ANDRÉ DEVAMBEZ
Vertiges de l’imagination

Article publié dans la Lettre n°556 du 26 octobre 2022



 
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ANDRÉ DEVAMBEZ. Vertiges de l’imagination. Comme à son habitude, et nous l’en remercions, le Petit Palais nous fait découvrir un artiste célèbre et honoré en son temps et totalement oublié aujourd’hui. En effet André Devambez (1867-1944), fils d’un éditeur de gravures, fut prix de Rome et membre de l’Académie des beaux-arts. Il se caractérise par la variété des sujets qu’il traite, par les formats qu’il adopte et par la diversité des genres tels la peinture ou l’illustration. À cheval entre deux siècles où apparurent de multiples inventions, l’aviation et le métro en particulier, ainsi qu’une guerre meurtrière, Devambez croque ses contemporains avec humanité et humour et déborde d’imagination dans ses illustrations pour de grandes marques, des revues ou des albums.
Même s’il est parfois difficile de différencier certaines sections les unes des autres, le parcours de l’exposition se déploie en douze étapes, d’abord chronologiques, puis thématiques, dans une scénographie toujours aussi réussie en ce lieu.
Les premiers tableaux exposés nous renseignent sur sa formation et ses débuts académiques, qui lui valent un séjour de cinq ans à la Villa Médicis à Rome. Puis viennent des peintures de ses proches, en particulier Pierre et Valentine, ses enfants et des toiles peintes lors de ses séjours en Normandie ou en Alsace, d’où est issue sa femme.
Avec « La vie parisienne », nous découvrons l’intérêt que Devambez porte à ses contemporains, qu’il croque soit seuls comme dans Au café (avant 1915), soit en groupe comme dans ses scènes de métro.
La section suivante est très intéressante car elle montre un artiste passionné par la modernité, tout particulièrement l’aviation qu’il traite parfois avec humour et une grande anticipation comme en témoignent Une noce en aéro-taxis (1909) ou Le Dirigeablobus au-dessus de la place de l’opéra (1909). Devambez sera choisi pour décorer le grand salon de réception de l’ambassade de France à Vienne. Ayant une totale liberté il en profitera pour mettre en exergue des inventions modernes, l’avion bien sûr mais aussi le téléphone, la photographie et le kiosque à journaux. Une vidéo présente cette réalisation.
« La chronique des spectacles » est un thème plus courant mais il le traite sous des angles originaux comme le montre Une première au Théâtre Montmartre (vers 1901).
Plusieurs sections sont consacrées à la seconde activité de Devambez, l’illustration. Les exemples sont très nombreux, que ce soit pour des livres (La Fête à Coqueville, d’Émile Zola, 1898), des marques (Phosphatine Falières, 1906), des grands magasins (Galerie Lafayette, 1909), voire de simples dessins pour des journaux, tels Le Rire ou Le Figaro illustré.
Devambez traite également des sujets graves comme la Grande Guerre dont il revint blessé et qu’il commémore dans un triptyque poignant, La Pensée aux absents (1926-1936), ou des événements qu’il reconstitue (L’Appel, Paris sous la Commune, 1906). Témoin d’un mouvement de foule lors d’une émeute, qu’il observe depuis son balcon, il en tire l’un de ses tableaux les plus célèbres, La Charge (1902-1903) où les protagonistes sont vus de haut.
Comme à ses débuts, Devambez s’adonne durant toute sa vie au portrait. A côté des membres de sa famille, on trouve des étudiants, des peintres et même les membres de l’Académie française, réunis sur un même tableau.
La dernière section est consacrée à ce que Devambez appelle ses « Tout-Petits ». Il s’agit de toiles de très petites dimensions abordant des sujets imaginaires ou peints d’après nature. Avec quelque 250 œuvres, cette exposition nous offre un panorama complet de ce grand oublié, André Devambez. R.P. Petit Palais. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris  8e. Jusqu’au 31 décembre 2022. Lien: www.petitpalais.paris.fr.


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