LE HUITIÈME CIEL de Jean-Philippe Daguerre. Mise en scène de l’auteur. Avec Florence Pernel, Bernard Malaka, Charlotte Matzneff, Marc Siemiatycki, Antoine Guiraud, Tanguy Vrignault.
Après avoir « gratté le ciel » durant toute sa vie professionnelle en dotant vingt-sept pays d’Europe de tours immenses, Florence Duval, architecte reconnue, prend une retraite anticipée. Le cocktail d’adieu passé, la chute est brutale. Très vite remplacée, Florence n’existe plus. Exit le jeune amant, exit le chauffeur et la voiture de fonction, exit la table réservée chez Ledoyen. Pierre, son mari, qui a géré durant trente-huit ans les absences de sa femme et ses coups de canif dans leur contrat, lui annonce qu’il la quitte, elle qui n’a jamais mis les pieds dans une cuisine, ni vu grandir sa fille Jeanne, actuellement à Washington. Totalement déconnectée de la réalité et dorénavant seule dans la propriété dotée d’un parc immense, Florence perd pied lorsque Robert le jardinier, lui assène le coup de grâce en lui annonçant sa démission. Il lui propose tout de même un couple de géorgiens susceptibles de le remplacer. Ils sont sans papiers et viennent d’éviter de justesse le charter qui devait les renvoyer chez eux. N’importe quelle femme sensée refuserait mais Robert se fait insistant. L’accumulation de tous ces événements va susciter chez Florence une prise de conscience du monde qui l’entoure.
Une mise en scène au cordeau, des dialogues très bien écrits, une réflexion pertinente sur la vie et l’espèce humaine et maints rebondissements où les rires se mêlent à l’émotion, c’est ce que Jean-Philippe Daguerre nous propose avec cette très jolie pièce. La plupart des comédiens passent d’un rôle à l’autre avec une belle dextérité quand Florence Pernel, excellente, ne quitte pas la scène un instant. M-P P. Théâtre Actuel La Bruyère 9e.