Parcours en images de l'exposition

HERVÉ DI ROSA
Le passe-mondes

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°597 du 10 juillet 2024


 

Panneau d'introduction
 
Hervé Di Rosa a été, dans les années 1980, l'un des protagonistes du mouvement de la Figuration libre. Inspirées par la bande dessinée et la culture populaire, les peintures qu'il réalise alors marquent un refus des hiérarchies artistiques, dans un contexte résolument post-punk. Au cours des décennies suivantes, son projet Autour du monde donne une vie nouvelle à l'iconographie qu'il a créée. Il décide de confier ses images à différentes techniques et savoir-faire, de Sofia à Lisbonne, en passant par Kumasi, Porto-Novo, Addis-Abeba, Binh Duong, Durban, La Havane, Mexico, Foumban, Miami, Tunis ou Séville. Ces étapes du projet sont celles représentées dans la collection du Centre Pompidou grâce à un généreux don de l'artiste. Si Di Rosa est un créateur, il est aussi un collectionneur passionné. En parallèle à son œuvre, il a édifié une vaste collection de ce qu'il appelle les «arts modestes», ces territoires de l’activité esthétique en marge du «Grand Art». L'ensemble, parmi d'autres, de figurines articulées qu'il a réuni au fil des années est en son genre unique. Cette exposition présente également plusieurs toiles récentes de l'artiste qui révèlent ce qu'est son œuvre après le long voyage de ses images autour du monde.
Couverture du catalogue
 
Texte du panneau didactique
 
Hervé Di Rosa lors de la présentation à la presse.
 
Chronologie d'Hervé Di Rosa
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).

Dès la fin des années 1970, Hervé Di Rosa commence à collectionner les figurines articulées qui apparaissent sur le marché français. Stimulé par la rencontre en 1990 avec l'artiste et chineur opiniâtre Bernard Belluc, puis par la découverte d'autres sculptures lors du projet Autour du Monde, Di Rosa diversifie et élargit sa collection. En 2000, il fonde le MIAM (Musée international des arts modestes) à Sète. En exposant ces objets, l'artiste entend déplacer le regard vers des territoires esthétiques aux frontières incertaines et tenus en marge du «Grand Art».
 
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).
 
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).
 
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).
 
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).
 
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).
 
Objets d'art modeste. Collections d'Hervé Di Rosa et du Musée international des arts modestes (MIAM).
Antoine Schneck. Portrait Hervé Di Rosa, 2022.


1 - Salle 1

Scénographie
 
Hervé Di Rosa. Le Bonheur, 1993. Autour du monde, 1ère étape, Sofia, Bulgarie. Avec l’aide de Roumène Kirinkov. Tempera à l'œuf et feuille d'or sur bois. Collection particulière.

Le Bonheur fait partie des dix Dirosaïcônes que l'artiste réalise en 1993 dans l'atelier de Roumène Kirinkov, restaurateur d'œuvres d'art à la Galerie nationale de Sofia en Bulgarie. C'est là que prend place la première étape de son projet Autour du monde, dont l'objectif est de confronter son univers artistique avec des cultures, des techniques et des modes d'expressions d'autres pays. Respectant scrupuleusement les règles liées à la technique de l'icône (pratique de la tempera à l'œuf, application de feuille d'or sur bois…), il met en scène ses personnages sur fond d'or avec le mot «Bonheur» écrit en bulgare à l'arrière-plan.
 
Hervé Di Rosa. Diropolis, 1985. Acrylique sur toile, 226,7 × 193 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Achat en 1985. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Service de la documentation photographique du MNAM / Dist. Rmn-Gp.

