Parcours en images de l'exposition

ANITA MOLINERO
Extrudia

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°551 du 6 juillet 2022



 

Entrée de l'exposition avec, de Anita Molinero, L'Irremplacable Expérience de l'explosion de Smoby, 2010.
Cabane en polychlorure de vinyle, bois, 400 x 450 x 150 cm.
Collection Alain Gutharc, Paris
 
Extrudia est la première rétrospective consacrée à Anita Molinero dans une institution parisienne. L'exposition retrace le parcours de l'artiste, de la fin des années 1980 à aujourd'hui. Le titre de l'exposition, dont les sonorités évoquent la science-fiction, fait référence à la fois à l'une des pratiques sculpturales de l'artiste (« extruder » signifie «donner une forme à un matériau en le contraignant ») et à l'un des matériaux de prédilection qu'elle utilise: le polystyrène extrudé.

Anita Molinero est l'une des rares artistes françaises de sa génération à ne s'exprimer qu'à travers la sculpture. Bien que s'attaquant à des matériaux dits « non nobles » - produits et résidus du monde industriel -, l'artiste envisage depuis toujours cette pratique dans son sens classique : aborder le support par le modelage, la déformation, la perforation, pour en faire surgir une œuvre. Tout en revendiquant ce « classicisme » sculptural, souvent qualifié de « viril » au fil de l'histoire de l'art, Molinero y adjoint la puissance d'outils mécaniques. Entre abstraction et anthropomorphisme, ses œuvres font s'interroger sur le statut de l'objet à l'ère post-Tchernobyl. En effet, à travers sa sculpture, l'artiste cherche à permettre d'envisager « le caractère toxique de l'invisible ».

Le parcours d'Extrudia s'articule en deux temps. La première partie est dédiée aux œuvres réalisées entre 1990 et 2015; les époques, les typologies et les sujets se croisent afin de mettre l'accent sur la trace des gestes laissés par l'artiste. La seconde partie de l'exposition est, quant à elle consacrée aux œuvres produites entre 2015 et aujourd'hui et invite à une plongée dans une iconographie entre iconoclasme et film de genre.

L'exposition est complétée par deux salles dans le parcours des collections permanentes, dévolues au travail d'atelier de Molinero et à son approche quant au devenir de ses sculptures. Des images d'archives - vidéo inédite d'Aline Dalbis et photographies d'œuvres disparues - viennent faire écho à la projection d'un film expérimental intitule Extrudia 3D (2021), tourné en 3D sous la direction artistique d'Anita Molinero et José Eon.

Les cartels développés présentent tous des extraits de conversation avec l'artiste racontant l'histoire des œuvres.

Portrait d'Anita Molinero. Crédit photo : Romain Moncet. © ADAGP, Paris 2022.
 
Texte du panneau didactique.
Souvenir d’Oyonnax, 2007. Plastique thermoformé, câbles en acier. Dimensions variables. Collection Consortium Museum, Dijon.
Scénographie.
TORSION

C’est principalement par la torsion de la matière que Molinero façonne ses sculptures. L’artiste adapte le choix de la machine qu’elle utilise selon sa taille et sa résistance. Pince de casse automobile, décapeur thermique ou fil à chaud sont utilisés pour créer les courbes et les replis de ces matériaux. Elle y emprisonne le mouvement et pérennise ainsi l’éphémère. Mais comme l’explique l’artiste : « Je sais avec quoi je veux travailler, mais pas quelles sculptures cela va donner ». C’est en cela que l’œuvre de Molinero s’apparente au manifeste Anti Form de Robert Morris qui, en 1968, met en avant le procédé selon lequel l’artiste délègue à la matière le choix artistique et le geste.

 
Texte du panneau didactique
 
Cricri, 2009. Métal, fer à béton, fourrure, confettis, 143 x 167 x 43 cm. Musée d’Art moderne de Paris.

