MACBETH d’après William Shakespeare. Adaptation, mise en scène et scénographie Silvia Costa. Avec Alain Lenglet, Julie Sicard, Pierre-Louis Calixte, Suliane Brahim, Jennifer Decker, Julien Frison ou Birane Ba, Noam Morgensztern, Clément Bresson.
Le royaume d’Écosse est en guerre. Assise devant le portrait de son époux qui sera lacéré de coups de couteaux portés par une main anonyme, Lady Macbeth arrache par poignées ses longs cheveux qui lui cachent le visage. Elle sait par les trois sœurs fatales que son époux sera roi et elle ourdit déjà son dessein dans l’attente du retour triomphant de Macbeth et de Banquo qui, eux-mêmes, ont eu vent de la même prophétie.
La main de Macbeth, c’est sa femme - Julie Sicard, impressionnante - qui va l’armer, dans une série de meurtres, au rythme des prophéties. Le régicide pour gravir la plus haute marche du pouvoir, le meurtre des deux chambellans du roi Duncan que Macbeth prend soin d’accuser, celui de Banquo, l’ami et témoin de la prophétie, celui enfin de la femme et des enfants de Macduff, l’homme qui a découvert le corps du roi.
La prédilection de Silvia Costa pour l’irrationnel l’invite à concentrer l’intrigue sur le couple régicide et les trois sœurs fatales mais surtout sur Lady Macbeth qui devient la pièce maîtresse de cette «pièce écossaise», souvent nommée ainsi par superstition. Face à un époux falot -remarquable Noam Morgensztern - c’est elle qui décide, agit et pousse aux crimes. C’est elle qui, ivre du sang de leurs victimes, précipitera son couple dans la folie.
Une traduction ciselée, une scénographie et des lumières impeccables et l’excellence de l’interprétation peinent, malgré leurs qualités, à dynamiser une mise en scène épurée dont la chorégraphie ralentit l’action. M-P P. Comédie-Française - Salle Richelieu 1er.