ELDORADO 1528 d’Alexis Moncorgé. Mise en scène Caroline Darnay. Lumières Denis Koransky. Scénographie Morgane Baux. Musique Romain Trouillet. Costumes Colombe Lauriot-Prevost. Avec Alexis Moncorgé.
1528. Lorsqu’elle s’apprête à débarquer en Floride, à la recherche de la mythique cité d’or, l’expédition Narváez dont Alvar Núñez Cabeza de Vaca fait partie, échoue. De la cinquantaine de naufragés, Alvar, Alonso del Castillo Maldonado, Andrés Dorantes de Carranza et son serviteur Estevanico sont les seuls survivants. Rejetés sur une plage puis dispersés, ils se retrouveront au gré de leurs pérégrinations.
Alvar Núñez Cabeza de Vaca se dirige vers l’ouest. Ruiné mais issu d’une famille noble et d’une lignée de militaires, il ne ressemble en rien à la cohorte des soldats espagnols enrôlés dans cette expédition, pauvres hères illettrés prêts à tous les crimes pour goûter aux miettes d’un Eldorado qu’on leur a fait miroiter. C’est ainsi que huit ans plus tard, à la stupeur générale, en haillons et à la tête d’un millier d’indiens, Alvar réapparaît à Mexico. Comment a-t-il pu réussir un tel périple ? Comment a-t-il pu survivre toutes ces années dans l’univers hostile des régions traversées ? Comment a-t-il pu côtoyer les différentes peuplades autochtones sans avoir été massacré ?
Alexis Moncorgé s’est inspiré du récit de ce voyage, rédigé à l’attention de l’Empereur Charles Quint par Alvar Núñez Cabeza de Vaca à son retour en Espagne en 1537. Son imagination fait mouche. Dans une mise en scène flamboyante et un décor minimaliste éclairé par des jeux de lumières et une musique qui scandent les péripéties du héros, le comédien mime et relate les mille aventures et mésaventures subies. Il conte le naufrage, l’or qui rend fou, les massacres, le face à face avec les autochtones, l’esclavage, les guérisons miraculeuses qui lui confèrent le respect avant de rencontrer l’amour… Doté d’une formidable présence, Alexis Moncorgé hypnotise un public de tout âge, tenu en haleine par un pan de l’histoire de cette Espagne conquérante des XVe et XVIe siècles, responsable de l’un des plus grands génocides de l’histoire. On applaudit l’exploit. M-P P. Petit Montparnasse 14e.