Cartel développé

 
Anita Molinero. La Fiancée du pirate #1, 2012. Pots d'échappement, plastique, 158 x 250 x 185 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.


Cartel développé

 
Anita Molinero. Sans titre, 1988. Carton, 36 x 23 x 24 cm. Centre national des arts plastiques / Fonds national d'art contemporain. Crédit photo : Christian Larrieu. © ADAGP, Paris 2022 / Cnap.
Scénographie
 
Anita Molinero. Sans titre (Mauve). Série « Petits béton de la petite ceinture », 2014. Béton, fer à béton, polystyrène peint (acrylique), 40 x 65 x 35 cm. Fonds d'art contemporain – Paris Collections. © Julie Vidal / Parisienne de Photographie.  © ADAGP, Paris 2022.
 
Sans titre, 2014. Série « Petits bétons de la Petite Ceinture ». Béton, fer à béton, polystyrène extrudé, 34 x 46 x 65 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
 
Sans titre, 2014. Série « Petits bétons de la Petite Ceinture ». Béton, fer à béton, plaques émaillées, 53 x 43 x 29,5 cm. Collection particulière.
 
Sans titre, 2014. Série « Petits bétons de la Petite Ceinture ». Béton, fer à béton, boîtes McDonald’s, 43 x 32 x 38 cm. Collection particulière.
Scénographie
 
Anita Molinero. Sans titre (Plots), 2012. Plots de chantier, 100 x 100 x 60 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris. © Aurélien Mole. © Anita Molinero, ADAGP, Paris 2022.
 
Sans titre, 1992. Carton, tissus, peinture, 36 x 45 x 26 cm. Centre national des arts plastiques. En dépôt à la Piscine, musée d’Art et d’Industrie André Diligent, Roubaix.
Scénographie
 
Sans titre, 2003. Plastique, Plexiglas, bois, carrelage, tuiles, sac-poubelle fondus, vases, 44 x 160 x 196 cm. Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, Limoges.
 
La Ventrue, 2012. Série « Oyonnax ». Polypropylène, métal, 110 x 90 x 120 cm. Collection fonds régional d’art contemporain Bretagne, Rennes.
Sans titre, 1995-2000. Ensemble de huit sculptures sur panneau en bois peint, matériaux mixtes,
25 x 60 x 30 cm chaque module.
Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, Limoges.
 
Sans titre (détail), 1995-2000. Ensemble de huit sculptures sur panneau en bois peint, matériaux mixtes, 25 x 60 x 30 cm chaque module. Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, Limoges.
 
Sans titre (détail), 1995-2000. Ensemble de huit sculptures sur panneau en bois peint, matériaux mixtes, 25 x 60 x 30 cm chaque module. Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine, Limoges.
Scénographie
 
Anita Molinero. La Grise,  2015. Polystyrène extrudé, 45 x 54 x 49 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris. © Rebecca Fanuele. © Anita Molinero, ADAGP, Paris 2022.
 
Sans titre, 1992. Sac, mousse, 30 x 20 x 15 cm. Collection Yves Michaud. En dépôt au musée d’Art moderne, Céret.
Sans titre, 2007. Plaques de polycarbonate, vêtements divers, pots d’échappement, châssis en bois, 130 x 300 x 110 cm.
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
ACCUMULATION

L’un des gestes caractéristiques de Molinero consiste à accumuler les éléments pour faire ressortir leur aspect sculptural, en les extrayant de leur contexte et en les soustrayant à leur fonction usuelle. L’agglomérat, la répétition de la forme, tend à transformer la matière en sculpture. Les objets issus de la fabrication industrielle deviennent contre-fonctionnels. Avec cette typologie d’œuvres, Molinero s’inscrit dans la continuité des Nouveaux réalistes (Yves Klein, César, Arman) qui, dans les années 1960, mettent en lumière la production de masse du monde contemporain en faisant de l’objet manufacturé, un matériau à part entière.
 
