MONSTRE SACRÉ. De Renata Litvinova. Adaptation Nicolas Briançon. Mise en scène Renata Litvinova. Compositeur Zemfira Ramazanova. Costumes pour R.L. Demna. Avec Renata Litvinova, Nicolas Briançon, Alexis Macquart, Elena Terenteva, Pierre-Alain Leleu, Valeria Nicov.
Renata Litvinova se fait attendre un peu mais pas trop. S’inspirant de l’âge d’or du cinéma où les stars étaient adulées, le personnage qu’elle a créé et qu’elle va incarner est une actrice de cinéma réfugiée dans une luxueuse demeure près de Paris. Elle rêve d’un nouveau rôle dans un nouveau pays, une quête sans doute vouée à l’échec, même si elle refuse l’oubli qui la guette comme il les guette toutes à partir d’un certain âge. Entre thriller et drame amoureux, elle oscille entre le présent et le souvenir d’un temps glorieux mais révolu. 
Un entracte de vingt-cinq minutes chrono pour cette pièce d’une heure et quart adaptée par Nicolas Briançon et mise en scène par la star elle-même. Sur-titrée en russe, elle aurait mérité de l’être aussi en français. Mais le spectacle n’est pas seulement sur scène. Renata Litvinova réside en France depuis 2022. Elle est dotée d’une immense carrière comme le montrent les nombreux ouvrages en vente à l’entrée dont elle est l’auteure. Dans la salle comble, se pressent en grande partie des compatriotes. «Aficionadas» en robes surannées, certaines arborent même une voilette, mais sacs Dior, Vuiton, ou Hermès dernier cri à la main. Beaucoup ont apporté un bouquet qu’elles comptent offrir à l’objet de leur admiration.  Les compagnons suivent tout aussi impatients. Selfies de toutes parts, ce n’est visiblement pas la pièce qui les intéresse mais plutôt l’insigne bonheur d’être là pour célébrer La star. Un peu perdus parmi eux, nous voici tout à coup revenus aux temps anciens où le public en robe du soir et smoking ovationnait son «monstre sacré», saluant les bras chargées de fleurs. Rien que pour cela, la soirée vaut le détour ! M-P P. Théâtre Hébertôt 17e.