MÉTÉORITES. Entre ciel et terre. Le Muséum national d’Histoire naturelle  présente une exposition tout à fait spectaculaire sur ces objets qui  alourdissent de 20 000 tonnes par an le poids de la terre. En fait, il s’agit  presque toujours de poussières interplanétaires dont les plus grosses (environ  1 mm) sont à l’origine des étoiles filantes. Mais il tombe aussi des météorites  dont la masse est supérieure à 1 kg. Il y en aurait 5 tonnes par an. Ce sont  ces dernières que l’on peut étudier, quand on les trouve, et que l’on peut voir  ici. 
                La première partie, « La  chute », nous raconte l’histoire des météorites et nous explique la  différence entre un météoroïde, un météore et une météorite. Dans l’Antiquité,  ces pierres étranges étaient considérées comme des manifestations divines, des  pierres magiques, faisant parfois l’objet de cultes. Les Aztèques les  considéraient comme les excréments des dieux. Le fer naturel n’existant pas sur  terre, les premiers objets - armes ou bijoux - étaient fabriqués avec le fer  météoritique comme cette précieuse dague trouvée dans la tombe de Toutânkhamon. 
                Pendant longtemps les savants ne  se sont pas intéressés à ces pierres de peur d’être pris pour des hommes  superstitieux. Ce n’est qu’en 1794 que le physicien allemand Ernst Chladni  prétend que les pierres tombées du ciel sont d’origine extraterrestre et en  1803, après la chute de milliers de pierres météoritiques au mois d’avril sur  la commune de La Caille, en Normandie, que les météorites sont reconnues comme  des objets scientifiques.
                Dans cette section sont exposées  quelques-unes des plus célèbres météorites, provenant des quelque 350 que  possède le Muséum et de prêts de collections publiques et privées. On peut voir  la météorite d’Ensisheim, la plus ancienne chute répertoriée en France, tombée  en 1492 et représentée par Albrecht Dürer l’année suivante. Bien sûr on a aussi  celle de La Caille ainsi que celle de Draveil, la dernière chute observée en France  en 2011, dont un fragment fut retrouvé sur le toit de Madame Comette !  Plus rare, voici Sylacauga, 4 kg, la seule météorite connue qui ait blessé une  personne dans sa chute, en 1954, aux États-Unis, en Alabama. D’autres  météorites remarquables, provenant d’un peu partout dans le monde, sont également  présentées.
                Une carte du monde, des  photographies, une vidéo et un crane de Tyrannosaurus rex, illustrent les  quelque 190 cratères d’impacts sur Terre, provoqués par la chute de très  grosses météorites, comme celle qui provoqua l’extinction de 40% de la faune  terrestre il y a 66 millions d’années dans le golfe du Mexique. Ce dernier  bolide mesurait 10 km de diamètre et engendra un cratère 15 fois plus grand.
  La  deuxième partie, « Des pierres extraterrestres », nous présente un  spectacle audiovisuel époustouflant sur l’histoire du système solaire et l’origine  des météorites. Parmi celles-ci, les chondrites ont été formées au tout début  du système solaire, il y a 4,56 milliards d’années. Mais ce sont les  achondrites lunaires et martiennes qui font rêver les amateurs. Les visiteurs  peuvent toucher certaines d’entre elles. Plus de 80 météorites sont présentées  dans cette section afin de montrer leur diversité.
  Enfin, la  dernière partie, « Archives du passé », nous explique ce que nous  apprennent les météorites. Grace à elles, il est possible de retracer les  débuts du système solaire, la formation des planètes et de la Lune et l’histoire  de la Terre. On peut aussi mettre en évidence l’existence passée d’eau liquide sur  Mars, grâce à la présence d’argile dans les météorites martiennes comme celle  de Chassigny. Allende, l’une des météorites les plus étudiées, a permis de  déterminer l’âge du système solaire, 4,567 milliards d’années, grâce aux  éléments radioactifs contenus dans ses inclusions réfractaires. L’exposition,  qui présente aussi une dizaine d’œuvres d’art inspirées par les météorites, se  termine par une petite section consacrée à la recherche de ces pierres célestes  dans les déserts, les seuls lieux où l’on peut facilement les repérer. Une  exposition passionnante, pour les visiteurs de tous âges. R.P. Muséum national d’Histoire naturelle  5e (01.40.79.56.01). Jusqu’au 10 juin 2018. Lien : www.mnhn.fr.