LE MALADE IMAGINAIRE

Article publié dans la Lettre n° 442
du 22 novembre 2017


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LE MALADE IMAGINAIRE de Molière. Mise en scène Michel Didym avec André Marcon ou Michel Didym, Norah Krief ou Agnès Sourdillon, Jeanne Lepers ou Pauline Huruguen, Catherine Matisse, Bruno Ricci, Jean-Marie Frin, Barthélémy Méridjen ou François de Brauer, Jean-Claude Durand ou Didier Sauvegrain, une fillette (Louison) en alternance.
Argan est odieux, entêté dans une hypocondrie hors de toute mesure. Et son égoïsme n’a d’égale que sa volonté de s’assurer les services à moindres frais d’un médecin, qui serait son gendre, quitte à y sacrifier le bonheur de sa fille unique, Angélique. Il y a de quoi se demander comment un même corps parvient à survivre à toutes les médications et prescriptions les plus anarchiques et invasives que les vautours médicastres lui imposent. Autour de lui s’agite une noria de parasites, seconde épouse rapace, praticiens divers, pédants bouffons, ridicules en tous genres. La fille pleure, le frère ratiocine. Seule lui tient tête sans scrupule la servante Toinette. C’est elle qui sauvera, par son inventivité réjouissante, le mariage amoureux bien mal embarqué. En prenant à sa propre stupidité le méchant père et en confondant l’épouse hypocrite.
Nulle vraisemblance n’est à chercher dans cette intrique rocambolesque où le comique verbal et gestuel règne en maître. Molière y réglait ses comptes d’enfance et de toute une vie de méfiance à l’encontre du monde médical et de son ignorance assassine. Trois siècles plus tard, la force comique n’en a pas pris une ride. Surtout lorsque la mise en scène ici offerte est d’une irrésistible drôlerie. Un fauteuil, quelques banquettes, une table suffisent. Des costumes intemporels, des couleurs criardes qui accentuent le burlesque des praticiens. Un souple rideau permet la glissade des ombres et les échappées d’une Toinette polymorphe pour abuser le risible tyran. La troupe au grand complet est réjouissante, on gesticule, on se répand dans la mort simulée, on danse exotique, on jargonne latin. Pour le plus grand rire de tous, comédiens et spectateurs. Et sûrement aussi celui de Molière qui rit sous cape derrière les rideaux des coulisses. A.D. Théâtre Dejazet 3e.


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