MOZART MON AMOUR de Christophe Barbier. Mise en scène de l’auteur. Avec Christophe Barbier, Pauline Courtin (soprano), Vadim Sher (piano).
Mozart mourut dans la nuit du 5 décembre 1791 à l’âge de 35 ans. Il léguait à Constance Weber, son épouse, une œuvre considérable (983 œuvres répertoriées), cinq ans de loyers impayés, la charge de deux de leurs six enfants encore en vie et son Requiem inachevé, probablement terminé par son assistant Franz Xavier Süssmayer. Quelques mois plus tard, un jeune homme se présenta à la porte pour dire à la veuve le regret de n’être pas devenu l’élève du génial compositeur qu’il admirait. Son nom : Ludwig van Beethoven.
Deux ans plus tard, Constance Weber se lia d’amitié avec le diplomate danois Georg Nikolaus Von Nissen qu’elle finit par épouser. Grand admirateur de Mozart, il s’attacha avec elle à perpétuer sa mémoire.
Comment illustrer leur opiniâtreté ? Christophe Barbier les imagine se présentant devant le Conseil Impérial pour plaider leur cause.
Sur la scène au décor minimaliste, il apparaît en costume d’époque suivi de Vadim Sher et de Pauline Courtin. Les atours successifs de celle-ci, robe rouge, bleue puis noire sont très évocateurs. La voix d’or de la soprano emplit l’espace et l’on mesure ce qu’elle peut donner dans un lieu à l’acoustique plus adéquate. Dans un bel ensemble, ils remémorent l’enfance de l’enfant virtuose, les voyages en Europe avec son père, les premières commandes à Vienne, puis la réticence de l’Empereur François-Joseph à son égard, la jalousie, les calomnies et l’exil à Prague… Cette évocation animée par de nombreux extraits de ses œuvres fait revivre la société viennoise de cette fin du XVIIIe siècle dont l’insouciance fut freinée par la Révolution française et qui, ignorant le génie, rejeta l’homme, franc-maçon, adepte des blagues grivoises, voire scatologiques et couvert de dettes. Les applaudissements nourris d’un public mélomane saluent ce spectacle très réussi. M-P P. Théâtre de Poche Montparnasse 6e.