BALZAC ET GRANDVILLE
Une fantaisie mordante

Article publié dans la Lettre n°487 du 2 octobre 2019



 
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BALZAC & GRANVILLE. Une fantaisie mordante. Cette première exposition depuis la réouverture de la Maison de Balzac après divers travaux nous montre les relations entre Balzac (1799-1850) et Grandville (1803-1847). Ce dernier est l’un des dessinateurs les plus singuliers du XIXe siècle comme le montre la cinquantaine d’œuvres (dessins, gravures, affiches…) qui illustrent ces relations.
La première salle, « Grandville et Balzac dans les salles de rédaction », évoque la rencontre des deux hommes et leurs progressives divergences. Avant d’être écrivain, Balzac était journaliste. À cette époque, dessinateurs et journalistes se côtoient dans les salles de rédaction. Les premiers journaux illustrés font en effet une large place aux gravures et aux commentaires qui les accompagnent. Grandville, alors connu pour ses caricatures animalières, évolue peu à peu vers des caricatures politiques féroces contre Charles X, puis contre le gouvernement de Louis-Philippe, jusqu’au rétablissement de la censure en 1835. Son engagement politique en faveur des républicains l’éloigne alors de Balzac attiré, lui, par le monarchisme vers la fin de 1831. La chasse à la liberté, Descente dans les ateliers de la liberté de la presse, Le peuple livré aux impôts suceurs dans la grande fosse du budget, L’oppression gouvernementale - Étrennes au peuple illustrent bien cet engagement de Grandville, tout autant que ses animaux anthropomorphes qui caricaturent les activités quotidiennes des Français.
Avec « Balzac commentateur de Grandville », on voit l’intérêt de l’écrivain pour les dessinateurs en général et Grandville en particulier. En effet il vante les gravures de ce dernier dans trois articles élogieux, surtout celui consacré aux neuf lithographies de Voyage pour l’éternité dont plusieurs sont exposées ici. Grandville le lui rend bien avec des caricatures beaucoup moins féroces que ses charges politiques comme ce Projet d’éventail représentant l’apothéose de Balzac.
La dernière salle, « Grandville illustrateur de Balzac », nous montre des dessins de Grandville pour divers ouvrages réalisés après le rétablissement de la censure en 1835. Grandville s’était rendu célèbre en 1829 avec les soixante et onze gravures des Métamorphoses du jour où sont représentés des humains à figure animale dans leurs activités quotidiennes. En 1840 il participe, avec d’autres dessinateurs et des écrivains, au monumental (huit volumes) Les Français peints par eux-mêmes pour lequel il réalise dix-huit gravures. Mais c’est surtout les Scènes de la vie privée et publique des Animaux, qu’il est le seul à illustrer, qui l’occupe le plus de 1840 à 1842. En effet il dessine quelque 320 planches pour cet ouvrage auquel collaborent de nombreux écrivains, dont Balzac. Avec cinq textes, Balzac est l’un des principaux auteurs. Citons Peine de cœur d’une chatte anglaise et Voyage d’un lion d’Afrique à Paris dont on voit ici des illustrations. Pour ne pas apparaître trop souvent, Balzac demande à George Sand de signer Voyage d'un moineau de Paris à la recherche du meilleur gouvernement ! Cette exposition très intéressante est également l’occasion de voir ou de revoir la maison du grand écrivain et de mieux connaître son œuvre. R.P. Maison de Balzac 16e. Jusqu’au 13 janvier 2020. Lien : www.maisondebalzac.paris.fr


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