HÔTEL DES DEUX MONDES

Article publié dans la Lettre n° 414
du 13 février 2017


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HÔTEL DES DEUX MONDES de Eric-Emmanuel Schmitt. Mise en scène Anne Bourgeois avec Davy Sardou, Jean-Paul Farré, Jean-Jacques Moreau, Odile Cohen, Michèle Garcia, Noémie Elbaz, Günther Vanseveren, Roxane Le Texier.
Les portes de l’ascenseur dépourvu de boutons, se referment sur un quadragénaire sous le choc dont le dernier souvenir est une route en pleine nuit qu’il parcourait en voiture. Deux jeunes gens silencieux l’accueillent. L’un d’eux lui tend une clé puis l’accompagne à sa chambre. Julien le suit hébété, éberlué de voir son nom déjà inscrit sur le registre de ce qu’il croit être un hôtel. À son retour dans le salon de la réception, il confie sa stupéfaction aux pensionnaires survenus entre temps, curieux de faire sa connaissance. Les deux hommes et la femme  l’écoutent, mi sceptiques mi amusés et tentent de le mettre sur la voie, bientôt interrompus par le docteur S. Son dossier entre les mains, elle est venue rencontrer le nouveau-venu. Elle le guide vers la véritable raison de son séjour. L’Hôtel des deux mondes porte bien son nom. Julien s’entend dire qu’il est là, en attente, comme les autres. Elle lui rappelle ses actes et le laisse réfléchir. Un peu plus tard, les portes de l’ascenseur s’ouvrent de nouveau, cette fois, sur une jeune fille. Tous se posent les mêmes questions. Ils savent seulement que l’ascenseur qui les remportera ne leur délivrera la réponse essentielle qu’une fois la cabine ébranlée. Les personnages correspondent à des générations, des milieux sociaux et des parcours de vie totalement différents et sont uniques en leur genre. Ils n’ont rien en commun sauf une chose : la liberté de réussir ou de gâcher le temps qui leur a été donné de vivre sur terre. Dans ce lieu, il leur est encore donné de faire preuve de résilience pour évoluer ou réparer une faute.
Dix-huit ans ont passé depuis la création de la pièce au Théâtre Marigny-Salle Popesco (Lettre 163). Eric Emmanuel Schmitt conduit une réflexion personnelle, une quête métaphysique du sens de la vie et de l’existence de Dieu. Pas de réponse, le mystère reste entier, mais il offre une belle démonstration sur toutes les raisons d’espérer. M-P P. Théâtre Rive Gauche 14e.


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