Parcours en images et en vidéos de l'exposition

VÉNUS DE LESPUGUE, LA MUSE ÉTERNELLE

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°568 du 19 avril 2023



 

Entrée de l'exposition

Sujet d'émerveillement, objet de toutes les attentions depuis sa découverte, le 9 août 1922, dans la grotte des Rideaux, en Haute-Garonne, la Vénus de Lespugue est l'une des plus célèbres représentations féminines du Paléolithique.
À l'occasion du centenaire de sa découverte, le Musée de l'Homme rend hommage à ce joyau de l'art préhistorique, dont l’âge avoisine 27 000 ans. La statuette originale est présentée dans l'exposition Arts & Préhistoire, au cœur d'un espace dédié aux icônes féminines de son époque.

En contrepoint, le parcours proposé sur ce balcon vous invite à découvrir la fascination et la convoitise artistique que la Vénus de Lespugue suscite depuis un siècle, en conviant des artistes qui l'ont prise comme modèle. Sculpteurs, vidéastes, peintres, plasticiens ou poètes : chacun propose son regard sur Lespugue, nous offrant l'occasion d'ouvrir un dialogue inédit avec la statuette, pour en révéler les multiples facettes. Les œuvres d'artistes modernes et contemporains présentées interrogent, à travers elle, les notions de formes et de matières, de féminité et de maternité, de lien avec les forces créatrices de la nature, ou encore de temporalité. Elles illustrent combien Lespugue est une muse devenue symbole de fécondité artistique, qui ne cesse d'enchanter, d'interpeller, d'interroger l'imaginaire et d'enfanter des œuvres.

 
Texte du panneau didactique.
 
Vénus de Lespugue. Taille : 14,7 cm. Découverte : En 1922, dans la Grotte des Rideaux, à Lespugue (Haute-Garonne). Matière : Ivoire de mammouth. Époque : Gravettien (datée entre 25 000 et 28 000 ans). © MNHN - J.-C. Domenech.

À la fin du XIXe siècle, la reconnaissance scientifique de l'authenticité des œuvres d'art préhistorique bouscule l'histoire de l'art et sa supposée «évolution».
Dans ce contexte, la Vénus de Lespugue va exercer, dès sa découverte, une fascination sur les plus grands artistes du XXe siècle, au premier rang desquels Picasso, qui détenait plusieurs moulages de la statuette dans son atelier. Cet attrait pour la pureté des formes de Lespugue reste d'actualité pour bon nombre d'artistes contemporains. Leurs productions, inspirées par le travail de la matière et sensibles au génie créateur qui lui a donné vie, revisitent cette muse plus actuelle que jamais, tout en s'inscrivant dans l’histoire de la sculpture et en l'ouvrant au champ de l'installation.

 
Texte du panneau didactique.
 
Moule de la Vénus de Lespugue. Prêt de la Fondation Lorenzo Padilla, Courtenay.
- Reproduction de la Vénus de Lespugue à partir d'un moulage de Marcellin Boule, 1923. Plâtre ciré. Laboratoire de paléontologie, MNHN, Paris.
- Reproduction de la Vénus de Lespugue, 1984. Résine patinée.
Laboratoire de préhistoire du Lazaret.
- Reproduction de la Vénus de Lespugue, 2022. Réalisée sur la base d'une photogrammétrie du MNHN. Plateforme d'imagerie 2D/3D du Musée de l'Homme. Résine polyuréthane.
Atelier de moulage du CERP de Tautavel.
Scénographie
 
Brassaï (1899-1984). Vénus noire 1, 1967. Marbre noir. Donation de Mme Gilberte Brassaï, 2002. Centre Pompidou, Paris. Musée national d'Art moderne - Centre de création industrielle.

Brassaï partage avec son ami Pablo Picasso une fascination pour les chefs-d'œuvre de l'art préhistorique, dont la découverte bouleverse le regard et la pratique artistique. Ses sculptures, en marbre ou en galets, s'inspirent des formes et des matières des statuettes féminines paléolithiques. Sur l'un de ses clichés pris dans l'atelier de Picasso, on aperçoit deux moulages de Lespugue : une reproduction fidèle à la statuette telle que découverte en 1922 et une version qui en réinterprète les formes absentes.
 
