VERA MOLNÁR
Parler à l’œil

Article publié dans la Lettre n°597 du 10 juillet 2024



 
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VERA MOLNÁR. Parler à l’œil. Cette artiste française d’origine hongroise, née en 1924 à Budapest, a participé, depuis sa maison de retraite, à la réalisation de cette exposition jusqu’à sa disparition le 7 décembre 2023. Ses œuvres sont très particulières et apparaissent comme des questionnements plastiques de l’optique. Le parcours commence par la présentation d’une quinzaine de dessins de 1946 intitulés Arbres et collines géométriques. C’est à partir de là que Vera Molnár a décidé de «ne plus représenter la nature, sous quelque forme que ce soit» et de se lancer dans ce que l’on a appelé l’Art concret. Dès le début des années soixante, informaticienne avant l’heure, elle met en place un mode de production qu’elle nomme «machine imaginaire» (Quatre éléments distribués au hasard, 1959; Icône, 1964; Neuf carrés rouges, 1966; série À la recherche de Paul Klee, 1970). En 1968 elle est la première artiste en France à produire des dessins numériques en utilisant un ordinateur relié à une table traçante (160 carrés poussés à bout, 1976; Molnaroglyphes, 1977-1978).
Le parcours de l’exposition nous montre également ses premiers polyptiques (Transformation, 1983; Identiques mais différents, 2010) et une sculpture en acier inoxydable et aluminium anodisé, Perspective d’un trait (2014-2019).
Plusieurs installations sont également présentes. OTTWW (1981-2010), Ode to the West Wind (1820), inspirée par le poète romantique anglais Percy Bysshe Shelley, représente, à l’aide d’un fil noir et de clous plantés dans le mur, des W résultant d'un algorithme créé par l'artiste. Trapèzes penchés à droite (180%) (2014) est un ensemble de formes géométriques découpées dans un film adhésif rouge, collées sur le mur.
En quatre dessins imprimés sur toiles avec une imprimante jet d’encre, Vera Molnár transforme le célèbre monogramme d'Albrecht Dürer en le sien propre pour un «hommage irrespectueux» (Les Métamorphoses d'Albrecht, 1994-2017). Citons aussi les séries photographiques (Études sur sable, 2009; Ombres sur carrelage, 2012; Par temps couvert, 2012).
Parmi tous les dons de Vera Molnár au Centre Pompidou, nous avons les 22 volumes de son Journal intime, commencés en 1976 et arrêtés en 2020. Ils constituent une source d'information exceptionnelle pour la connaissance de son œuvre. On retrouve dans ces cahiers d’écoliers des schémas, des documents divers collés au fil des pages, dont certains ont donné lieu à des créations. Une exposition sur un œuvre original et varié, souvent ludique et malicieux. R.P. Centre Pompidou 4e (01.44.78.12.33). Jusqu’au 26 août 2024. Lien : www.centrepompidou.fr.


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