 244 ans et qui aurait été un général de plusieurs empereurs, particulièrement fidèle à l'impératrice Jingū, régente de son fils, le futur empereur Ōjin. Cette scène se passe alors qu’Ōjin est déjà adulte. Jaloux de Takenouchi, son frère cadet Umashluchi no Sukune l’accuse injustement de trahison et lui fait subir le supplice de l’eau bouillante. Devant l'empereur et la cour, l'accusé plonge sans crainte son bras dans la cuve. Il n'éprouve aucune douleur et atteste ainsi de son innocence et de la félonie de son frère.
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Myōchin Ki no Muneyasu (mort en 1845). Armure de Matsudaira Naritami, seigneur du fief de Tsuyama . Époque d’Edo (1603-1868), début du XIXe siècle. Style du grand harnois de cavalier de l’époque médiévale, écailles d’acier laqué assemblées par laçage de cuir imprimé. © Collection particulière.
Au début du XVIIe siècle, le Japon est unifié sous l'autorité des Tokugawa, qui déplacent la capitale de Kyoto à Edo. Après une dernière révolte, écrasée en 1638, le pays va connaître une longue période de paix. L'armure va voir sa fonction principale évoluer de la protection à la représentation. Cette armure a été faite pour Matsudaira Echigo no Kami Naritami, seigneur du fief de Tsuyama de 1831 à 1855, par Myōchin Muneyasu, armurier officiel du fief. Les manches sont des répliques exactes de la célèbre paire de l’époque médiévale classée « Trésor national », conservée au sanctuaire Kasuga de Nara.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°36. Yabuhara : Sue Harukata. Éditeur : Sumiyoshiya Masagorō, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Une armure, semblable à celle portée par le samouraï de l’estampe, est exposée au centre de cette salle (photo ci-contre). |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°37. Miyanokoshi : le prince de la grande pagode. Éditeur : Sumiyoshiya Masagorō, 1852, 5e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Nom de lieu, Miyanokoshi évoque aussi le surnom donné au prince Moriyoshi (1308-1335), fils aîné de l’empereur Go-Daigo (1288-1339). Moriyoshi fomente deux coups d'État; il combat ensuite aux côtés de son père contre le shogunat de Kamakura et est nommé shogun. Mais Ashikaga Takauji (1305-1358), peu récompensé de l’aide apportée à Go-Daigo, chasse l'empereur, fait arrêter Moriyoshi et l'envoie à Kamakura, où il est exécuté en 1335. Cette scène représente les instants qui précèdent la mort de Moriyoshi. Le jeune homme lit des sutras, une dame de compagnie se tient près de lui.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°39. Agematsu : Eda Genzō. Éditeur : Yawataya Sakujirō, 1852, 7e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Une paire de sabres, semblable à celle portée par le guerrier de l’estampe, est exposée dans cette salle (photo ci-dessous). |
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Izumi Hidetoshi (actif première moitié du XIXe siècle), Gotō Teijō (1603-1676). Paire de sabres de style handachi.
Époque d’Edo (1603-1868), début XIXe siècle. Bois laqué de style tsugaru avec armoiries en laque d’or, soie,
montures en shakudō avec incrustations en shakudō et or. |
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Scénographie |
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°40. Suhara : Narihira et Dame Nijō, 1852, 7e mois. Xylogravure polychrome, formatōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.40. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi.
Ariwara no Narihira (825-880) est l’un de six grands poètes du Japon. La scène illustrée ici s'inspire du douzième épisode des Contes d'Ise. Le séduisant Narihira vient d'enlever Dame Nijō, l’une des favorites de l'empereur Go-Fukakusa (1243-1304), et court dans la plaine de Musashi. Dame Nijō rêve d'épouser l'empereur, mais, victime de jalousie, elle est renvoyée du palais et entre dans les ordres. Le couple est ici poursuivi par des hommes qui veulent ramener la jeune femme au palais. Dame Nijō récite un poème afin de les empêcher de mettre le feu à la plaine de Musashi, célèbre pour ses eulalies (roseaux de Chine) aux épis argentés.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°43. Tsumago : Abe no Yasuna et le renard Kuzunoha. Éditeur : Minatoya Kohei.
Deux boîtes à calligraphie, plus sophistiquées que celle figurant en bas de l’estampe, sont exposées dans cette salle (voir photos ci-dessous).
Abe no Yasuna, un aristocrate du x° siècle, se trouve dans un sanctuaire de la forêt de Shinoda lorsqu'il croise une renarde poursuivie par des chasseurs. Il la protège et la remet en liberté. Il rencontre peu après une jeune fille d'une grande beauté, Kuzunoha (feuille de marante), qu'il épouse et qui lui donne un fils. Un jour, Abe no Yasuna comprend que sa femme est la renarde dont il a sauvé la vie, métamorphosée. L'animal reprend alors sa forme initiale et doit quitter sa famille ainsi que le monde des humains, sous les yeux de son fils, qui tente de la retenir.
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Attribué à Ogawa Ritsuo (Haritsu I, 1663-1747). Boîte écritoire. Époque d’Edo (1603-1868), XVIIIe siècle. Bois laqué avec rehauts d’or, de rouge et de noir sur fond incrusté de nacre (raden). Collection particulière.