Au début des années 1980, la peinture de Hervé Di Rosa s'inspire des films de série B, de la bande dessinée, qu'il lit assidûment des l'enfance, et des figurines articulées, qu'il collectionne depuis quelques années. Il crée sa propre mythologie, la «Diromythologie», constituée d'une centaine de personnages pittoresques. Le pêcheur Triple Menton, Tête de Lune fumant sa sempiternelle cigarette ou Francis accompagné de son chien mécanique évoluent dans «Diropolis, la cité sans pitié». En s'intéressant à la culture populaire, Di Rosa, originaire d'une famille modeste de Sète, montre son refus des hiérarchies artistiques traditionnelles.
 
Hervé Di Rosa. Deux épreuves, 1984. Acrylique sur toile, 200 × 140 cm. Collection particulière. © Adagp, Paris, 2023. Photo © Vincent Di Rosa.
 
Cartel pour le jeune public.
 
L'Attaque de la rue du malheur, 1984. Acrylique sur toile. Collection particulière.
 
Hervé Di Rosa. Magic Battle, 1983. Acrylique sur toile. Collection particulière.
Scénographie
 
Hervé Di Rosa. Art modeste, 1995. Autour du monde, 2e étape, Kumasi, Ghana. Dans l’atelier Almighty God Art Works. Peinture glycérophtalique sur contreplaqué, 88,5 × 45,4 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Georges Meguerditchian / Dist. Rmn-Gp.

En 1993-1994, Di Rosa pratique la peinture d'enseigne dans l'atelier Almighty God Art Works à Kumasi, au Ghana. Il réalise entre autres des «Diropublicités» avec cinq couleurs de laque glycérophtalique: jaune, rouge, bleu, noir et blanc. À son retour à Paris en 1995, il rajoute des motifs graphiques comme la bouteille et le verre posés sur un support au premier plan. L'art modeste évoqué est au cœur de la pensée de l'artiste, depuis la boutique d'art modeste ouverte à Paris en 1988 jusqu'au futur MIAM (Musée international des arts modestes) fondé à Sète en 2000.
 
Hervé Di Rosa. Le Tigre de nacre, 1997-1998. Autour du monde, 7e étape, Bình Dương, Vietnam. Dans l’atelier du maître laqueur Lê Văn Nghiêm, secondé par le peintre laqueur Lê Quang Tuân. Laque avec incrustation de nacre et coquille d’œuf sur bois, 93,8 × 61 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Georges Meguerditchian / Dist. Rmn-Gp.

Unique étape asiatique du projet Autour du monde, le séjour à Binh Duong au Vietnam dans l'atelier du maître laqueur Lé Vän Nghiêm constitue un passage particulier et important dans le parcours de l'artiste. Di Rosa relève le défi de créer des panneaux de laque incrustés de nacre et coquille d'œuf, objets très valorisés dans la culture vietnamienne. Selon la tradition, Le Tigre de nacre est recouvert d’une vingtaine de couches de laque pour obtenir de remarquables effets de profondeur, assurer la planéité de l'œuvre ainsi que la bonne tenue des incrustations.
 
Hervé Di Rosa. Caméléon, 1995. Autour du monde, 2e étape, Kumasi, Ghana. Dans l'atelier Almighty God Art Works. Peinture glycérophtalique sur contreplaqué. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris.
 
Cartel pour le jeune public.
Hervé Di Rosa. La Sortie de l'usine, 1995. Autour du monde, 3e étape, Porto-Novo, Bénin. Dans l'atelier de la famille Yémadjé descendant des tisserands royaux d'Abomey. Cotons teints et cousus. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Don de l'artiste, 2013.

Dans le cadre du 6e Sommet de la Francophonie à Cotonou, au Bénin, Hervé Di Rosa et l'artiste béninois Romuald Hazoumé créent chacun 47 appliqués représentant les pays participants. Les appliqués, dont la tradition remonte à l'époque des rois d'Abomey au 17e siècle, consistent en une superposition de découpes de tissus, cousues les unes sur les autres. À cet ensemble, Di Rosa adjoint un groupe de quatre œuvres plus grandes, dont La Sortie de l'usine fait partie. Les 47 appliqués seront ensuite exposés au Musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie à Paris.
 
