DÉSERTS

Article publié dans la Lettre n°621 du 17 septembre 2025



 
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DÉSERTS. Cette exposition nous montre que les déserts ne sont pas ces espaces synonymes de vide et de dénuement. Ils occupent un tiers des surfaces émergées de la terre et sont présents sur tous les continents. Ils se répartissent en cinq grandes catégories selon leur situation géographique - des zones intertropicales aux déserts polaires - et les facteurs qui ont contribué à leur formation comme la circulation océanique et atmosphérique ou le relief. Leurs points communs: l’aridité, même dans les pôles où l’eau est sous forme de neige ou de glace, et des températures extrêmes.
La première partie «Déserts du monde» nous présente des cartes de ces déserts, des échantillons de sable et de roches sculptées par l’eau, le vent, voire la foudre et les météorites. Mais la part belle est faite aux vidéos qui nous offrent des images de ces déserts aux reliefs variés et impressionnants. Nous sommes loin des images de dunes à perte de vue. C’est ainsi que celles-ci n’occupent que 20% de la superficie du Sahara.
Vient ensuite la section la plus surprenante de l’exposition, «Il y a de la vie dans les déserts!». À travers de nombreux spécimens naturalisés, on voit comment des animaux et des plantes se sont adaptés. L’harfang des neiges ou l’eider à duvet supportent des températures de -50°C grâce à une épaisse couche de duvet recouverte de plumes abondantes qui isolent leur corps. Celui-ci conserve sa température de 38 à 40°C. Grâce à la couleur de leur pelage, qui peut changer au gré des saisons, les animaux des déserts peuvent supporter des températures extrêmes. C’est le cas de l’oryx, de la gazelle d’Arabie, du bœuf musqué, du manul ou encore du chat des sables. D’autres, comme le spermophile arctique, un petit rongeur, se réfugie dans un terrier durant les six ou sept mois d’hiver et tombe en léthargie. Sa température corporelle peut alors descendre jusqu’à -2,9°C. Certains animaux se réfugient dans le sable. C’est le cas de la vipère à cornes, de la taupe marsupiale ou du poisson des sables, un lézard qui se déplace dans le sable en ondulant.
Il y a aussi des animaux et des plantes exceptionnels. C’est ainsi que le dipneuste est un poisson qui a su s’adapter aux conditions désertiques. Équipé d'un poumon, il est capable de respirer à l'air libre. Quand l'eau se fait rare, il se réfugie sous terre et se fabrique un cocon protecteur à partir du mucus qu'il sécrète. Tombé en léthargie, il patiente ainsi plusieurs mois, dans l'attente de la prochaine pluie. Parmi les plantes, le welwitschia peut vivre des centaines d'années. Ses longues racines s'enfoncent dans le sol pour puiser l'humidité souterraine en même temps qu'elles ancrent fermement la plante dans le sable.
D’autres animaux aux spécificités surprenantes nous sont présentés. Citons, entre autres, l’ours blanc qui est doté de plusieurs couches de poils et de graisse pour se protéger du froid; le fennec dont l’ouïe très fine lui permet de détecter des insectes enfouis dans le sable; le lézard fouette-queue dont la queue large et épineuse abrite des réserves de graisse qui peuvent, en cas de besoin, être transformées en eau; les manchots empereurs qui se rassemblent par centaines et se serrent les uns contre les autres pour constituer une masse compacte appelée «tortue» quand la température atteint -40°C. À tour de rôle, ils occupent la périphérie, formant une sorte de rempart pour le reste du groupe.
Des humains ont également élu domicile dans les déserts, c’est le sujet de la troisième section, «Habiter le désert». Pour cela, ils ont adopté deux grands types de stratégie: se déplacer à la recherche de ressources rares, dispersées et irrégulières - la mobilité -, ou transformer leur milieu de vie pour qu’il subvienne à leurs besoins comme dans le cas de l’oasis. La mondialisation est venue bousculer les modes de vie ancestraux. Les vêtements traditionnels sont remplacés par des vêtements importés, moins adaptés aux conditions climatiques mais moins chers, et ne servent que dans des circonstances particulières comme les fêtes. De même, les dromadaires et les traîneaux à chiens sont plus utilisés pour des courses ou le tourisme que pour les déplacements.
La dernière partie «Carnets de terrain», rend hommage à Théodore Monod (1902-2000) qui arpenta le Sahara à pied ou à dos de dromadaire pendant près de 70 ans. On y voit son journal de route, rédigé dans le Sahara occidental entre 1934 et 1936, sur un cahier d’écolier, et sa loupe. Cinq scientifiques nous livrent leur témoignage à travers des vidéos et nous présentent leur objet emblématique, par exemple une météorite, un fragment d’œuf de plusieurs millions d’années ou un magnifique manteau inuit.
Une exposition instructive, passionnante, riche en explications de toutes sortes et très bien présentée. R.P. Museum national d’Histoire naturelle 5e. Jusqu’au 30 novembre 2025. Lien : www.mnhn.fr.

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