DURAS, de tout… de rien… de rien du tout. Adaptation, mise en scène et interprétation Claire Deluca et Jean-Marie Lehec.
Un espace extérieur, avec un arbre et deux chaises pliantes. Lieu de passages et de rencontres pour deux habitués, qui y échangent des banalités pas banales, des anecdotes sous le sceau de l’absurdité, des rires et des plaisanteries. Elle caresse tendrement son chien, il balade son bidon à trous. Ce sont des étonnements sur l’âge des chiens, des récits de mari centenaire tombé dans le canal, de longue panne de carburant, de liaison fugace, de névrose visseuse de boulons. En filigrane, on devine des parcours de vies entrevues, encombrées de voisinage, zébrées de solitude. La logique inénarrable de Raymond Devos ou le « non sense » de Ionesco ne sont jamais loin. Surtout ne jamais perdre le sourire. Il y a toujours une marche pour ne pas s’enfoncer avec la maison, n’est-ce pas ?
La complicité entre ces deux-là ne s’appesantit pas dans la sentimentalité ou la plainte. Ronde virevoltante des mots, des à-peu-près du langage et du sentiment, des émotions à fleur d’existence.
Un peu comme Zigou, le chien tout en surface. A.D. Théâtre de la Reine Blanche 18e.