LA RONDE

Article publié dans la Lettre n° 405
du 30 novembre 2016


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LA RONDE  d’après Arthur Schnitzler. Traduction, version scénique et scénographie Guy Zilberstein. Mise en scène et costumes Anne Kessler avec Sylvia Bergé, Françoise Gillard, Laurent Stocker, Julie Sicard, Hervé Pierre, Nâzim Boudjenah, Benjamin Lavernhe, Noam Morgensztern, Anna Cervinka, Pauline Clément et Louis Arene.
Le travail original exécuté par Guy Zilberstein et Anne Kessler à partir de la pièce d’Arthur Schnitzler ne manquera pas de séduire un public en quête d’une vision nouvelle des pièces qui marquent le temps de leur empreinte. « La Ronde », publiée officiellement en 1903, fut censurée un an plus tard et créa un scandale lors de sa création à Berlin en 1920. Arthur Schnitzler n’imaginait pas que sa pièce fût publiée mais pressentait qu’elle apporterait « un jour singulier sur certains aspects de notre civilisation », l’auteur, également médecin, ayant en tête la menace de la syphilis.
Les dix tableaux qui composent la pièce présentent dix personnages issus de classes sociales différentes, sans identité propre. La comédienne, la femme mariée, l’auteur, le jeune homme, le soldat, le comte… se rencontrent, jouent le jeu de la séduction puis se séparent, juste après l’accomplissement de l’acte sexuel que Schnitzler suggère par des points de suspension. L’un des deux partenaires s’efface alors, tandis que l’autre se retrouve dans le duo suivant…
Fidèle à cette trame et aux dialogues de la pièce, Guy Zilberstein a imaginé l’introduction d’un plasticien, Ludwig Höeshdorf, né à Berlin en 1960 qui poursuit à partir de cette date et vingt-huit ans plus tard une quête personnelle, celle de sa naissance. Le personnage intervient entre chaque scène, faisant jouer par les acteurs les dix dialogues de l’œuvre. Le spectacle prend alors une autre forme intitulée « Les chromosomes énigmatiques ».
Coupée en deux après la Seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne vécut des années noires. 1960 est un des moments clé de son histoire dont certains sont évoqués dans le spectacle : la construction du mur, la visite de J.F Kennedy à Berlin et la célèbre phrase de son discours « Ich bin ein Berliner ».
Les comédiens évoluent entre une porte à tambour et un plateau tournant, lieu des ébats successifs et se prêtent au jeu de ce manège de la séduction pour le sexe. Ils sont entraînés par une musique évocatrice, le tube de l’été 62 « Sag Warum » en particulier. Parmi les projections, celle d’un essaim en plein vol, myriade de petits points dans le ciel, est la touche poétique qui clôt chaque scène jusqu’à la dernière et achève de même la quête de Ludwig Höeshdorf. M-P.P. Théâtre du Vieux-Colombier 6e.


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