Brassaï (1899-1984). Femme hottentote, 1958. Galet. Donation de Mme Gilberte Brassai, 2002. Centre Pompidou, Paris, Musée national d'Art moderne. Centre de création industrielle.

Le nom de ces sculptures de Brassaï met en avant leur silhouette callipyge (terme qualifiant la beauté d'un fessier. Il offre l'occasion de revenir sur la dénomination de «Vénus» accolée à «Lespugue». Si ce terme fait écho aux représentations artistiques de la déesse de l'amour et de la beauté, il a aussi une connotation plus sombre: il fut donné aux femmes du peuple khoisan, longtemps considérées comme des représentantes vivantes de peuples préhistoriques, en raison de l'hyper développement de leur fessier. Saartjie Baartman, nommée à l'époque «la Vénus hottentote», en est la figure la plus tristement célèbre.
 
Jean Arp (1886-1966). Figure sans nom, 1957. Plâtre creux, enduit de démoulage (maître modèle ayant servi à la fonte du sable). Saisie de l'administration des Douanes, 1996; Centre Pompidou, Paris. Musée national d'Art moderne. Centre de création industrielle.
 
Jean Arp (1886-1966). Croissance, 1938. Plâtre original ancien, plein, poncé et réenduit sur l'ancienne gomme-laque. Saisie de l'administration des Douanes, 1996. Centre Pompidou, Paris. Musée national d'Art moderne - Centre de création industrielle.

Peintre, sculpteur et poète, Arp s’affranchit des formes d'art traditionnelles. Au début des années 1930, la sculpture tient une place importante dans son œuvre, prenant des formes à la fois figuratives et oniriques. À cette même époque, les premières œuvres d'art préhistorique découvertes font leur entrée dans des publications artistiques d'avant-garde. Comme Brassaï, Arp est fasciné par leur puissance magique et par leur aspect formel. Son travail ouvre un dialogue entre l’art préhistorique et l'art moderne.
 
Scénographie
 
Alexandra Sand (née en 1992. Vit et travaille à Bucarest). Untitled (Tapestry) 1, II, III, 2019. Fusain sur papier Canson. Courtesy de l'artiste et Galerie Hervé Bize, Nancv.
Alexandra Sand (née en 1992. Vit et travaille à Bucarest). Another Self, 2019. Plâtre. Courtesy de l'artiste et Galerie Hervé Bize, Nancy.

Durant sa résidence à la Villa Médicis, en 2015-2016, l'artiste roumaine Alexandra Sand a travaillé avec le paléontologue Yves Coppens avec qui elle a noué un dialogue fécond autour de la Vénus de Lespugue. Un ensemble d'œuvres a ensuite vu le jour en 2019, dont la sculpture “Another Self” et les dessins monumentaux présentés dans l'exposition. En moulant son propre corps, de la tête à l'entrejambe, de façon à former un gisant à deux têtes opposées par le bassin, l'artiste fait directement référence à la double lecture de Lespugue par Coppens.
 
Gabriel Sobin (né en 1971. Vit et travaille en Provence). Vénus, 2020. Pierre volcanique sur une base en cèdre. Lave de Chambois (Auvergne). The Spaceless Gallery, Paris.

Fasciné par le silence de la Vénus de Lespugue, qui a traversé des millénaires, Gabriel Sobin en offre ici une interprétation abstraite. Il s'inspire de ses formes et de ses proportions, en utilisant la roche, sa matière de prédilection. Réfléchissant à l'essence des premières expressions artistiques de l'humanité, il rend manifeste le lien entre la roche et l'œuvre qui en émerge, et met en évidence la vibration qui anime la statuette. Il rappelle, ce faisant, que «sculpter la roche, c'est emprunter un morceau de conscience terrestre».
 
Gabriel Sobin (né en 1971. Vit et travaille en Provence). Vénus albâtre, 2022. Albâtre. The Spaceless Gallery, Paris.
 
Louise Bourgeois (1911-2010). Femme. Bronze patiné au nitrate d’argent, 2005. © Courtesy Galerie Karsten Greve, Paris, Köln, St. Moritz - Christopher Burke, New York - The Easton Foundation, New York.