Texte du panneau didactique
 
Sans titre, 1994-2022. Matelas en mousse de polyuréthane, pavés, confettis, 90 x 190 x 40 cm. Courtesy de l’artiste, Paris.


Cartel développé

Scénographie
Anita Molinero. Sans titre (El Cochecito), 2009-2014. Fauteuils roulants, parking vélo, arceaux à vélos, Inox miroir, 120 x 110 x 400 cm. Collection Consortium Museum, Dijon. © André Morin pour le Consortium Museum. © ADAGP, Paris, 2022.


Cartel développé

Anita Molinero. Sans titre (La Rose), 2003. Polystyrène extrudé, 137 x 780 x 65 cm. Collection Frac Bourgogne.
Lion de casse#1, 2007. Fer à béton, phare de voiture, polycarbonate, 225 x 178 x 77 cm. Collection Christian Berthier.
Scénographie
COMBUSTION

Que ce soit au lance-brûleur ou au chalumeau, l’utilisation du feu est au centre de la pratique de Molinero. À la différence des outils du peintre, le feu retire la matière ; mais loin de vouloir la détruire, l’artiste la façonne. Elle brûle, fond, étire le support plastique et y insuffle une énergie qui métamorphose la matière de manière irréversible.

 
Texte du panneau didactique.
 
Plastic Butcher : Yodock, 2016-2018. Polypropylène, 200 x 80 x 40 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
 
Um Niti, 2005. Polystyrène, vinyle, paraffine, métal, 130 x 120 x 120 cm. Courtesy Denis Collet Park.
 
Sans titre, 2014. Polystyrène extrudé, 270 x 252 x 60 cm. Collection Consortium Museum, Dijon.
 
Anita Molinero. Sans titre, 2000. Polypropylène, 125 x 105 x 40 cm. Musée d'Art Moderne de Paris. © Aurélien Mole. © Anita Molinero, ADAGP, Paris, 2022.

Cartel développé

 
Infia : effondrement du centre, 2007. Assemblage de plaques d’emballage alvéolées en polypropylène, 78 x 28 x 49 cm. Musée d’Art moderne de Paris.

Cartel développé

 
Sans titre, 2013. Série « Les Maltaises ». Filets, 45 x 25 x 15 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
 
Sans titre, 2021. Série « Fond de cuve ». Polypropylène et peinture acrylique en spray, 46 x 33 x 5 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
Scénographie
2015-2022 :
PILULE ROUGE OU PILULE BLEUE


Le titre de cette section, clin d’oeil au film Matrix des soeurs Wachowski (sorti en 1999) cher à l’artiste, fait référence au choix de découvrir une vérité qui peut être dérangeante – en prenant la pilule rouge – ou à la volonté de rester dans l’ignorance – en prenant la pilule bleue. Anita Molinero se fait conteuse et nous propose une plongée dans un univers cinématographique, à la croisée de David Finsher et James Cameron. On y retrouve ses productions récentes, toujours empreintes de références littéraires, cinématographiques et artistiques, mais de nouvelles typologies d’œuvres apparaissent. Une sculpture-portrait est réalisée en hommage au personnage de Saskia du roman de genre Les Furtifs d’Alain Damasio ; les sculptures deviennent peintures ou coulures avec les Croûûûtes et les Fonds de cuves ; les matériaux bruts deviennent fonctionnels avec la sculpture-banc Miss Pink, Miss Blue, Miss Orange (référence féminisée au film Reservoir Dogs de Quentin Tarantino). L’œuvre La Rose devient quant à elle un motif sur lequel viennent se ficher des rebuts de sculptures détruites. Avec leur caractère dystopique, les sculptures semblent être devenues les reliques d’un monde inerte. L’artiste évoque en effet souvent en filigrane la catastrophe de Tchernobyl en 1986, qui lui a fait prendre conscience que l’ennemi, le danger, peut être invisible. Mais, à l’image des oeuvres joyeuses et inquiétantes de Franz West, les sculptures de Molinero oscillent entre destruction et fétichisme, dégoût et sublime, et interrogent autant qu’elles dérangent. Le prolongement de ce travail se fait dans la salle 20 des collections, avec la présentation du film inédit Extrudia 3D. Anita Molinero a perçu dans le caractère expérimental de la 3D, les liens qui peuvent être faits avec ses sculptures. Dans la lignée de ce que Wim Wenders a réalisé dans le film Pina pour mettre en avant les chorégraphies de Pina Bausch, Extrudia 3D immerge le spectateur dans l’atelier de l’artiste et l’invite derrière le nuage de ses émanations toxiques, pour faire face aux menaces tangibles de la hache et de la flamme de chalumeau.
 
