LE PARADOXE AMOUREUX à partir du texte de Pascal Bruckner. Mise en scène Philippe Person. Avec Florence Corre, Philippe Person, Pascal Thoreau.
Deux sièges, le cabinet d’un psychanalyste. Le lieu de la confession, mais sans l’absolution.
Comment pardonner, ou se pardonner, d’aimer ou d’être aimé ? Trop, mal, pas assez, de toute façon en décalage en regard des exigences de l’autre tenant du couple ?
Inversement proportionnelle au dépouillement de la mise en scène, la densité de la parole est mise en valeur par la variété des sentiments donnés à voir et à entendre.
Philippe Person campe un praticien presque impassible, dont le sourire se fissure quand son vécu intime fait irruption. En contraste, le jeu protéiforme de Pascal Thoreau passe avec une aisance jubilatoire de l’agressivité masculine à l’hystérie féminine, au silence bégayant, à l’indignation. Tandis que Florence Corre scande avec grâce et humour l’histoire, universelle pourrait-on presque dire, des aléas du couple. De l’essai de Pascal Bruckner, qui fouaille très subtilement les méandres de la passion amoureuse, l’adaptation théâtrale offre un moment vivant et efficace, où chacun peut se retrouver en miroir lucide, à peine déformant. La preuve, une fois encore, de la force pédagogique du théâtre, quand il est intelligemment mis en œuvre. A.D. Le Lucernaire 6e.