INCURSIONS SAUVAGES

Article publié dans la Lettre n°552 du 20 juillet 2022



 
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INCURSIONS SAUVAGES. Exposition collective / street art. Si le musée de la Chasse et de la Nature nous a habitués à des expositions faisant appel à tous les genres artistiques, cette fois il franchit une nouvelle étape en invitant des street artistes à l’intérieur même du musée. En fait, la visite commence dans la rue avec des dessins au pochoir sur les trottoirs nous indiquant la direction de l’exposition. À peine arrivés près du musée, nous constatons, avec surprise, qu’un écureuil aide un chat à s’introduire dans celui-ci. Quant à nous, c’est par le portail que nous entrons. Une autre peinture en trompe l’œil, de Scaf, un autodidacte lorrain, Biche, Ô ma biche, nous accueille. À travers la grille on aperçoit, perché au premier étage, un impressionnant Faucon crécerelle. C’est une œuvre de l’artiste portugais Bordalo II, réalisée à partir de déchets plastique avec des rehauts à la bombe aérosol. Nous voilà enfin dans le musée.
La salle d’exposition temporaire a été investie par trois artistes puisque nous avons aussi une installation sonore de Sébastien Jouan, Urbanozoo ! À droite, sur 15 mètres de long, c’est une cavalcade endiablée de toutes sortes d’animaux qui dévalent dans une rue.  Cette Ruée sauvage est l’œuvre de l’artiste anonyme WAR !, toujours masqué de pied en cap comme on a pu le voir lors de notre rencontre. À gauche nous avons un épervier peint au pochoir par l’artiste finlandais Jussi TwoSeven, Bird of Prey (Accipiter gentilis), en train de fondre sur une proie, comme le montre la décomposition en cinq phases de son vol.
Avec ces peintures, ces artistes veulent montrer que la ville n’est plus ce territoire exclusivement réservé aux humains. Depuis que l’homme exploite à outrance la nature, la faune est bouleversée et l’on voit dans nos villes des cerfs, des sangliers ou des blaireaux, qui ont rejoint les oiseaux et les lapins qui y avaient élu domicile depuis longtemps. Dans d’autres pays, ce sont des tigres, des ours ou des éléphants qui font leur apparition. Ce sont donc ces nouveaux habitants, sous le pinceau de Nadège Dauvergne, qui vont nous guider dans les salles du musée pour voir les autres œuvres. Un peu partout, dans les couloirs ou les escaliers, un renard, une laie et ses petits, un écureuil ou encore un loup, nous indiquent le chemin à suivre (Exodus, ils arrivent …). Au passage on voit d’autres peintures de l’artiste comme ce Sanglier des villes, ce Cerf des villes, ce Blaireau des villes et cette Chouette effraie des villes, animaux peints ou même naturalisés, mais présentés dans un espace urbain.
Cet itinéraire à travers les salles d’exposition permanente du musée, toujours intéressantes à voir, nous conduit devant la peinture acrylique au pinceau du mexicain Ruben Carrasco, Le Retour de la faune. Elle représente un renard, surgissant de la paroi comme un fantôme, brandissant dans sa gueule le doudou rose d’un bébé en forme de lapin. Le parcours se termine avec une dernière œuvre qui nous transporte dans la mythologie. Il s’agit des Amours des centaures d’après Rubens, peint à l’aérosol par l’italien Andrea Ravo Mattoni, qui s’est spécialisé dans « la reprise des classiques dans le contemporain ».
Un très beau parcours, original mais sur un vrai sujet, traité par sept artistes inspirés et engagés. R.P. Musée de la Chasse et de la Nature 4e. Jusqu’au 11 septembre 2022. Lien : chassenature.org


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