SANS  FAMILLE d’après  Hector Malot. Adaptation Léna Bréban et Alexandre Zambeaux. Mise en scène Léna  Bréban. Dramaturgie Alexandre Zambeaux. Scénographie Emmanuelle Roy. Costumes  Alice Touvet. Lumière Arnaud Jung. Marionnette Carole Allemand. Musique  originale Raphaël Aucler et Victor Belin. Avec Véronique Vella, Thierry  Hancisse, Clotilde de Bayser, Bakary Sangaré, Jean Chevalier, Antoine  Prud’homme de la Boussinière, Camille Seitz, Alexandre Zambeaux.
                  C’est l’un de ces drames populaires que  l’on parcourt jusqu’aux derniers mots, la gorge nouée et le sourire aux lèvres,  celui d’un enfant volé à sa mère, adopté par une paysanne qui l’élève comme son  fils, jusqu’au refus de son époux de garder plus longtemps cette bouche à  nourrir. C’est là qu’intervient Vitalis, artiste ambulant, qui chemine de ville  en ville avec son chien Capi et son singe Joli-cœur. Quelques tractations  financières rondement menées et il emmène avec lui le jeune Rémi. Voyant ses  sabots troqués par de vraies chaussures, celui-ci ne proteste pas longtemps,  d’autant que l’homme s’avère pédagogue et bon. À ses côtés, Rémi apprend la vie  et comment gagner son pain. Véronique Vella tient ce rôle de sa voix juste et une  allure qui calque à merveille celle d’un jeune garçon. Thierry Hancisse interprète  un Vitalis charismatique, accompagné par Bakary Sangaré, excellent chien Capi, aux  grognements tout à la fois émouvants et drôles. Jean Chevalier anime quant à  lui Joli-Cœur, l’adorable petit singe, marionnette plus vraie que nature. Et  l’on s’émeut aussi des larmes de désespoir ou de joie de Clotilde de Bayser,  Mère Barberin, entre autres. De péripéties en péripéties. Rémi se retrouve chez  l’affreux Garofoli, un souteneur d’enfants. Il s’y fait un ami, Mattia, joué  par Jean Chevalier, décidément formidable, avec lequel il s’enfuit… Alors que Camille  Seitz, Antoine Prud’homme de la Boussinière et Alexandre Zambeaux se partagent  les autres rôles, un plateau tournant les emporte tous dans un périple où  règnent la faim et le froid, où Rémi connaîtra la mort de ceux qu’il aime, la  tendresse de ceux qu’il retrouve. 
                  L’adaptation, très réussie, relève  ce qui fit le succès du roman d’Hector Malot, les valeurs essentielles de la  vie, le rôle puissant de la transmission et les trésors de l’amitié et de  l’amour. Les enfants, nombreux dans la salle, et leurs proches applaudissent à  tout rompre. M-P P. Comédie-Française  - Théâtre du Vieux Colombier 6e.