ANITA MOLINERO
Extrudia

Article publié dans la Lettre n°551 du 6 juillet 2022



 
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ANITA MOLINERO. Extrudia. C’est la première rétrospective consacrée à cette artiste, née en 1953 à Floirac, dans une institution parisienne. Elle retrace les différentes phases de son évolution artistique, de la fin des années 1980 jusqu’à ses dernières réalisations, dont certaines ont été produites spécialement pour cet événement.
Extrudia fait référence tout à la fois à l’une des pratiques structurale d’Anita Molinero, puisque « extruder » signifie « donner une forme à un matériau en le contraignant », qu’à l’un de ses matériaux de prédilection, le polystyrène extrudé.
Cette artiste ne s’exprime que par la sculpture, souvent monumentale comme l'Irremplacable Expérience de l'explosion de Smoby (2010), installée à l’entrée de l’exposition, faite avec une cabane en polychlorure de vinyle et du bois. Mais l’essentiel de ses œuvres est réalisé à partir d’objets usuels tels que des plots de chantier, des fers à béton, des tuyaux d’échappement, des vêtements et toutes sortes d’objets de récupération, rebuts de la société de consommation.
Avec le temps, Anita Molinaro jette son dévolu sur des objets de plus grande taille. C’est le cas avec Sans titre (El Cochecito) (2009-2014) constitué de quatre fauteuils roulants, de parkings et d’arceaux à vélos, et d’inox miroir. Même démesure avec Sans titre (Amiat) (2015) réalisé avec l’un de ces énormes conteneurs à ordures qu’elle a fait fondre et posé sur des parpaings. Dernier exemple, mais il y en a d’autres dans l’exposition, Le Soufflet (2021) dont l’élément principal est un soufflet de bus de la RATP.
Parmi les panneaux didactiques on note ceux qui ont trait aux techniques de l’artiste, la torsion, l’accumulation et la combustion. Avec elle rien n’est intact et, parfois, on ne reconnaît même pas l’objet initial tellement il est déformé, brûlé ou fondu.
Compte tenu de la taille de ses œuvres et de l’encombrement de son atelier, Anita Molinero a dû se débarrasser de certaines d’entre elles dont il ne reste que les photos. On note cependant qu’elle en réalise depuis quelques années de plus commodes à collectionner, comme cette Croûûûte criarde (Liquitexée) (2016) qui ne mesure que 78 x 67 x 10 cm ou ces Sans titre de 2018 et 2019, en polystyrène extrudé et peinture acrylique, de seulement 10 cm d’épaisseur eux-aussi.
Une exposition déroutante de prime abord mais d’une grande originalité. R.P. Musée d’Art moderne de Paris 16e. Jusqu’au 24 juillet 2022. Lien : www.mam.paris.fr.


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