LA COULEUR EN FUGUE

Article publié dans la Lettre n°552 du 20 juillet 2022



 
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LA COULEUR EN FUGUE. Une « fugue » évoque tout autant un air de musique qu’une escapade. C’est cela que Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, a voulu représenter avec cinq artistes internationaux qui utilisent la peinture autrement qu’en l’étalant sur une toile dans un cadre.
En arpentant les galeries on commence par celle que Megan Rooney, une artiste née en 1985 en Afrique du sud, qui vit et travaille à Londres depuis 2014, a décoré. Elle a peint la totalité des murs avec différentes techniques, dont des bombes, dans des tons jaunes très chauds évoquant le soleil et la lumière naturelle qui pénètre dans cette petite galerie.
L’immense galerie suivante est occupée par deux artistes. Le premier est l’africain-américain Sam Gilliam, né en 1933 à Tupelo (États-Unis), qui vit et travaille à Washington DC. On y voit trois œuvres des années 1969 à 1971 faites à partir de toiles de trois mètres de largeur et plus de vingt mètres de longueur. Sam Gilliam les a peintes à même le sol sur les deux faces, en les pliant, les froissant, les tordant, rajoutant peinture acrylique et poudre d’aluminium en certains endroits. La toile est présentée suspendue au plafond avec des cordelettes en divers endroits, donnant ainsi beaucoup de relief à l’ensemble. L’effet est d’une grande légèreté et visuellement très beau.
Steven Parrino (1958-2005, New York) procède lui aussi à partir de toiles peintes sur des cadres, qu’il manipule ensuite violemment, ce qui leur donne du relief. En revanche il ne mélange pas les couleurs : noir et blanc pour les tondi accrochés au mur, rose ou gris aluminium pour les toiles froissées entourées d’adhésif posées sur le sol.
Avec Niele Toroni, né en 1937 à Muralto (Suisse), qui vit et travaille à Paris depuis 1959, nous revenons à des surfaces planes, en divers matériaux, toile, toile cirée, bois, etc. sur lesquelles l’artiste réalise des Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm. Sur chaque panneau ainsi peint avec un pinceau plat de 50 mm de largeur, il fait des petits carrés en quinconce, d’une seule couleur en les espaçant de 30 cm dans les deux directions.
Nous arrivons enfin dans la dernière galerie, un énorme volume ouvrant sur l’extérieur, investie par l’artiste Katharina Grosse, née en 1961 en Allemagne, qui vit et travaille à Berlin et en Nouvelle Zélande. Celle-ci a peint, avec une nacelle et un pistolet pulvérisateur, les murs, le sol et une structure composée de grands triangles en contreplaqué, dans un mélange étourdissant de couleurs. Là aussi l’effet est aussi impressionnant que surprenant. Cette création disparaîtra à la fin de cette exposition mais la Fondation lui a commandé une grande création d’environ 3,4 tonnes, composée de huit « pétales » en feuille d’aluminium qui sera suspendue à partir de cet automne dans le « Canyon » qui traverse la construction de Frank Ghery. Une exposition colorée qui nous fait connaître cinq artistes assez méconnus en France. R.P. Fondation Louis Vuitton 16e. Jusqu’au 29 août 2022. Lien : www.fondationlouisvuitton.fr.


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