LES FOUS NE SONT PLUS CE QU’ILS ÉTAIENT de Elliot Jenicot et Laurence Fabre d’après Raymond Devos. Mise en scène Laurence Fabre. Lumières Quentin Rigot. Scénographie Éric Durringer.
« Je me suis fait tout seul et je me suis raté », sont les premiers mots d’un homme, qui donnent à penser qu’il le croit lui-même. Et, pourtant, lorsqu’Elliot Jenicot met ses compétences de mime en pratique, ces quelques évolutions prouvent que ce talent-ci est celui de quelqu’un qui ne s’est pas raté complètement !
La silhouette élancée de cet artiste inclassable se déplace merveilleusement sur scène. Et le voici qui se glisse dans l’univers de Raymond Devos et de ses inoubliables aventures. Quelle virtuosité mise en œuvre avec une apparente facilité pour suggérer, raconter et mimer les sketches abracadabrants et complètement surréalistes de l’un de nos humoristes les plus célèbres ! Elliot Jenicot fait sienne cette façon unique d’enchaîner une flopée d’anecdotes en jonglant avec les mots. Il nous convainc sans peine que rien n’est pas rien et nous oyons, attentifs et amusés, ses affirmations sur le verbe ouïr que, lui, oit parfaitement. On rit de le voir s’inquiéter pour son chien qui se prend tout à coup pour un humain. On rit de le voir, tel Narcisse, se mirer dans des chaussures vernies…
Les fous ne sont peut-être plus ce qu’ils étaient mais il y aura toujours un Devos pour nous enchanter et un Jennicot pour reprendre brillamment le flambeau ! M-P P. Théâtre de Passy 16e.