LA CONVIVIALITÉ OU LA FAUTE D’ORTHOGRAPHE

Article publié dans la Lettre n°489 du 30 octobre 2019


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LA CONVIVIALITÉ OU LA FAUTE D’ORTHOGRAPHE de et avec Arnaud Hoedt et Jérôme Piron. Participation à la mise en scène Dominique Bréda, Clément Thirion. Réalisation technique et esthétique Kévin Matagne.
Selon le Petit Robert, le mot « orthographe », du grec orthos, droit, correct et graphein, écrire, « est la manière d’écrire un mot qui est considérée comme la seule correcte ». Le rêve serait d’écrire phonétiquement « ortografe », et c’est en quelque sorte celui de Arnaud Hoedt et de Jérôme Piron, professeurs de français de nationalité belge, qui en font le thème de leur spectacle.
Heureuse l’époque où ceux qui savaient écrire le français l’écrivaient à leur guise. Mais au XVIIe siècle, avec la création de l’Académie française, Richelieu en décida autrement.
Nos deux professeurs s’interrogent donc sur sa logique. Pourquoi tant de façons d’écrire le « s » pour une prononciation identique ? Pourquoi deux « l » pour « alléger » et un seul pour « alourdir » ? Pourquoi « Confitures de groseilles » mais « gelée de groseille » ? Pourquoi les célèbres exceptions « bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux » mais « verrous » et « clous » ? Ils pointent d’un doigt accusateur l’accord du participe passé. Pourquoi « les pieds que Jésus a lavés » mais « Jésus a lavé… les pieds » ? Racines différentes, souci d’économie ou erreurs des moines et des copistes, les raisons sont nombreuses qui n’excusent en rien la difficulté d’écrire la langue de Molière, véritable pensum pour les écoliers.
La rectification de 1990 fut bien timide, elle s’est heurtée aux clameurs des puristes, et nous voici aujourd’hui avec le même souci, celui d’écrire sans fautes, tout en jetant un regard jaloux sur des langues, comme l’espagnol ou le turc, qui s’écrivent phonétiquement.
Le spectacle, très drôle, relève, exemples à l’appui, les aberrations de l’orthographe et de la grammaire d’une langue que tout le monde reconnaît comme bien jolie mais ardue à écrire. « L’orthographe, divinité des sots », dénonçait Stendhal. Nos deux compères sont moins lapidaires : « Inutile d’alourdir la plume par une pénible fioriture », plaident-ils, mais leur procès est loin d’être gagné ! M-P.P. Théâtre Tristan Bernard 8e.


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