Enceinte et sans bras, cette sculpture allie vulnérabilité et force de la puissance maternelle. Est-elle destinée à représenter toutes les femmes, et non une en particulier ? Les thèmes de la sexualité, de la maternité, de la féminité parcourent l'œuvre de Louise Bourgeois. Elle-même mère et épouse, elle traduit dans son œuvre sa fascination comme sa répulsion pour le noyau familial, la figure de la mère et du foyer. Sa production artistique prolifique interroge souvent la place des femmes dans la société comme dans la vie domestique, et le statut de la femme-mère.
 
Gabriel Sobin (né en 1971. Vit et travaille en Provence). Étude de la Vénus de Lespugue, 2022. Onyx rose afghan. The Spaceless Gallery, Paris.

Gabriel Sobin a consacré de nombreuses années à l'étude de Lespugue, et a produit une série de sculptures, figuratives ou abstraites, inspirées par ses proportions. Bercé par les paysages minéraux de la région méditerranéenne et par le souvenir des carrières monumentales de son enfance, l'artiste concentre ses recherches sur la pierre. Son travail se fait l'écho de l’ingéniosité du créateur de Lespugue, en liant dans son geste la noblesse de la matière et la beauté de la représentation.
La matière à l'œuvre

La Vénus de Lespugue a été façonnée dans un bloc d'ivoire de mammouth. La rareté et la noblesse de cette matière première lui confèrent une exceptionnelle puissance, qui a joué un rôle dans le choc éprouvé par la communauté scientifique et par les artistes modernes et contemporains depuis sa découverte. L'artiste qui lui a donné forme a sculpté toutes ses faces dans le vif de la matière. Son ingéniosité créatrice témoigne d'une grande maîtrise technique de la sculpture en ronde-bosse dès la préhistoire.
 
Légende.
 
Mountaincutters (Né.e.s en 1990. Vivent et travaillent à Bruxelles). Objet incomplet (Les indices de la respiration primitive), 2022. Acier, cuivre, verre soufflé. Courtesy des artistes.
Mountaincutters (Né.e.s en 1990. Vivent et travaillent à Bruxelles). Incomplete Venus, 2022. Verre soufflé, laiton. Courtesy des artistes et Suprainfinit Gallery.

Dans l'installation Incomplete Venus, des reproductions de Lespugue flottent dans un mouvement de danse, aux côtés d'autres célèbres statuettes préhistoriques, au-dessus d'un socle formé par un trépied en acier. Nous en présentons ici trois modèles. Le regard porté par les mountaincutters sur la statuette remet en question sa présentation en pied, conforme aux canons de la statuaire, et illustre combien Lespugue continue de susciter des recherches formelles au sein de la jeune scène artistique.
Scénographie

La Vénus de Lespugue est l'une des plus belles représentations féminines réalisées à l'époque du Gravettien, entre - 34 000 et - 26 000 ans. Nous connaissons, à l'heure actuelle, une centaine de statuettes féminines datant de cette période, découvertes sur l'ensemble du continent européen.

Leur signification et/ou leur usage interrogent: s'agit-il de portraits de femmes ? De symboles ou de talismans de fécondité ? Étaient-elles destinées à servir lors de rituels ou à marquer une naissance ? Si le mystère reste entier, la renommée de Lespugue tient en partie à son aura en tant que représentation iconique de la féminité. Ce thème résonne particulièrement chez les artistes modernes et contemporains qui se sont intéressés à Lespugue, et plus singulièrement chez les artistes femmes.

 

 
Texte du panneau didactique.
 
Muriel Décaillet (née en 1976. Vit et travaille à Genève). Totem, 2015 (textile, bois et socle en pierre). Courtesy de l’artiste. © Olivier Pasqual – ReproSolution.
Muriel Décaillet (née en 1976. Vit et travaille à Genève).
- Vénus I, 2013. Brique, textile.
- Vénus II, 2013. Brique, textile.
- Vénus III, 2013. Brique, textile, pelotes de réjection de rapace.
- Vénus IV
, 2013. Brique, textile, poils de chat, cosses de glycine.
- Vénus V
, 2013. Brique, tetile, cheveux.
Courtesy de l'artiste.