Texte du panneau didactique
 
Anita Molinero. Sans titre (Amiat), 2015. Poubelle fondue, parpaings, 308 x 208 x 150 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris. © Beppe Giardino. © Anita Molinero, ADAGP, Paris 2022.


Cartel développé

 
Saskia, 2021. Casques de coiffure, polymère, métal larmé, 110 x 160 x 120 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.


Cartel développé

 
Anita Molinero. Croûûûte criarde (Liquitexée), 2016. Polystyrène extrudé, peinture Liquitex, Plexiglas, 77,5 x 67 x 10 cm. Collection Pontallier. © Rebecca Fanuele. © Anita Molinero, ADAGP, Paris 2022.
Les Croûûûtes

« Celles-ci on les appelle juste les Croûûûtes. Car cela m'évoque la croûte terrestre. [...] C'est au chalumeau, parfois avec un petit coup de décapeur pour unifier. Il y a peut-être de l’acétone en plus. Je balance l’acétone et puis je rince. II y a plusieurs outils de fonte pour créer différentes formes [...]. Ce sont des morceaux de terre brûlée. »
 
Commentaires d'Anita Molinero
 
Anita Molinero. Ultime caillou, 2009. Polypropylène extrudé, polypropylène, Cofalit, 60 x 133,5 x 128 cm. Centre national des arts plastiques / Fonds national d'art contemporain. En dépôt au Frac Alsace.
Scénographie
 
Simen se la coule douce, 2021. Ciment, papier, peinture acrylique en spray, 47 x 33 x 27 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
 
Simen se la coule douce, 2021. Ciment, papier, peinture acrylique en spray, 47 x 33 x 27 cm chaque. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
Le Soufflet, 2021. Plastique recyclé, soufflet de bus RATP, fer à béton, béton, 230 x 260 cm.
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris. Réalisé avec le soutien de la RATP.


Cartel développé

 
Sans titre, 2019. Polystyrène extrudé, peinture acrylique, 158,5 x 60 x 10 cm. Collection particulière, Bordeaux.
 
Sans titre, 2018. Polystyrène extrudé, peinture acrylique, 158,5 x 60 x 10 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
Scénographie
 
Anita Molinero. Sans titre. Série « Fond de cuve », 2019. Polypropylène et peinture acrylique en spray, 81 x 74 x 14 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris. © Courtesy Galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico. © Anita Molinero, ADAGP, Paris 2022.
 
Sans titre, 2021. Série « Fond de cuve ». Polypropylène et peinture acrylique en spray, 33 x 33 x 1 cm. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris.
Miss Pink, Miss Blue, Miss Orange, 2020. Béton fibré, chaînes, peinture, diam. 3 m. Collection Natalie Seroussi, villa André Bloc.


Cartel développé

Sur le mur du fond, d'Anita Molinaro, Sans titre, 2022. Papier peint au motif de la Rose,
fers à béton, éclats de polystyrène extrudé. Installation in situ.

Courtesy de l’artiste et de la Galerie Christophe Gaillard, Paris. Réalisé avec le soutien de la Société des Amis du Musée d’Art moderne de Paris.