Hervé Di Rosa. Le Repas des animaux, 1996. Autour du monde, 4e étape, Addis-Abeba, Ethiopie. Acrylique sur peau de zébu, lanière de cuir, eucalyptus, 246 × 208 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Bertrand Prevost / Dist. Rmn-Gp.

Six des dix-huit étapes du projet Autour du monde se dérouleront en Afrique. À Addis-Abeba, en Éthiopie, Di Rosa réalise des peintures de petit format sur peau de chèvre et de grand format sur peau de zébu, parmi lesquelles Le Repas des animaux. Il imagine un bestiaire qui s'éloigne de son iconographie pour s'inspirer de représentations traditionnelles africaines. La scène de repas, sujet récurrent dans l'histoire de la peinture tant religieuse que populaire, est transposée avec humour dans le monde animal.
 
Hervé Di Rosa. Évolution, 1998-1999. Autour du monde, 8e étape, Durban, Afrique du Sud. Avec le concours des vanniers du squatter camp Siyanda. Câbles téléphoniques tressés, D. : 79 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Georges Meguerditchian / Dist. Rmn-Gp.

Pour cette huitième étape du projet Autour du monde à Durban, en Afrique du Sud, Di Rosa s'intéresse à l'artisanat local des paniers tressés en câble de téléphone. Les «paniers» sont à l'origine des couvercles plats de petite taille,  généralement agrémentés de signes abstraits, qui servaient à recouvrir le contenu des bols en calebasses. L'artiste en double le diamètre et y déploie une iconographie figurative. L'objet utilitaire devient œuvre d'art. Di Rosa met à profit la quinzaine de couleurs de gaines disponibles, pour célébrer la fraternité des êtres humains par-delà leur couleur de peau.


Salle 2

Scénographie
 
Hervé Di Rosa. Écoute ton corps il est vivant, 2000-2002. Autour du monde, 10e étape, Mexico, Mexique. Avec l’aide de la famille Soteno à Metepec, Estado de Mexico, Mexique. Terre cuite et peinture acrylique, 195 × 128 × 39 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. Photo © Pierre Schwartz.

L'étape mexicaine est majeure pour Di Rosa, qui avait découvert ce pays dès 1984. Le marché de Sonora à Mexico regorge d'étonnantes créations traditionnelles, objets d'art modeste dont certains rejoindront la collection du MIAM (Musée international des arts modestes) qui ouvre en 2000. Di Rosa rencontre la famille Soteno, spécialisée dans la création d'arbres de vie en terre cuite, dont la tradition remonte au début du 20e siècle. Dans Écoute ton corps il est vivant, chaque organe du corps devient un personnage, joyeux ou inquiétant, tout droit issu de la «Diromythologie».
 
Hervé Di Rosa. Siboney, 1999. Autour du monde, 9e étape, La Havane, Cuba. Au Taller de gráfica popular (aujourd'hui Taller experimental de gráfica) de La Habana. Lithographie sur papier. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Don de l'artiste, 2013.

Les deux personnages tapis au creux d'un arbre, protégés par les racines, appartiennent à la population amérindienne de Cuba. Les Siboneys (ou Ciboneys) furent victimes de l'invasion des colons espagnols au début du 16e siècle. Pour cette étape à La Havane, Di Rosa pratique l'estampe au Taller experimental de gráfica (Atelier d'arts graphiques expérimental), connu pour avoir imprimé des boîtes et des bagues de cigares. Certaines œuvres de la série portent d'ailleurs l'empreinte de ces décorations préalablement incrustées dans la pierre lithographique.
 
Hervé Di Rosa. El camión, 2002. Autour du monde, 10e étape, Mexico, Mexique. Avec l'aide de Maria Elena de Ayala Mejia (cadre). Huile sur bois et laque d'Olinalá (cadre). Collection particulière.
 
Cartel pour le jeune public.
 
