UN MONDE MERVEILLEUX

Article publié dans la Lettre n° 425
du 1er mai 2017


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UN MONDE MERVEILLEUX de Didier Caron et Éric Laborie. Mise en scène Éric Laugérias avec Simon Charasson, Vanessa Fery, Christophe Guybet, Jordan Mons, Vincent Varinier, Mathieu Wilhelm.
Roland et sa femme Martine, Jean-François et Patrick, quatre pauvres hères en mal de boulot, ont été embauchés dans un parc d’attractions à « l’américaine » près de Paris. Ils font connaissance dans la salle de repos de ce monde merveilleux en attendant l’arrivée de Christopher, manager et responsable chargé de les « cocher ». Ils doivent incarner les personnages de l’attraction Peter Pan et en portent déjà les costumes. Le Capitaine Crochet, tout droit sorti d’une obscure tournée qui lui a permis d’interpréter le rôle de Cyrano est encore tout imprégné de son personnage. Il peine un peu à s’habituer à l’idée d’avoir troqué son épée pour un crochet. Le célèbre Patrick Vaillant, ancien animateur déchu d’une émission nulle, doit se fondre dans le personnage de Peter Pan. Roland et Martine, anciens gérants d’une station-service démolie pour construire un parking ont la lourde tâche, pour elle, d’interpréter le rôle de Princesse Lily et, pour lui, celui de… Fée Clochette. La première stupeur passée, Roland se familiarise très vite avec son personnage de fée et maîtrise les avantages de son costume avec une dextérité qui ne cesse de croître, un peu frustré tout de même que ses apparitions ne soient pas plus nombreuses. Les répétitions se succèdent sous la houlette sévère de Christopher, affairé à améliorer leur performance et à leur faire restituer le texte. « Denfert et Place de la nation » plutôt que « Enfer et damnation » le consterne particulièrement. Il doit aussi affronter d’autres challenges : changer l’accent pour le moins surprenant de Jean-François-Capitaine Crochet, d’éperonner le manque d’enthousiasme de Martine-Princesse Lily, d’apaiser la frousse de Patrick-Peter Pan à l’idée de se pendre après des cordages, façon Zorro, et de contenir l’enthousiasme de Roland-Fée Clochette qui ne manque pas, à l’instar du rôle, de voleter autour d’eux. Gilbert, un visiteur assidu du parc, ne leur facilite pas la tâche. Invité à vie, ils doivent le canaliser et surtout éviter ses envies de transformer le parc en ring de boxe à la moindre contrariété.
Six mois plus tard, les responsables de Magic Land sont très fiers de Roland qui fait un malheur en Fée Clochette. Ceci dit, l’union n’est plus au beau fixe. Sous - payés, assommés par des horaires de travail de plus en plus lourds, certains cogitent sur le moyen de s’emparer de la caisse du parc pour s’enfuir loin, très loin, au soleil. Mais la trahison fait malheureusement partie des défauts du genre humain, tout comme les grèves ceux de notre vieille France…
Le décor de la salle de repos est le théâtre des discussions, des disputes, voire des bagarres. Celui du bateau, le lieu des répétitions et de l’affrontement entre le Capitaine Crochet et Peter Pan. Le comique de situation est parfaitement exploité par les comédiens déchainés. Le public qui n’en demande pas davantage marche à fond ! M-P P. Le Splendid 10e.


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