Inspirée par les Vénus préhistoriques et s'inscrivant dans une filiation d'artistes femmes d'avant-garde, Muriel Décaillet convoque la figure de Lespugue comme mère nourricière originelle, la déclinant dans des œuvres d'échelles différentes. Dans cette série de 5 petites statuettes, Vénus V est particulièrement émouvante, conçue avec une pelote de cheveux perdus par l'artiste à la naissance de son enfant. Ce lien entre accouchement biologique et artistique irrigue son travail autour de Lespugue.
 
Muriel Décaillet (née en 1976. Vit et travaille à Genève). Chtonienne, 2012. Laine sur toile de coton. Collection privée.
 
Laure Prouvost (née en 1978. Vit et travaille à Bruxelles).

The Hidden Paintings Grandma Improved  Forward Looking, 2020. Huile sur toile. Courtesy de l'artiste et Galerie Nathalie Obadia, Paris / Bruxelles. Le corps féminin est un thème récurrent dans le monde facétieux de Laure Prouvost. La série The Hidden Paintings Grandma Improved représente des fragments de corps sur un fond noir. Les titres (ici Forward Looking, i.e. «tourné vers l’avenir») sonnent comme un déplacement voyeuriste du regard - masculin - historiquement associé à la nudité féminine dans l'art. L'artiste présente ces tableaux comme étant ceux d'une grand-mère fictive qui aurait «amélioré» les peintures d'un grand-père non moins illusoire. Un geste qui fait référence au manque de visibilité des artistes femmes ?
 
Mère Nature Le prestige de la Vénus de Lespugue serait-il lié au culte de la terre mère et d'un supposé lien originel entre le corps féminin et les entrailles de la terre? L'artiste Laure Prouvost - sans prendre directement Lespugue en référence - souligne dans plusieurs de ses travaux ce lien entre «femme» et «nature». De façon décalée et avec humour, les femmes se voient incarnées au travers du seul sein maternel nourricier. La série Parle Ment Branches rend manifeste ce regard porté sur les femmes à travers le prisme de leurs attributs sexuels et maternels. La modernité de Lespugue et de ses sœurs préhistoriques retentit dans le développement d'une production artistique contemporaine qui revisite l’identité féminine, dans une réappropriation des corps qui interroge et dépasse leur assujettissement comme unique lieu de maternité et d'enfantement.
Laure Prouvost. Parle Ment Branches.
 
Texte du panneau didactique.
Scénographie
Ossip Zadkine (1888-1967). Illustrations pour le poème Lespugue de Robert Ganzo. Édité par Marcel Sautier (1966). Prêt de la Fondation Lorenzo Padilla, Courtenav. © Fondation Lorenzo Padilla.

Le poème de Robert Ganzo, Lespugue, est dédié à Léona Jeanne, sa bien-aimée. Né en 1898 au Venezuela, Robert Ganzo s'installe à Paris vers 1920, et devient bouquiniste et libraire. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fréquente le milieu des surréalistes et celui de la Résistance. Arrêté par la Gestapo, il s'enfuit grâce à l’aide de son gardien, amateur de ses poèmes. L'utilisation métaphorique de Lespugue dans cette ode à l'amour n'est pas fortuite ; la statuette incarne l'éternel féminin, source de beauté et d'amour, avec un caractère sexuel affirmé.
Ode à l'amour et à la beauté

Depuis sa découverte, la Vénus de Lespugue incarne l'idéal féminin aux yeux de nombreux artistes. À l'instar de figures majeures de l'art moderne du XXe siècle, tels Picasso ou Brassaï, le poète Robert Ganzo s'est pris de passion pour la préhistoire, science alors naissante. Auteur d'un poème sobrement intitulé Lespugue, il possède l'un des premiers moules à partir desquels seront réalisées des reproductions de la statuette. Sa fréquentation des milieux artistiques de la capitale l'a amené à rencontrer le peintre Jean Fautrier et le sculpteur Ossip Zadkine. Jean Fautrier a illustré l'édition de 1942 de Lespugue par onze lithographies et Zadkine a réalisé pour celle de 1966 six eaux-fortes. Celles-ci font écho aux sculptures de l'artiste, et plus particulièrement aux Vénus ou Hermaphrodite, rappelant combien le corps féminin est pour Zadkine une source d'inspiration.
 
