JEAN-MICHEL OTHONIEL.
LE THÉORÈME DE NARCISSE

Article publié dans la Lettre n°534 du 10 novembre 2021



 
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JEAN-MICHEL OTHONIEL, LE THÉORÈME DE NARCISSE. Tous ceux qui ont pris le métro à la station parisienne Palais Royal ont vu son Kiosque des Noctambules (2000), un ensemble de boules multicolores en verre, accrochées les unes aux autres, comme des colliers de perles ouverts, surplombant l’une des entrées du métro. En effet, depuis les années 1990, le verre est devenu son matériau privilégié, lui permettant d’explorer toutes les formes et toutes les couleurs. C’est ce que nous voyons en ce moment, au Petit Palais, dont il a investi tout le jardin et les salles d’exposition du bas, en qualité d’artiste invité. Pour l’occasion, il a inventé « le Théorème de Narcisse : un homme-fleur, qui en se reflétant lui-même, reflète le monde autour de lui », et a conçu plus de 70 œuvres nouvelles.
L’exposition commence sur le parvis du musée, dans la rue. L’escalier d’honneur est recouvert d’un magnifique ensemble de briques de verre, la Rivière bleue, aux reflets étonnants. Le visiteur entre ensuite dans le jardin. Là, Othoniel a planté trois Gold Lotus dans les bassins et d’autres à même les marches. Ces lotus dorés se mirent dans l’eau tandis que sous le péristyle, nous avons six Nœuds-miroirs en inox qui reflètent tout ce qui les entoure et en particulier les fresques de Paul Baudoüin (1844-1931). Othoniel y a installé également deux grands Colliers de perles, l’un argenté, l’autre doré. Des guirlandes dorées accrochées aux branches et aux arcades du péristyle complètent ce décor enchanteur.
On gagne l’étage du bas par le magnifique escalier en spirale de Charles Girault (1851-1932) surmonté par La Couronne de la Nuit (2008), une œuvre d’Othoniel acquise par le musée. Une première pièce, la rotonde, est occupée par l’Agora (2019), une gigantesque grotte ouverte des deux côtés, où l’on peut s’attarder ou se cacher. Elle est faite en briques argentées rutilantes. Sur les murs, l’artiste a disposé six Precious Stonewalls, des sortes de tableaux en verre coloré, réalisés par l’artiste en 2020 durant les périodes de confinement.
Le parcours se termine dans deux grandes salles où sont posés sur des socles ou accrochés au plafond une trentaine de Nœuds sauvages, faits de grosses perles multicolores. L’ensemble est saisissant, d’autant plus que ceux qui sont suspendus dominent une sorte de lac bleu, analogue à la Rivière bleue de l’escalier d’honneur. Une installation qui donne au musée un air de fête. Petit Palais 8e. Jusqu’au 2 janvier 2022. Lien: www.petitpalais.paris.fr.


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