MAMIE LUGER, d’après le roman de Benoît Philippon. Mise en scène Antoine Herbez. Avec Josiane Carle et Antoine Herbez.
Elle est seule, placide et indifférente, assise au centre de la scène. Pourtant, elle risque gros, cette vieille dame, lorsque débute l’interrogatoire auquel la soumet le capitaine Ventura. Elle aura beau jouer sur les prénoms et les patronymes, user de réclamations dilatoires, de plaisanteries plus ou moins agressives, elle n’échappera pas à l’aveu circonstancié de tous les méfaits dont elle s’est rendue coupable.
Coupable, la Mamie Luger, du nom de son pistolet ravageur? Voire… Tout dépend du point de vue où l’on se place pour assister à ce récit justificateur. Difficile pourtant de nier ses talents de tueuse en série! Que des hommes, maris ou non, qui ont contribué à vérifier l’aphorisme hélas éternel de la femme violentée par le mâle sans vergogne!
Combien de séducteurs ont-ils ainsi semé son chemin de vengeance? Il suffit d’aller contempler et écouter cette centenaire cocasse et sans remords, délicieusement incarnée par Josiane Carle, entre faconde et tendresse, émotion jazzy et intransigeance si évidente.
Le capitaine effaré, interprété en toute complicité par Antoine Herbez, n’en revient pas!
Et le public se laisse entraîner avec bonheur dans ce tribunal de flagrant délire.
Et c’est Mamie Luger qui aura le dernier mot! A D. Théâtre Essaïon 4e.