Cette boîte écritoire est réalisée dans le style d'Ogawa Ritsuō, poète, peintre et sculpteur, entré en 1723 au service de Tsugaru Nobuhisa, cinquième seigneur du fief de Hirosaki. Ritsuō fait des objets de lettrés, prenant souvent pour sujet les pièces décorant l'alcôve de la maison japonaise (tokonoma). Sur l'extérieur du couvercle figure un guéridon chinois en laque rouge sur lequel sont posés une chimère et un vase en bronze (rendu en laque) avec une branche de prunier et une autre de camélia. À l'intérieur, le fond est décoré d'une peinture sur rouleau, dont les embouts d'ivoire sont imités en laque.
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Attribué à Mochizuki Hanzan (Haritsu II, 1743-1790 ?). Boîte écritoire. Époque d’Edo (1603-1868), XVIIIe siècle. Bois laqué, décor en laque d’or avec incrustations de céramique, ivoire et nacre. Collection particulière.
Ce nécessaire à calligraphie non signé pourrait être l'œuvre de Mochizuki Hanzan, élève et successeur d’Ogawa Ritsuō (1663-1747). Ce dernier développe vers la fin de sa carrière un style flamboyant, combinant l'imitation en laque avec des incrustations de matériaux divers, tels la céramique, l'ivoire et la nacre. Le décor de la boîte est représentatif de ce style, qui a rendu Ritsuō célèbre. Sur le couvercle figure un vieux coffre rempli d’instruments de musique de cour (gagaku), qui prennent vie en devenant des êtres surnaturels (bakemono).
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°48. Ōkute : la vieille femme de la maison isolée. Éditeur : Yawataya Sakujirō, 1852, 7e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Une vieille démone héberge chez elle des hommes pour les tuer et les dépouiller de leurs biens. Elle contraint sa fille d'une grande beauté, à l'aider dans son horrible besogne en attirant des voyageurs jusqu'à leur demeure. Un jour, la demoiselle rencontre un novice. Elle supplie en vain sa mère d'épargner le jeune homme. Elle tente ici d'arracher un couteau de la main de la vieille femme pour l’empêcher de couper la corde reliée à la grosse pierre placée au-dessus de la tête du bouddhiste. Le garçon s'avère être une réincarnation de la divinité aux mille bras, Kannon.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°51. Fushimi : Tokiwa Gozen, 1853, 2e mois. Xylogravure polychrome, formatōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.51. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi.
Tokiwa Gozen est une femme d’une grande beauté, dont la vie est racontée dans Le Dit des Heike, conte épique sur la destinée du clan des Taira. Issue de la noblesse, Tokiwa épouse Minamoto no Yoshitomo (1123-1160), qui combat tout d'abord aux côtés des Taira, puis se révolte contre eux. Vaincu, il s'enfuit, mais est assassiné. De leur union sont nés trois fils. Après la mort de leur père, Tokiwa craint pour leur vie et quitte Kyōto avec ses enfants. Près de Fushimi, ils sont pris dans une tempête de neige. Tokiwa protège ses enfants sous ses vêtements jusqu’à l’arrivée de villageois qui leur viennent en aide.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°62. Samegai : Kanai Tanigorō, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, formatōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.62. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi.
Une courtisane de haut rang du Yoshiwara, le quartier des plaisirs, retrouve fortuitement sa jeune sœur venue chercher du travail. Après la joie des retrouvailles, elle apprend que leur père a été assassiné. Désireuses de venger sa mémoire, elles s'initient aux arts martiaux. En chemin, elles sont poursuivies par des bandits et sauvées par Kanai Tanigorō, maître en arts martiaux, qui décide de les accompagner dans les sentiers montagneux. Ils rencontrent maints obstacles et sont même attaqués par un reptile monstrueux. Kanai Tanigorō parvient à le vaincre tout en protégeant les deux jeunes filles.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°67 [gravure numérotée de manière erronée 48]. Musa : Miyamoto Musashi. Éditeur : Sumiyoshiya Masagorō, 1852, 6e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Artiste talentueux et guerrier de renom, Miyamoto Musashi (1584-1645) est le maître d'armes le plus célèbre du Japon. Élevé dans un monastère, il apprend très jeune le maniement des sabres. Il invente un style de combat à deux sabres, qui lui permet de gagner soixante combats consécutifs, et de devenir le meilleur sabreur du Japon. Il fait l'objet de pièces de kabuki, de romans, de mangas et de films d'animation. Il est aussi un sujet de prédilection pour les artistes, qui représentent ses nombreux exploits, dont des batailles contre des animaux géants, comme cette chauve-souris.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°70. Ōtsu : Koman, 1852, 7e mois. Xylogravure polychrome, formatōban tate-e. Paris, musée Cernuschi, M.C. 4780.70. Legs Henri Cernuschi, 1896. © Paris Musées / Musée Cernuschi.
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Utagawa Kuniyoshi (1797–1861). Les Soixante-neuf Relais de la route du Kisokaidō. Relais n°71. Kyōto : le monstre nue ; fin. Éditeur : Minatoya Kohei, 1852, 10e mois. Xylogravure polychrome, format ōban tate-e. Paris, musée Cernuschi. Legs Henri Cernuschi, 1896.
Cette série d'estampes se termine à Kyōto par la représentation du légendaire nue, animal à tête de singe, au corps de raton laveur, aux pattes de tigre et à la queue de serpent. || apparaît dans Le Dit des Heike, chronique poétique sur la lutte pour le pouvoir des deux clans rivaux, les Minamoto et les Taira. Dans l'intitulé de l’estampe, Kuniyoshi fait un jeu de mots avec taibi, «fin », qui signifie également « longue queue », évoquant celle du nue. Le cartouche du titre est entouré de nuages noirs annonçant l'arrivée du monstre, il comporte aussi l'arc et la flèche qui ont servi à l'abattre.
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