HISTOIRE DE MES SEINS. Texte et adaptation Monique Ayoun. Mise en scène Rabiàa Tlili. Dramaturgie Mariane Zahar. Avec Ophélia Grimm, Maud Vincent, Rabiàa Tlili.
En forme de pomme ou de poire, tombant ou bien accrochés, les seins sont une fierté pour certaines, un cauchemar pour d’autres. Luna vit pousser les siens dès l’âge de onze ans. Et à considérer ceux de sa mère, de sa grand-mère et de ses tantes, elle avait du souci à se faire. Chez elle, les seins étaient gros de mère en fille. Son père était aussi un sujet de désolation. À partir de cet âge, il considéra sa fille d’un air gêné et, surtout, il ne se permit plus de la câliner. Après les complexes de l’adolescence, attisés par les remarques acerbes des copines, Luna en prit son parti surtout lorsqu’elle découvrit les soutifs de luxe, « les dessous chic »… Aujourd’hui Luna se retrouve au poste de police, accusée d’avoir montré ses seins sur la voie publique pour répondre une fois de plus aux quolibets et autres agressions masculines. Les questions de la policière sont plutôt abruptes mais Luna est aguerrie, elle ne se laisse pas faire.
On comprend l’enthousiasme de Wolinski qui illustra le roman de Monique Ayoun. Quelle idée rigolote que ce texte très bien adapté pour la scène. Animée par des photos et des vidéos, l’histoire est racontée sur tous les tons entre candeur, espièglerie et un soupçon de sensualité. Ophélia Grimm, Luna, est une conteuse pleine de charme, épaulée par Maud Vincent, caméléon hilarant qui se donne à plein dans les rôles qui lui sont dévolus. On s’esclaffe, on sourit et on prend fait et cause pour la plaignante. Un spectacle originale, revigorant et sans prétention.
M-P P. Studio Hébertot 17e.