MISERY de William Goldman d’après la nouvelle de Stephen King. Adaptation française Viktor Lazlo. Mise en scène Daniel Benion avec Myriam Boyer, Francis Lombrail.
Le romancier Paul Sheldon vient d’achever le dernier tome de sa célèbre saga qui fait son succès depuis plus de vingt-ans. Il a décidé de faire mourir Misery, son héroïne, afin de passer à autre chose, à un roman, nouveau pour lui, qui doit réorienter sa carrière.
Victime d’un accident de la route, la douleur le réveille, non pas couché dans un lit d’hôpital, mais dans celui d’une chambre inconnue, chez une femme pour le moins étrange qui se présente comme étant infirmière. Annie Wilkes lui raconte l’avoir suivi, l’avoir sorti de la carcasse de sa voiture et installé chez elle afin de soigner ses blessures. Elle est une de ses lectrices assidues. Fan de la première heure, elle est littéralement transportée par la lecture des différents tomes de son romancier préféré qu’elle porte aux nues. Paul souffre terriblement mais il se rend rapidement compte du danger qu’il court. L’angoisse à l’idée qu’Annie va lire le dernier roman dès sa parution imminente le taraude. Effectivement, Annie ne supporte pas la mort de son héroïne. Ivre de rage, elle le somme de trouver un subterfuge pour la ressusciter et écrire un tome supplémentaire comme elle l’entend. Séquestré et victime des sévices infligés par sa tortionnaire, Paul cherche alors tous les moyens pour sortir du piège mortel dans lequel elle l’a enfermé.
La mise en scène haletante et les vidéos ponctuent le suspense qui règne sur ce huis-clos infernal jusqu’à la dernière minute, suspense très bien exploité par deux comédiens exceptionnels. Francis Lombrail joue remarquablement la souffrance et le désespoir qui s’emparent de son personnage face à un calvaire qui lui semble sans issue. Myriam Boyer traduit avec talent l’obsession psychotique de son personnage, passant en un éclair de la douceur à la rage, jusqu’à la folie.
« Elle est folle de Misery. Elle est folle de lui. Elle est folle ! ». Un drame à couper le souffle que Stephen King, grand manipulateur de la terreur, ne renierait pas. M-P.P. Théâtre Hébertot 17e.