Hervé Di Rosa. Los guerreros, 2000. Autour du monde, 9e étape, La Havane, Cuba. Au Taller de gráfica popular (aujourd’hui Taller experimental de gráfica) de La Habana. Lithographie sur papier (tirage 20/30), 36 × 35 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Georges Meguerditchian / Dist. Rmn-Gp.
 
Hervé Di Rosa. Puro volador, 2000. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l'artiste.


Salle 3

Scénographie
 
Hervé Di Rosa. Storage of Treasure, 2019. Acrylique sur toile, 221 × 121 cm. Collection particulière. Photo © Pierre Schwartz.

Par une ouverture, deux personnages, dont le visage se limite à une bouche et un œil, observent l'intérieur d’un espace.  Il s’agit des Renés, figures caractéristiques de la «Diromythologie» des années 1980. Ils regardent les objets hétéroclites entreposés, figurines, masques et globes terrestres, qui ne semblent répondre à aucune hiérarchie. Les globes terrestres symbolisent l'ouverture géographique. Storage of Treasure met en relation toutes les facettes de l'œuvre de Di Rosa: l'artiste de la Figuration Libre, le voyageur inlassable du monde et le collectionneur passionné de l’art modeste, fondateur du MIAM (Musée international des arts modestes).
 
Hervé Di Rosa. Idoles de l'espace, 2021. Acrylique sur toile. Collection particulière.
Hervé Di Rosa. A grande fuga, 2016. Autour du monde, 19e étape, Lisbonne, Portugal. Dans la fabrique Viúva Lamego de Sintra. Peinture sur azulejos. Collection particulière.

À Lisbonne, Di Rosa est confronté à l'omniprésence des azulejos ces carreaux de faïence ornant les façades de la ville, qui fut entièrement reconstruite après le terrible tremblement de terre de 1755. Il travaille dans la prestigieuse fabrique Viúva Lamego et privilégie d'abord le format monumental. A grande fuga [Une grande évasion] convoque le passé de la révolution industrielle du 19e siècle, croisé avec un monde futuriste où des dirigeables aux formes les plus variées seraient pilotés par des personnages issus de l'univers de Di Rosa.
 
Hervé Di Rosa. Pellucidar Treasure, 2019. Acrylique sur toile. Collection particulière.
 
Hervé Di Rosa. Idole à huit bras, 2019. Autour du monde, étape mixte: 11e étape, Foumban, Cameroun et 19e étape, Lisbonne, Portugal. Avec l'aide du sculpteur sur bois Mamadou Kouyam de l'atelier d'Ibrahim Njoya et dans la fabrique Viúva Lamego de Sintra (céramique). Bois et céramique. Collection particulière.
 
Cartel pour le jeune public (peinture ci-dessus).
 
Cartel pour le jeune public (sculpture ci-dessus).
Scénographie
 
Hervé Di Rosa. Robot à pinces, 2007. Autour du monde, 11e étape, Foumban, Cameroun. Avec l’aide des maîtres fondeurs Mamouda Mbouandi, Abdou dit Kamoungé et Ali Lietbouo, et du sculpteur sur bois Mamadou Kouyam de l’atelier de Ibrahim Njoya. Bois et bronze, 169 × 88 × 41,7 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Bertrand Prevost / Dist. Rmn-Gp.

À Foumban, au Cameroun, se perpétue une importante production de sculptures en bronze, impliquant la technique ancestrale de la cire perdue, et dont la tradition remonte au royaume bamoun fondé au 14e siècle. Il existe également une longue pratique de la sculpture sur bois, travaillée à la tronçonneuse ou à la hache, puis, pour les finitions, à la machette, à l'herminette, aux ciseaux et au canif. Robot à pinces, qui met en scène un grand robot en bois dont le tronc évidé accueille un petit robot en bronze, illustre ces deux techniques. Di Rosa continuera à faire régulièrement appel aux artisans bamouns pour ses sculptures.
 
Hervé Di Rosa. Gold Show, 2019. Acrylique sur toile. Collection particulière.
 