Texte du panneau didactique.
 
Robert Ganzo. Lespugue, 1966.

Cliquer ici ou sur l'image pour lire le poème.

 
 
Ossip Zadkine (1888-1967). Vénus.
 
Yves Klein (1928-1962). Petite Vénus bleue. Réalisée entre 1956 et 1957. Sculpture-bijou; bronze doré et peinture IKB, d'après un modèle original de 1956. Courtesy Galerie Omagh, Paris.

Fasciné par les forces créatrices et la dimension sacrée de la nature, Yves Klein crée en 1957 la couleur bleue IKB (International Klein Blue), qui représente à la fois l'air, l'eau et le vide. Le corps féminin est au cœur de son travail : le corps enduit de cette couleur signature et utilisé comme un pinceau vivant, ses modèles apposent leur ventre, leurs cuisses et leur poitrine sur des toiles, dans la célèbre série des Anthropométries. Ces empreintes, qui évoquent les vénus de la préhistoire, nous relient aux premières traces artistiques de l'histoire de l'humanité.
Scénographie

La fascination exercée par la Vénus de Lespugue dépasserait-elle le champ de l’art moderne et contemporain? En ce début de XXIe siècle, la référence à la statuette, et à ses sœurs gravettiennes, irrigue la culture populaire. Ses formes sont prises pour modèle par des créateurs, des couturiers, ou encore par des influenceurs. Sur Internet, dans les magazines et sur les podiums fleurissent des références directes et des clins d'œil, amusés ou engagés, aux courbes plantureuses de cette icône préhistorique. Des femmes, artistes ou anonymes, se saisissent de cette référence pour interroger le regard que porte la société sur les corps féminins et l'idéal de beauté auquel les femmes sont - depuis toujours ? – assujetties.

 

 
Texte du panneau didactique.
 
Thom Browne (né en 1965. Vit et travaille à New York). WSS18 Look, 2018. Photographie. Thom Browne, Rodrigo Bazan (PDG), New York.

Le styliste Thom Browne a créé la surprise en invitant dans le défilé parisien de sa collection printemps été 2018 trois créatures prenant pour modèle les Vénus préhistoriques, dotées de trois paires de seins superposées et de fesses plantureuses. L'industrie de la mode puiserait-elle son inspiration dans le physique des Vénus gravettiennes, dont Lespugue est une éminente représentante ? Dans la lignée du mouvement body positive, la diversité des corps féminins à désormais sa place sur les podiums !
Girl power !

L'image du corps féminin dans la culture gravettienne, caractérisé par des seins et des fesses volumineux, résonne avec force et acuité en ce début de XXIe siècle. L'éclatante modernité des courbes de Lespugue se répand jusqu'aux réseaux sociaux, dont elle est une «influenceuse» reconnue et admirée.
Pour autant, si ce mouvement de libération du corps féminin met aujourd’hui en avant une diversité des physionomies, le corps des femmes fait toujours l'objet d’un discours, changeant au gré des époques et des contextes mais qui continue d'enfermer les femmes dans le regard porté sur elles.
 
Texte du panneau didactique.
 
Anna Ginsburg (vit et travaille à Londres). What is Beauty ?, 2018. Les pressions exercées sur les femmes pour qu'elles se conforment à des idéaux physiques existent-elles depuis la préhistoire ? What is Beauty ? montre dans un fondu enchaîné des corps de femmes, muses d'artistes célèbres. Aux Vénus gravettiennes succèdent sculptures égyptiennes, Vénus de Milo, Baigneuses de Renoir... Les corps de Marilyn Monroe, Madonna, Pamela Anderson et Kim Kardashian concluent cette ronde. Destinée par l'artiste à sa petite sœur pour dénoncer les souffrances dues à l’objectivation du corps féminin, cette vidéo a été vue des millions de fois.

 

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