JARDINS SECRETS de Béatrice Collas. Mise en scène Elza Pontonnier avec Raphaëlle Lenoble ou Claire-Estelle Murphy, Mélodie Fontaine ou Audrey Boulay, Marina Glorian ou Camille Giry.
Origine, culture, traditions, Anne-Charlotte, Sandra et Maryline n’ont rien en commun sauf un lieu, le parc et son banc d’où elles surveillent leur progéniture. Des conversations à bâtons rompus s’amorcent malgré cette dissemblance. D’un intérêt véritable ou feint, leurs bavardages les amènent à pousser un peu plus loin leurs relations. Avocate et mère de jumelles, Sandra est une battante dont le métier passe avant sa vie de famille. Toujours à fleur de peau, Maryline, l’artiste, professeure d’arts plastiques, est séparée et mère de deux fils. Femme au foyer, Anne-Charlotte, mère de trois enfants rapprochés, est entrée par son mariage dans une famille aristo - désargentée - bleu marine, qui regarde de travers cette belle-fille d’un autre monde. Les trois jeunes femmes mesurent mais acceptent leurs différences, le snobisme d’une Sandra friquée, les questionnements de Maryline sur son art, les principes très catho d’Anne-Charlotte. Chacune cultive son jardin secret mais de conversations en confidences, leur complicité naissante est le théâtre de tout ce qui les préoccupe : métier, maternité, éducation et, sautant le pas, relations de couple qui dévoilent des sujets plus intimes jusqu’au drame qui va faire de leur rencontre « la plus belle chose qui leur soit arrivée ».
L’écriture riche et pleine d’humour de Béatrice Collas séduit dès les premières répliques tant elle reflète la réalité. Elle croque à merveille ces trois portraits de femmes et leur place dans la société d’aujourd’hui. La mise en scène très enlevée stimule les comédiennes galvanisées par les réflexions désopilantes de leur personnage respectif et les fous rires qu’ils provoquent dans la salle. Mélodie Fontaine (Marilyne), Marina Glorian (Anne-Charlotte) et Claire-Estelle Murphy (Sandra) étaient, ce soir-là, les comédiennes irrésistibles de cette comédie pétillante, une vraie pépite digne d’un grand théâtre. M-P.P. Comédie des Boulevards 2e.