ON PURGE BÉBÉ

Article publié dans la Lettre n° 453
du 25 avril 2018


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ON PURGE BÉBÉ de Georges Feydeau. Mise en scène Frédéric Jessua avec Isabelle Jeanbrau, Etienne Coquereau, Frédéric Jessua ou Léonard Bourgeois-Taquet, Julia Mevel, Nicolas Struve.
Parce que leur jeune fils se refuse à la purgation qui le soulagerait d’une constipation occasionnelle, le couple de ses parents décline l’arsenal de la mauvaise foi et des querelles enchaînées et déchaînées, dans ce que la conjugalité peut avoir de plus trivial. Le porcelainier Bastien Follavoine attend fébrilement de négocier un contrat de… pots de chambre incassables, qui assurerait sa fortune. Son épouse, promène sa manie du rangement et un seau peu ragoûtant, à peine vêtue d’un déshabillé peu propice à recevoir les invités du déjeuner. Quasi nudité du corps, nudité et crudité des propos qui fusent, tout y passe, tout y casse, les porcelaines, les dévoilements d’adultère, l’autorité paternelle, la belle-mère, les conventions hypocrites. Toto, le fils, est insupportable et facétieux, la bonne naïve et stupide à souhait.
Feydeau s’en donne à cœur et à mots joie dans le portrait féroce et jubilatoire qu’il trace de ces petits-bourgeois sans culture ni pudeur. On lance les pots, les saillies, les insultes, les secrets, tout y fait mouche.
Tout éclate surtout en rires contagieux, d’autant plus que la mise en scène particulièrement alerte et le rythme impulsé par les cinq acteurs en folie échappent à la pesanteur d’une analyse sociologique. Et la force du rire qui donne à voir ce constat social en est d’autant plus efficace.
Un moment férocement joyeux. A.D. Lucernaire 6e.


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