VÉNUS DE LESPUGUE,
LA MUSE ÉTERNELLE

Article publié dans la Lettre n°568 du 19 avril 2023



 
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VÉNUS DE LESPUGUE, LA MUSE ÉTERNELLE. Dans l’exposition voisine, «Picasso et la préhistoire» (Lettre 568) on constate combien la Vénus de Lespugue a influencé Picasso. Mais celui-ci n’a pas été le seul à succomber aux charmes de cette icône de l’art, dont l’original est présenté dans l’exposition « Arts et préhistoire » (Lettre 565) qui précède celle-ci. Cette exposition nous le prouve amplement.
C’est ainsi qu’à côté des reproductions de la fameuse sculpture intemporelle, nous voyons des œuvres de Brassaï (1899-1984), Femme hottentote (1958), réalisée avec un galet, et Vénus noire 1 (1967) et de Jean Arp (1886-1966), Croissance (1938) et Figure sans nom (1957) dont les formes sont plus proches des sculptures préhistoriques que des statues grecques.
Aujourd’hui encore, des artistes sont inspirés par cette «muse éternelle». C’est le cas de Gabriel Sobin (né en 1971) qui nous présente deux Vénus, l’une en pierre volcanique et l’autre en albâtre, et une Étude de la Vénus de Lespugue en onyx rose afghan.
De leur côté, les Mountaincutters (nés en 1990) réalisent une installation avec trois Vénus en verre soufflé, présentées inclinées sur des trépieds, plutôt que verticales comme dans la sculpture classique.
Plus loin, Muriel Décaillet (née en 1976) nous offre un Totem (2015) et cinq petites Vénus réalisées avec de la brique, du textile et d’autres matériaux comme cette pelote de cheveux perdus par l'artiste à la naissance de son enfant.
La Vénus de Lespugue a également inspiré des poètes, tel Robert Ganzo (1898-1995) qui intitule sobrement Lespugue l’un de ses poèmes, que l’on peut lire dans l’exposition. Jean Fautrier a illustré l'édition de 1942 de Lespugue par onze lithographies et Zadkine a réalisé pour celle de 1966 six eaux-fortes, exposées également. De son côté, Yves Klein (1928-1962) a réalisé lui-aussi une Petite Vénus bleue (évidemment !) entre 1956 et 1957. Mais le plus étonnant est le travail du styliste américain Thom Browne (né en 1965) qui présente en 2018, dans le défilé parisien de sa collection printemps été, trois créatures prenant pour modèle les Vénus préhistoriques, dotées de trois paires de seins superposées et de fesses plantureuses!
L’exposition se termine avec la remarquable vidéo d’Anna Ginsburg, What is Beauty? (2018) destinée par l'artiste à sa petite sœur pour dénoncer les souffrances dues à l’objectivation du corps féminin. Tout est dit. R.P. Musée de l’Homme 16e. Jusqu’au 22 mai 2023. Lien : www.museedelhomme.fr.


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