Hervé Di Rosa. Guns, 2005. Autour du monde, 14e étape, Little Haiti, Miami, Floride, États-Unis. Avec l’aide des couturières Esther Michel et Rocio Paez Sequins et perles sur tissu, 75 × 90 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de l’artiste en 2013. © Adagp, Paris. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / Georges Meguerditchian / Dist. Rmn-Gp.

L'envers du décor luxueux de Miami Beach se situe à Little Haiti quartier populaire et centre culturel de la diaspora haïtienne en Floride. La technique de pose de sequins et de perles sur tissus utilisée pour Guns [Armes] s'inspire des drapeaux vaudous qui ornent les autels domestiques des habitants. L'intensité des couleurs, le clinquant des brillances et le motif des armes font écho à la présence des gangs qui s'affrontent dans ce quartier.
 
Hervé Di Rosa. Rich and Poor, 2005. Autour du monde, 12e étape, Miami Beach, Floride, États-Unis. Dans l'atelier d'Olivier Haligon. Bois et résine peints. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Don de l'artiste, 2013.

Lors de la douzième étape de son voyage Autour du monde, Di Rosa s'installe à Miami Beach en Floride. Sa rencontre avec Olivier Haligon, issu d'une prestigieuse famille travaillant dans la reproduction de statues et spécialiste des moulages en résine polyester, lui permet d'utiliser ce matériau de synthèse, symbole du consumérisme américain. Poor (Pauvre), personnage récurrent de l'univers de Di Rosa, habitant de «La rue du Malheur» dans les années 1980, et vu dans plusieurs icônes de l'étape bulgare, est confronté à Rich (Riche). Ils incarnent une société gouvernée par l'argent et minée par le chômage et l'individualisme.
Hervé Di Rosa.
- Virgen del arte contemporaneo (del secado), 2013.
- Virgen del arte contemporaneo (del andamio)
, 2013.
- Virgen del arte contemporaneo (del espectador)
, 2013.
Autour du monde
, 18e étape, Séville, Espagne. Avec l'aide de Catherine Bénony, Joëlle Mariou, Patricia Heiden et Sylvie de Hédouville. Métal, bois, résine, tissu et broderies. Collection particulière.

Lors de la dix-huitième étape du projet Autour du monde à Séville, Di Rosa est particulièrement sensible à la ferveur baroque qui s'empare de la ville durant la Semaine sainte. L'image de la Vierge y est omniprésente. Di Rosa s'inspire des figurines en vente dans un magasin d'articles religieux proche de son atelier pour créer ses «Vierges de l'art contemporain», vêtues de capes brodées de fils d'or et d'argent. Les cinq yeux superposés sur les visages rappellent des personnages peints par l'artiste dans certaines toiles des années 1980.
 
Hervé Di Rosa. Virgen del arte contemporaneo (del secado), 2013. Collection particulière.
 
Hervé Di Rosa. Virgen del arte contemporaneo (del espectador), 2013. Collection particulière.
 
Hervé Di Rosa. Virgen del arte contemporaneo (del andamio), 2013. Collection particulière.
 
Hervé Di Rosa. Les Deux Nigauds au paradis, 2006. Autour du monde, 15e étape, Tunis, Tunisie. Dans l'atelier de Hatem Ben Cheikh. Transfert sérigraphique sur verre. Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, Paris. Don de l'artiste.

En 1989, à Tunis, Di Rosa avait réalisé deux lithographies alors que le projet Autour du monde commençait à germer dans son esprit. De retour dans la ville en 2006, il conçoit cinq fixés sous verre dans l'atelier d'Hatem Ben Cheikh qui maîtrise cette technique délicate de peinture interdisant toute retouche. Les deux « Nigauds », clichés du parfait touriste, déambulent dans des décors stéréotypés de fleurs et d'oiseaux, issus de l'imagerie traditionnelle d'un artisanat précisément destiné... aux touristes !