SILENCE ON TOURNE !

Article publié dans la Lettre n° 467
du 28 novembre 2018


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SILENCE ON TOURNE ! de Patrick Haudecœur et Gérald Sibleyras. Mise en scène Patrick Haudecœur avec (en alternance) Patrick Haudecoeur, Isabelle Spade, Éric Boucher, Nassima Benchicou, Jean-Pierre Malignon, Stéphane Roux, Véronique Barrault, Adina Cartianu, Gino Lazzerini, Constance Carrelet, Fabienne Chaudat, Erwann Creignou, Jean-Yves Dubanton, Patricia Grégoire, Héloïse Wagner, Alexis Sequera, Jean-Pierre Solves. Musiciens : Jean-Claude Onesta, Robert Menière, Samy Daussat.
Devant le rideau rouge, trois musiciens jazzy font patienter le public, Le rideau s’écarte, on découvre que, partie prenante dans le tournage d’un film, ils sont la bête noire de la régisseuse, terreur des plateaux. Le ton est donné dès que l’assistant-réalisateur interpelle le public comme lot de figurants nécessaires. Consignes de bruitage, répétitions hasardeuses, le rire est déjà omniprésent. Le tournage peut commencer, avec son lot d’à-peu-près, de jeux de mots vaseux ou scabreux, de « claps » délirants ou assassins, de chutes dans l’escalier. On arrime les perruques au pistolet à colle, les perches à micro volent très bas, les voix volent très haut, on tombe dans les fontaines. Le mari volage joue gros jeu, son épouse productrice coupe les vivres, le bellâtre se croit irradiant et personne ne le remarque. Amours adultères, inattendues, désespérées ou violentes, offrent matière à des chassés-croisés inattendus. Il ne fait pas bon, pour les mâles qui la courtisent, contrarier la midinette si délicate. Quant à la diva qui tient les cordons de la bourse, elle est bien décidée à lui voler la vedette, envers et contre toute vraisemblance.
Raconter le scénario s’avère vite une entreprise sans espoir et on se laisse entraîner sans résister dans cet entrelacs de jalousies, de quiproquos, de chutes, de pleurs, de coups esquivés et reçus, de désirs de meurtre, de projet de scénario très flottant, de comique de répétition.
Le « climax » est à son comble quand un spectateur des premiers rangs, le malchanceux à la chemise bleue, se voit propulsé sur le plateau en fonction de sauveur de l’épouse tenue en joue par son jaloux de mari.
Tous les ingrédients du burlesque sont sollicités, dans une montée en puissance de la force comique et du rythme haletant des gags. La frénésie est à la mesure inversée de l’ineptie du film en tournage, et le contraste en est irrésistible.
Les Copains d’abord, de Brassens, c’est ce que jouaient à point nommé les trois musiciens en entrée de spectacle. Il s’agit ici d’une bande de complices, qui s’amusent autant que les spectateurs qui tentent d’enrayer leurs crampes de rire. Et on sent derrière ce délire apparemment improvisé une grande maîtrise concertée de l’art de susciter une hilarité si bienvenue.
Fous rires en cascades, le plus difficile est de trouver le temps de reprendre souffle ! A.D. Théâtre Fontaine 9e.


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