19.5. LE DIX-NEUVIÈME EN CINQ ACTES
19.5. LE DIX-NEUVIÈME EN CINQ ACTES. De Christophe Delessart. Mise en scène et en lumière Johanna Boyer-Dilolo. Avec Christophe Delessart.
Le 31 décembre 1900, quatre heures avant les douze coups de minuit, la foule se presse déjà dans les rues pour enterrer un siècle qui se meurt et fêter le nouveau. Du haut de ses cent ans, celui-ci contemple la multitude. Conscient de sa mort imminente, il fouille dans sa mémoire et relève les cinq thèmes les plus importants qui jalonnèrent son siècle : la mort, l’amour, la nature, les révoltes, les combattantes et les auteurs qui les célébrèrent.
Sur scène, une caisse et quelques panneaux de bois suffisent à l’imagination. Suivant les thèmes, Christophe Delessart restitue textes et poèmes des auteurs incontournables qu’il a choisis. Une mise en scène très élaborée, des vidéos et une bande son l’accompagnent, rumeur de la rue, gazouillis d’oiseaux, son de cloche qui égrène les heures. Reviennent alors en mémoire l’extrait du poème «Le Voyage» de Baudelaire, «le Dormeur du val» que Rimbaud écrivit à l’âge de seize ans, «La Torche» de Marie Nizet, magnifique poème sur l’amour, le monologue de Perdican, extrait de «On ne badine pas avec l’amour» de Musset, et bien sûr, la scène du balcon de Rostand dans Cyrano de Bergerac. On s’ébaudit des textes moins connus, «La Mort du loup», superbe description d’Alfred de Vigny ou celui de Henry-David Thoreau célébrant la nature. Suivent des extraits de romans de Victor Hugo, de George Sand, d’Émile Zola et les interventions politiques de Jeanne Deroin, Victor Hugo et Louise Michel. Les lumières subtiles «accrochent» le comédien tandis que des vidéos ponctuent ses paroles. On applaudit l’étonnant petit film muet dont l’héroïne n’est autre que sa complice et musicienne Consuelo Lapauw et le travail commun effectué pour présenter cette belle évocation d’œuvres qui ont traversé les siècles et continuent d’émouvoir. M-P P. Théâtre Essaïon 4e.