PLUS HAUT QUE LE CIEL

Article publié dans la Lettre n°491 du 27 novembre 2019


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PLUS HAUT QUE LE CIEL de Florence et Julien Lefebvre. Mise en scène Jean-Laurent Silvi. Avec Frédéric Imberty, Margaux Van Den Plas, Thomas Ronzeau, Axel Blind, Nicolas Le Guen, Jean Franco, Héloïse Wagner.
Branle-bas de combat dans le bureau du grand Gustave Eiffel dont les élans créatifs se tarissent. Émile Nouguier et Maurice Koechlin, deux ingénieurs passionnés et novateurs, viennent lui proposer un projet inédit, une tour de 305 mètres de hauteur, la plus haute du monde, dont la particularité serait d’être fabriquée avec un seul matériau, le fer. Ils se heurtent en premier lieu au refus catégorique d’Adolphe Salles, le comptable et fondé de pouvoir de la société, pressenti pour être le successeur d’Eiffel, et plus, si affinités avec Claire, la fille du maître. Mais si Adolphe Salles prône une prise de risque moins importante et davantage de rentabilité, ce qui va totalement à l’encontre de l’édification de ce « pylone » qu’il qualifie de folie colossale, il est contrarié par la pugnacité de Claire Eiffel. Elle est emballée par cette tour plus haute que le ciel et frustrée de n’être qu’une femme alors qu’elle rêve d’accompagner son père dans de grands projets. À force de volonté, elle convainc celui-ci d’inscrire le projet au concours organisé pour l’Exposition Universelle qui va ouvrir ses portes à Paris en 1889, une opportunité pour Gustave Eiffel de se voir encore à la pointe de l’innovation.
Le concours remporté, les tractations pour réunir les fonds vont bon train. Il faut trouver les investisseurs, passer en revue le coût de l’acier, l’assurance, les taxes, le lieu choisi pour la construction, le Champ-de-Mars en l’occurrence, dont le sol marécageux va engloutir une bonne partie des fonds. Les négociations finissent par aboutir. Le chantier commence. Il devient vite le théâtre d’affrontements et de fourberies en tous genres, jusqu’à l’épineuse question : « À qui appartiendra cette tour gigantesque, une fois achevée ? »
La fièvre engendrée par cette édification délirante pour l’époque, a envahi la scène. Les décors changés à vue à la vitesse de l’éclair par les comédiens sont propices aux passes d’armes incessantes entre Gustave Eiffel, Claire, Salles, Nouguier et Koechlin, Alfred Bernouillé, l’obscur sous-secrétaire d’état, doté d’une épouse à l’ambition démesurée, les ouvriers aux exigences légitimes et, pour comble, l’opposition farouche des grands noms du monde des lettres et des arts. Les colères et les émotions des personnages sont restituées par des interprètes survoltés qui, pour certains, endossent plusieurs rôles. Une pièce enthousiasmante, surtitrée en anglais. M-P.P. Théâtre Fontaine 9e.


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