LA FAMILLE ORTIZ

Article publié dans la Lettre n°489 du 30 octobre 2019


  Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici.

LA FAMILLE ORTIZ. Texte et mise en scène Jean-Philippe Daguerre. Avec Bernard Malaka, Isabelle de Botton, Stéphane Dauch, Antoine Guiraud, Kamel Isker, Charlotte Matzneff.
Miguel, le père, en perdant sa souplesse de matador, a gagné l’amour de Marie, la mère, et trois grands fils à la clef. Madiba, et les jumeaux Ali et Lino. Une famille inséparable qui vit au rythme d’une fête des mots, des vins, des bénédicités décalés, de la tendresse sans conditions. « Sésame ouvre-toi », et l’amour déborde, la joie explose, les bouchons sautent. Mais alors qui est Pierre, chanteur à succès au Japon ? Pourquoi a-t-il caché cette famille à Claire, sa lumineuse épouse, enceinte de leur fils à naître ? Le peloton des secrets enfouis va se dévider. De pêches pas vraiment miraculeuses en plongeon mystérieux, l’idole paternelle vacille, le poison du soupçon s’insinue, la corrida n’est pas une dramaturgie bénigne, le fils trahi prend la fuite. Le doute érodera les rêves les plus naïfs. Peut-on effacer les vieilles blessures, au genou comme au cœur meurtri, et rêver d’un happy end ?
Décalage des temps et distance géographique sont rendus par le partage de la scène en deux espaces, celui de Claire qui impose le récit à son mari, celui de la famille bordelaise, en flash-back du drame revécu. Une porte franchie par un revenant du passé abolira temps et distance. Les couleurs jouent leur rôle de métaphore d’univers contrastés. D’un côté, le rouge lumineux et vivant dans l’univers dépouillé d’une maison nippone, de l’autre la cabane de pêche en bord de fleuve, rouge violent du sang et de la muleta, rose fané du costume de matador et des chaussettes des jumeaux, marron terne du bois usé. Quand les univers et les temporalités se rejoignent, noir et blanc s’imposent. Ils sont six sur scène, à danser, chanter, boire et rire, puis pleurer et se battre, des comédiens efficaces qui ne laissent pas la sensiblerie prendre le pas ni le rythme s’alanguir. Un spectacle original. A.D. Théâtre Rive Gauche 14e.


Pour vous abonner gratuitement à la Newsletter cliquez ici

Index des pièces de théâtre

Accès à la page d'accueil de Spectacles Sélection