NOTRE DAME REINE DE DOULEUR REINE DE VICTOIRE. Textes de Sylvain Tesson lus en alternance par Samuel Labarthe, François Marthouret, Claude Aufaure, Christophe Barbier.
Qui dans le monde entier, au soir du 15 avril 2019, n’eut pas les larmes aux yeux ou le cœur en berne en contemplant les flammes dévorer la charpente de la cathédrale Notre-Dame, sa flèche se brisant avant de s’abattre sur son sol? Mythe, icône, tous les substantifs sont utilisés pour nommer cet édifice respectable qui, en huit siècles et demi, vécut maintes constructions, destructions et restaurations. Depuis ce soir fatidique, films, documentaires et écrits relatent à l’envi un épisode de plus dans son existence. Parmi eux, Sylvain Tesson.
L’attachement de l’écrivain pour le vénérable monument date de très loin. Dans les années quatre-vingt, il avait coutume de grimper le long de ses façades et de s’accrocher à ses gargouilles ou à sa flèche. Puis survint un accident causé par un autre édifice et la rééducation qui s’en suivit l’obligea à reconsidérer «le vaisseau de pierre». Il en entreprit la montée, mais plus prudemment… par les escaliers !
On écoute presque religieusement son récit animé par des vidéos, tant le style et la réflexion vont droit au cœur. Et cet état d’esprit est conforté lorsque le comédien-lecteur aborde le combat titanesque que menèrent les soldats du feu pour sauver le monument du désastre définitif puis, l’épisode suivant, celui de la restauration exécutée par tous les corps de métiers qui se penchèrent durant quatre ans sur son chevet. Ici, Tesson rejoint Péguy: ces artistes accomplirent alors un second miracle, transformant les lieux non pas en un gigantesque chantier mais en un oratoire où «chaque geste était une prière». M-P P. Théâtre de Poche Montparnasse 6e.