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Lettre n° 444
du 20 décembre 2017
 

Nos sélections de la quinzaine

 
 

 

 


 
      THEATRE

 
 


Photo Jean-Christophe Charrier


 

LE SOLILOQUE DE GRIMM de Bruno George. Mise en scène Jean-Philippe Azéma avec Fred Saurel.
Les années de cloche ont sonné la misère, Fred y a connu la descente inexorable aux enfers du dénuement dans des flots d’alcool frelaté. Le Richard II des beaux jours du comédien est devenu Pochard III. Son royaume pour une tente quechua qui ne l’abritera pas dans les sommets… Les bas-fonds, il y invite avec force jeux de mots et rires tonitruants qui s’étouffent dans une toux de sanglot.
Toilette de chat, hygiène plus succincte encore, son quotidien est tissé de violence et de solidarité sous condition avec les compagnons de dérive, qui lui ont organisé pour ses quarante ans une fête à tout casser. Mais y a-t-il encore quelque chose à casser dans ce cocktail façon Molotov ? ... (Lire).


 


Photo Marion Duhamel

 

PROBABLEMENT LES BAHAMAS de Martin Crimp. Mise en scène Anne-Marie Lazarini avec Jacques Bondoux, Heidi-Eva Clavier, Catherine Salviat, Cyril Givort.
Tout semble clair, aéré, sans secret, dans l’univers d’une maison « en plan ». Ni murs ni cloisons, seulement des ébauches de portes et de fenêtres, un jardin fleuri. Dans ce confort petit-bourgeois, évoluent un couple âgé et leur Hollandaise au pair. C’est l’heure du café-biscuits, alors on va se raconter au salon, devant un invité de dos, attentif, muet. Milly et Franck passent leurs journées entre tyrannie domestique, mesquineries et perfidies, radotages multiples. La mémoire commence à flancher et on se chamaille. Cette apparente banalité va bientôt se zébrer d’événements plus sournois, autour d’un fils encensé, de photos troubles comme son comportement à l’égard de la jeune fille aux jambes dénudées par le short trop court, qui finit par évoquer une réalité plus dérangeante. La rose pétrie en perd ses pétales. ... (Lire).



 
      EXPOSITIONS et SITES

 
 


Photo The Cleveland Museum of Art

 

GAUGUIN L’ALCHIMISTE. Avant de devenir l’artiste exceptionnel que l’on connaît, Paul Gauguin (1848-1903) avait mené une vie bourgeoise en tant que père de famille, courtier et peintre du dimanche. C’est avec cette vie conventionnelle qu’il a voulu rompre en se consacrant totalement à son art et en recherchant une vie libre. Tout le monde sait qu’il fit deux séjours à Tahiti et qu’il mourut dans la plus grande indigence aux Îles Marquises où il est enterré. Nous savons aussi qu’il s’adonna tout autant à la peinture qu’à la sculpture, à la céramique et aux arts graphiques comme l’ont montré les expositions de 1989 (Lettre 9) et 2003 (Lettre 221), même si le public et ses confrères se sont intéressés avant tout à ses tableaux. C’est ainsi que son ami Pissarro qualifiait son travail céramique de « bibelotage » ! En revanche la présente exposition montre qu’il aimait traiter les mêmes sujets simultanément au moyen de ces différents médiums. Pour cela, les trois commissaires, issus du Musée d’Orsay et de l’Art Institute of Chicago, deux institutions possédant un très grand nombre d’œuvres de Gauguin, ont réuni 54 peintures, 29 céramiques, 35 sculptures et objets, 14 blocs de bois, 67 gravures et 34 dessins afin d’illustrer la manière de travailler de cet artiste, un exemple unique et nouveau à son époque. ... (Lire).

 
 


Photo Anders Sune Berg

 

LE JARDIN SECRET DES HANSEN. La Collection Ordrupgaard. Ce « jardin » n’est pas si secret que cela puisque, déjà de leur vivant, Wilhelm Hansen (1868-1936) et son épouse Henny (1870-1951) ouvrent au public, un jour par semaine, la galerie d’art du manoir d’Ordrupgaard,  leur résidence privée, bâtie dans les années 1916-1918. Wilhelm Hansen fait fortune dans l’assurance et se passionne, avec sa femme, pour la peinture. Il collectionne tout d’abord des œuvres d’artistes danois puis, découvrant les impressionnistes français lors de ses nombreux séjours pour affaires à Paris, il se crée en deux ans, de 1916 à 1918, une collection impressionnante, unique en Europe du Nord, comprenant des œuvres de Manet, Monet, Renoir, Cézanne, Sisley, Gauguin, etc. choisies avec soin. Pour cela il se fait aider par le critique d’art et collectionneur français Théodore Duret, ami et ardent défenseur des impressionnistes. L’ambition de Wilhelm Hansen est d’avoir douze tableaux de chaque artiste. Un revers de fortune, en 1922, l’oblige à vendre la moitié de sa collection d’art français. Quelques années plus tard il peut reprendre ses acquisitions, dont de nombreux chefs-d’œuvre. Wilhelm Hansen voulait que sa collection revienne à l’État. Sa femme, à l’image de Nelly Jacquemart, y ajouta les bâtiments et le parc, pour qu’ils deviennent, en 1953, un musée de l’État. Celui-ci continue à s’enrichir et à s’agrandir, avec un édifice moderne inauguré en 2005. ... (Lire).

 

 
 
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