LA CRUCHE de Georges Courteline. Mise en scène Henri de Vasselot avec Antonine Bacquet ou Agathe Trébucq, Florence Alayrac ou Maria Mirante, Martin Jeudy ou Marc Valéro ou Alexander Swan, Marc Sollogoub ou Henri de Vasselot.
D’un côté, il y a les hystériques, de l’autre les gentils. La douce Margot, désarmante d’une sottise naïve dont elle a néanmoins conscience, subit les avanies incessantes de son goujat d’amant Lauriane. Le loyal ami de ce dernier, le peintre Duvernié, est secrètement épris de la gentille Margot, même s’il a une maîtresse lui aussi, Camille Marvejols. Totalement hystérique, quant à elle… On pourrait les apparier, certes, mais ce serait trop simple et surtout d’une telle monotonie ! Donc Lauriane est tout excité par Camille, qui s’agrippe à Duvernié, qui aime Margot, qui ne quittera cependant pas son amant brutal, parce que le mâle trompé et blessé dans sa vanité est simplement le premier à la demander en mariage. Quel gâchis ! Sur fond de palmes académiques qui se dérobent, de villégiature banlieusarde, le chassé-croisé de l’insincérité et de la veulerie lamine les faibles sans rassasier les retors. Ce vaudeville grinçant est emporté par l’excellent quatuor qui alterne, avec un hilarant brio, les roucoulades d’opérette avec les pitreries de matamore, les pirouettes de commedia dell’arte avec les duos de tendresse. On se croirait dans un décor peint par quelque Seurat, à la fois jardin et atelier réaliste, où chapeaux et gants, parapluie et bretelles trépident et trépignent dans un rythme qui laisse sans souffle un public rieur et conquis.
Une friandise à ne pas manquer. A.D. Théâtre du Lucernaire 6e.