PALAIS DISPARUS
DE NAPOLÉON

Article publié dans la Lettre n°536 du 8 décembre 2021



 
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PALAIS DISPARUS de Napoléon. Le Mobilier national, héritier du Garde-Meuble impérial, évoque dans un parcours somptueux, riche de plus de 350 œuvres, les trois palais occupés par Napoléon, qui ont été détruits en 1870-1871. Pour cela il a sorti de ses immenses réserves une partie du mobilier, des tentures et des objets mis à l’abri avant la destruction des palais.
Le premier est le Palais des Tuileries. Bonaparte, Premier consul, s’y installe précipitamment en 1800, dès sa nomination. Pour le meubler il a surtout recours aux ressources de l’ancien Garde-meuble de la Couronne. Le mobilier n’est donc pas propre au nouveau régime mais on y trouve déjà certains meubles novateurs du tournant du siècle, comme les meubles de Jacob Frères dans le second salon de Bonaparte. Ce dernier, chef de guerre hors pair, travailleur infatigable et bâtisseur ambitieux est aussi un amateur d’artisanat d’art. Il encourage par ses commandes les manufactures et les artisans indépendants qui élèvent leur art à un haut niveau d’excellence. Une petite salle est consacrée à ces hommes du savoir-faire.
Nous entrons ensuite dans l’appartement de Joséphine aux Tuileries. Cette dernière a repris une partie du mobilier de l’ancien hôtel Bonaparte, rue de la Victoire (1797) et surtout de nombreux objets d’art ayant appartenu à Marie-Antoinette et à d’autres personnalités dont la Révolution avait saisi les biens.
Quittant Paris, nous voici au Palais de Saint-Cloud, seconde résidence officielle à partir de 1802. Bonaparte y apprécie son grand jardin, tout en restant proche de la capitale si besoin est. L’exposition évoque plusieurs pièces emblématiques comme le salon d’honneur de Joséphine, ses appartements privés, la chambre de Bonaparte sur l’orangerie et le salon abricot de l’empereur. Le grand salon de l’impératrice à Saint-Cloud fait la part belle aux innovations et aux créations contemporaines par des commandes spécifiques, dont le montant excède largement les sommes allouées. Après son divorce, Joséphine emporte un certain nombre d’objets pour meubler son château de Malmaison.
Le parcours emprunte le grand escalier où sont exposés une dizaine de sièges de toutes sortes, trois grandes tapisseries de l’Histoire d’Esther, qui ornaient la salle du trône aux Tuileries, et plusieurs portraits des gardiens de l’étiquette instaurée par Napoléon.
Si le rez-de-chaussée de la Galerie des Gobelins était essentiellement consacré à Bonaparte et à Joséphine, le premier étage évoque Napoléon et Marie-Louise ainsi que le Roi de Rome. Marie-Louise s’installe dans les appartements de Joséphine. Il y a peu de travaux à faire, à part remplacer le chiffre J par ML. En revanche de nombreux meubles et accessoires sont commandés. On en voit quelques-uns comme le serre-bijoux de l’impératrice.
Vient ensuite la salle la plus somptueuse de l’exposition. Elle évoque le Grand Cabinet de l’empereur, qu’il considérait comme la pièce la plus importante du palais des Tuileries. On y trouve entre autres des cartons de tapisseries à sujets allégoriques, un étonnant fauteuil tournant, un meuble en bas d’armoire, des tapisseries, une « lampe bouillotte » et surtout un magnifique écritoire déposé jusqu’en 2020 dans le salon doré de l’Élysée. Les autres salles évoquent les fastes de la cour avec la salle du trône, l’appartement du roi de Rome dans le pavillon de Marsan, la chapelle, etc.
Le parcours se termine par une évocation du Palais de Meudon, assez peu documenté et représenté, qui était la résidence officielle du roi de Rome. Son ameublement, réalisé en très peu d’années, présente un condensé des produits de l’industrie française.
Un tableau de Gérard représentant Le roi Louis XVIII méditant sur la Charte dans son cabinet de travail aux Tuileries (1827) et une citation de ce roi « Mon frère, nous avons eu un bon concierge » tournent la page du Premier Empire. Une exposition fastueuse. R.P. Galerie des Gobelins 13e. Jusqu’au 15 janvier 2022. Lien : www.mobiliernational.fr.


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