L’ECUME DES JOURS

Article publié dans la Lettre n° 423
du 17 avril 2017


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L’ECUME DES JOURS de Boris Vian. Mise en scène Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps avec Roxane Bret, Maxime Boutéraon, Antoine Paulin.
Colin est riche, danseur, esthète gourmet de la vie, tout à l’insouciance de sa vie qui lui file entre les doigts comme l’argent de sa prodigalité. Chick, son ami dévoué, brûle ses modestes revenus dans l’achat ruineux des œuvres de Jean-Sol Partre et fait une cour timide à Alyse. La souris mutine joue les témoins, le « pianocktail » fait jaillir les Vénus fragiles comme sorties d’un boogie-woogie. Et le jazz est omniprésent, et surtout Duke Ellington. Dans cet univers de fantaisie poétique, surgit, radieuse et fragile, la très belle, la très malade Chloé. Colin ne résiste pas à l’amour. Le mariage signe les adieux à l’insouciance de la vie, la maladie et la mort se déchaînent, dans la fatalité de ce délitement incoercible.
L’atmosphère est nimbée des résonances mélancoliques de l’amour impossible, lumineux et euphorique jusqu’au pourrissement de la fleur dans le poumon de Chloé. Ecume fragile et dorée à la surface des jours qui s’enfuient trop vite vers la mort.
De ce roman-culte de Boris Vian qui n’a cessé de charmer et de hanter les générations, la mise en scène sans repos et surtout l’irrésistible jeunesse joyeuse et ironique des trois comédiens expriment la poésie tendre et nostalgique, tout en lui imprimant les rythmes contrastés de la passion amoureuse et de la malédiction. Sourires et émotion au bord des larmes, comme une pirouette en pied-de-nez à la mort.
C’est frais, rieur et délicieux. A.D. Théâtre de la Huchette 5e.


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