HERVÉ DI ROSA
Le passe-mondes

Article publié dans la Lettre n°597 du 10 juillet 2024



 
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HERVÉ DI ROSA. Le passe-mondes. C’est un artiste qui sort des sentiers battus que nous présente le Centre Pompidou. Né à Sète en 1959, Hervé Di Rosa est en 1980 l’un des protagonistes du mouvement de la Figuration libre, représenté dans l’exposition par Magic Battle, 1983; L'Attaque de la rue du malheur, 1984 ou encore Diropolis, 1985. Ces peintures marquent un refus des hiérarchies artistiques et une remise en question de l’absolutisme du «Grand Art». C’est ainsi que Di Rosa décide de mettre à l’honneur ce qu’il appelle les «arts modestes». Un grand planisphère présente ansi L'Archipel des arts modestes  (2023), une centaine d’îles nommées Jeux de sociétés, Topières, Marché aux puces, Badges et Pin’s, Collages, Tampons, Porte-clés, T-shirts imprimés, etc. entourées par des continents parmi lesquels on trouve L’art académique, L’art populaire, Les arts appliqués etc. Hervé Di Rosa est aussi un grand collectionneur des créations de ces arts modestes. Nous en voyons de nombreux exemplaires, surtout des figurines articulées, dans une grande vitrine à l’entrée de l’exposition. Ces objets proviennent de sa collection personnelle et du Musée international des arts modestes (MIAM), qu’il a ouvert en 2000 à Sète.
Cet intérêt pour d’autres formes artistiques le conduit à réaliser à partir de 1993 un projet singulier qu’il nomme Autour du monde. Au cours de ses voyages, il étudie la manière dont les images se fabriquent ailleurs afin d’utiliser ces différentes techniques dans ses propres créations. Il commence ainsi à Sofia par la technique de l’icône bulgare avec l’aide de Roumène Kirinkov (Le Bonheur, 1993). Vient ensuite Caméléon (1995), à Kumasi (Ghana), dans l'atelier Almighty God Art Works. Puis La Sortie de l'usine (1995) à Porto-Novo (Bénin) dans l'atelier de la famille Yémadjé et Le Repas des animaux (1996) à Addis-Abeba (Éthiopie), une peinture acrylique sur peau de zébu. La 8e étape le conduit à Durban, en Afrique du Sud où il réalise Évolution (1998-1999), une œuvre en câbles téléphoniques tressés, avec le concours des vanniers du squatter camp Siyanda. Lors de la 9e étape, à La Havane, au Taller de gráfica popular, il réalise Siboney (1999), une lithographie sur papier. À Mexico, lors de la 10e étape, il réalise, entre autres, une œuvre en terre cuite peinte, Écoute ton corps il est vivant (2000-2002), avec l’aide de la famille Soteno. Dans cette sculpture, chaque organe du corps devient un personnage, joyeux ou inquiétant, tout droit issu de la «Diromythologie», la mythologie propre à Di Rosa, constituée d’une centaine de personnages.
C’est ainsi que nous avons, dans les trois salles du parcours, une trentaine d’œuvres réalisées avec toutes sortes de techniques au cours des 19 étapes de son Autour du Monde. Citons encore le magnifique Tigre de nacre (1997-1998), réalisé au Vietnam, seule étape sur le continent asiatique, les sculptures Robot à pinces (2007), en bois et bronze (Cameroun); Idole à huit bras (2019), en bois et céramique (Cameroun et Portugal) et les trois Virgen del arte contemporaneo (2013) créées à Séville.
Une exposition surprenante et joyeuse qui nous fait voyager Autour du monde et dans des univers inhabituels des musées. R.P. Centre Pompidou 4e (01.44.78.12.33). Jusqu’au 26 août 2024. Lien : www.centrepompidou.fr.


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